Accueil Emploi Recrutement : les cadres pourraient devenir encore plus exigeants sur la rémunération

Recrutement : les cadres pourraient devenir encore plus exigeants sur la rémunération

Les difficultés de recrutement des cadres s’accroissent, alors même que ceux-ci souhaitent augmenter leur niveau de rémunération pour faire face à l’inflation galopante. Et les professionnels de la Tech sont dans le même état d’esprit que l’ensemble des cadres, que ce soit pour négocier une augmentation en interne ou un salaire plus élevé en changeant d’entreprise.

Au 2e trimestre 2022, les tensions sur le marché de l’emploi cadre ont poursuivi leur progression pour atteindre des sommets, selon le dernier baromètre de l’Apec : 82 % des entreprises ayant recruté des cadres au 2e trimestre jugent qu’il a été difficile de le faire (+13 points par rapport au 1er trimestre). Elles ne sont que 11 % à avoir finalisé le recrutement d’au moins un cadre, soit 2 points de moins qu’au trimestre précédent. En outre, l’intensité des difficultés ressenties a nettement progressé : 38 % des entreprises jugent les recrutements de cadres de la période très difficiles (+11 points en 3 mois).

Au 3e trimestre, 84 % des entreprises qui souhaitent recruter un ou plusieurs cadres pensent que ce sera difficile, un niveau encore jamais atteint (+6 points).

 

Le volume d’offres d’emploi cadre a largement dépassé son niveau d’avant crise sanitaire (+18% par rapport au 2e trimestre 2019), dopé par les secteurs du commerce et de la distribution ; quelques rares secteurs d’activité n’ont toujours pas renoué avec leurs niveaux d’avant la crise sanitaire, comme les équipements électriques et électroniques et les télécommunications (respectivement -2% et -16% entre les premiers trimestres 2019 et 2022).

Des hausses de salaire en perspective

Alors que la question du pouvoir d’achat a rempli l’espace médiatique jusqu’au décès de la reine Elisabeth II, « l’inflation et le pouvoir d’achat posent avec acuité la question des salaires et les cadres, comme tous les salariés, n’échappent pas à ces préoccupations, souligne l’APEC. Les candidates et candidats pourraient devenir encore plus exigeants sur la rémunération, accentuant les tensions de recrutement déjà à l’œuvre. Un enjeu de taille pour les entreprises qui doivent à la fois recruter et fidéliser les talents. »

En effet, le choc de confiance déclenché à la suite de la guerre en Ukraine et ses premiers effets sur l’économie ne s’est pas résorbé. 89 % des cadres interrogés s’attendent à ce que la guerre nuise à leur pouvoir d’achat dans les mois à venir. 49 % des cadres souhaitent augmenter leur rémunération (+13 points par rapport à août 2021) alors même qu’ils sont 33 % à ne pas se satisfaire de leur salaire actuel (+6 points par rapport à mai 2022). Ils sont 43 % à envisager de demander une augmentation d’ici à la fin 2022. Evolution significative, 53 % des cadres (+14 points en 3 mois) appellent à des augmentations majoritairement collectives, en réponse à la hausse du coût de la vie plutôt qu’à des performances individuelles, pour tous les salarié.e.s sans exception ni distinction de revenus.
En tout cas, malgré la conjoncture difficile, 34 % des cadres ont l’intention d’entreprendre des démarches pour changer d’entreprise dans les 12 mois !

 

La rémunération des métiers de l’IT dopée par une pénurie
de talents sans précédent

Pour compléter cette étude de l’Apec, côté cadres de l’IT, on peut se référer aux résultats de la 20ème édition du baromètre des salaires cadres d’Expectra (groupe Randstad), parue il y a une semaine, qui montrent que les métiers de l’IT voient leur rémunération dopée par une pénurie de talents sans précédent. La recrudescence des cyberattaques fait de l’ingénieur sécurité une compétence aussi rare que recherchée, ce qui conduit à une progression de ses émoluments de 5,3 %. Le salaire du responsable informatique, rouage de la digitalisation des entreprises, poursuit sa croissance à hauteur de 4,9 %. Le chef de projet infrastructure, métier historique de l’IT, enregistre la plus belle évolution de la filière  6,3 %), devant le technicien d’étude télécom (5,8 %).

 

 

 

Christine Calais