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Le DSI, manager avant tout

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Cinq DSI, une femme et quatre hommes, travaillant dans le privé ou le public, nous parlent de leur rôle dans l'entreprise. Dans les sociétés technologiques comme dans les autres, ils mettent l'accent sur le management et la gestion de projets. Externalisation, Cloud et Big Data font partie de leurs préoccupations.

 Pour Ludovic Tassy, DSI d’Alain Afflelou et coprésident de l’Agora des DSI, Cloud et externalisation sont deux mouvements de fond liés.  

 

« Le Cloud change la donne, affirme Ludovic Tassy. Encore un certain nombre de DSI ne sont pas matures sur le Cloud “dans la vraie vie” et ne s’aperçoivent pas encore que le Cloud est inéluctable. Il implique des changements de métiers pour les équipes internes, dont les tâches se centrent sur la maîtrise d’ouvrage, et se rapprochent des métiers. De nouveaux métiers prennent de l’importance, comme architecte SI, gestionnaire de contrat, correspondant informatique et libertés.”

 

Equilibrer le rapport de force

Le passage au Cloud d’Alain Afflelou a été réalisé entre 2010 et 2012. Quasiment toutes les applications sont virtualisées et dans un Cloud hybride : Cloud privé pour les applications stratégiques, infogérées par Adepia et hébergées par TelecityGroup, Cloud public pour les applications standards, chez plusieurs prestataires. Les attentes sont qualité, réactivité et sécurité. Cloud et externalisation faisant bon ménage, Ludovic Tassy est habitué au recours aux prestataires, puisqu’au Club des Créateurs de Beauté, en tant que responsable informatique, il achetait dès 2002 de la puissance en mode locatif en fonction du prévisionnel de commandes des filiales des divers pays appartenant au Club. “L’essentiel est de trouver des prestataires qui soient adaptés à la taille de votre entreprise, pour équilibrer le rapport de force. Il faut confier à un tiers et mettre dans le Cloud uniquement ce que l’on sait expliquer, mesurer, maîtriser.” Il recommande de tester régulièrement ses prestataires, et de voir si les données hébergées sont facilement intégrables à un système tiers, pour une réversibilité plus aisée, si l’entreprise souhaite changer de prestataire.

 

L’IT soutien de l’image de marque

Chez Alain Afflelou, qui compte près de 1200 magasins dans plusieurs pays, (grande majorité de franchisés, 130 succursales), dont 700 en France, Ludovic Tassy avait été embauché en 2006 pour “se doter d’une informatique en lien avec l’image du franchiseur d’optique.” En tant que DSI du franchiseur, Ludovic Tassy propose aux franchisés des solutions standards qu’il a qualifiées, mais n’impose rien. Et son équipe d’une quinzaine de personnes travaille autant au support interne que pour les franchisés. En 2010-2011, les applications de back office ont été progicialisées. Aujourd’hui, un projet important est d’accompagner l’internaute vers les magasins (par exemple, préréservation de lentilles via Internet), la livraison en direct ne rentrant pas dans le modèle du franchiseur. “J’ai la chance d’être dans une entreprise en croissance, confie Ludovic Tassy. J’ai plutôt une grande latitude et pas de souci de budget. C’est à double tranchant, puisqu’en contrepartie il faut s’assurer du zéro défaut.”

 

Se centrer sur la stratégie

Ludovic Tassy, coprésident de l’Agora des DSI, qui rassemble une centaine de DSI en région parisienne, analyse avec recul cette fonction: “Le DSI n’est pas forcément très technique. Il sait écouter et appréhender les métiers des utilisateurs et est force de proposition. Il est centré sur la stratégie et le métier de l’entreprise.” Chez Alain Afflelou, il fait porter la parole de l’IT au comité de direction, étant rattaché au DG : “le digital est un secteur clef pour les sociétés.”   

 

Du client/serveur à la DSI

Avec son diplôme d’ingénieur et son Master en mécanique des fluides, il est en 1993 associé d’une start-up qui réalise des développements client/serveur autour du progiciel Movex (aujourd’hui M3 de Lawson), puis devient consultant spécialisé sur le logiciel de développement d’applications client/serveur Obsydian (Cool :Plex). En 1998, il passe chef de projet pour le Club des Créateurs de Beauté, société de vente par correspondance et filiale commune à L’Oréal et aux 3 Suisses, où il progresse en tant que responsable informatique, rattaché à la direction financière. Il est embauché par Alain Afflelou en avril 2006 en tant que DSI.