Accueil Emploi Un « mauvais humain » plutôt qu’une bonne IA ?

Un « mauvais humain » plutôt qu’une bonne IA ?

Selon une étude menée par Harris Interactive pour Indeed France, si près de 60 % des actifs estiment que leur travail pourrait être confié en partie à une intelligence artificielle, seulement quatre sur dix le souhaitent.

D’après l’étude « Quelle place l’intelligence artificielle occupe-t-elle dans le monde du travail ? »,  55 % des actifs sondés ne souhaiteraient confier aucune de leurs tâches à des algorithmes. « Si les salariés estiment qu’il est inéluctable que l’intelligence artificielle les remplace dans une partie de leur travail, pour autant, ils ne lui font pas du tout confiance et ils s’interrogent sur son efficacité, déclare Charles Chantala, directeur des opérations chez Indeed France. Cette peur et cette défiance ont été nourries par des décennies de fictions littéraires et cinématographiques qui ont quelque peu pris racine dans l’inconscient collectif, estime-t-il. L’inquiétude, compréhensible, sur le remplacement de l’humain par l’IA s’y ajoute, les gens citant toujours leur travail comme le plus important, après la santé et la famille. Si on craint de le perdre, on se demande comment on occupera son temps ».

Charles Chantala
Charles Chantala, indeed

Pour Charles Chantala, la question fondamentale est de savoir si cette disruption technologique, comme les précédentes, va créer plus d’emplois qu’elle va en détruire ou si elle sera l’exception. « En tous cas, 65% des sondés pensent actuellement que l’IA aura plutôt un impact négatif sur le nombre total d’emplois », affirme-t-il. 

Intelligence artificielle, un concurrent que les salariés n’apprécient pas !

En outre, s’ils se voyaient offrir le choix, les actifs seraient plus enclins à confier une part de leur travail actuel à des personnes plus qualifiées (67 %) ou moins qualifiées (64 %) qu’à une intelligence artificielle (58 %). « Il y a notamment une réticence très forte dans le domaine des ressources humaines », confie Charles Chantala. En effet, seuls 9 % des interviewés jugent les algorithmes plus aptes qu’un être humain à comprendre leurs motivations. »
Autre enseignement de l’étude, la proportion de cadres (65 %) prêts à accepter de confier certaines de leurs tâches à une IA se révèle plus importante que la moyenne. « Sans doute parce que ces personnes s’inquiètent moins de leur capacité à rebondir et à transformer une partie de leur emploi pour répondre à la forme qu’il pourrait revêtir demain avec le soutien d’une intelligence artificielle », analyse Charles Chantala.

 

Auteur : Patricia Dreidemy