Open : une grande ESN enfin dirigée par une femme

En nommant Valérie Benvenuto directrice générale, Open devient l’une des
premières ESN française à être dirigée par une femme. Prévisionnel de recrutement ambitieux, développement de l’offre, politique d’acquisitions
ciblées… La nouvelle dirigeante démarre sur une dynamique positive.

Un vent de printemps souffle sur Open. L’ESN française a investi de nouveaux locaux flambant neufs à Levallois-Perret. Elle a surtout opéré un changement de gouvernance en nommant Valérie Benvenuto directrice générale. Classée vingt- cinquième ESN et ICT au dernier classement Numeum, Open devient ainsi l’une des premières entreprises de services du numérique française dirigée par une femme.

Valérie Benvenuto n’est pas une inconnue au sein d’Open. Embauchée en 1997 en tant que responsable du contrôle de gestion, elle se hisse rapidement au rang de directrice financière (2002-2012). Depuis dix ans, cette diplômée de Kedge Business School pilotait l’ensemble des fonctions supports. Une triple casquette englobant la direction RH, la direction financière, et la direction de la transformation.

Dans ces nouvelles fonctions, Valérie Benvenuto peut s’appuyer sur Frédéric Sebag, président d’Open, et les autres membres du comité exécutif que sont Nathalie Mrejen, directrice marketing, communication et RSE, Philippe Kanony, directeur général adjoint en charge du business development, et Hervé Claverie, directeur général adjoint en charge des technologies et solutions.

Fondée en 1989 par Frédéric Sebag, Open a réalisé un chiffre d’affaires de 420 millions d’euros en 2023 en hausse de 9 % dont 5 % de croissance organique. Le groupe emploie 4 000 collaborateurs, basés principalement en France à travers une quinzaine d’agences régionales, ainsi qu’au Luxembourg et en Roumanie. L’ESN propose à la fois une offre industrielle, avec des prestations de développement d’applications et de gestion des infrastructures, et une offre de technologies innovantes portant sur le cloud et DevOps, la data et l’IA et la modern digital workplace.

1 300 recrutements en 2024

En 2024, Open table sur un prévisionnel de 1 300 recrutements, équitablement répartis entre l’Ile-de-France et les régions. Les postes à pouvoir portent notamment sur des experts en assistance à maîtrise d’ouvrage (AMOA) dans les domaines de la banque et finance, la santé, le social ou le secteur public, des développeurs Java full stack ou React et des spécialistes DevOps. Des postes requérant une certaine séniorité, de 5 à 10 ans d’expérience. « Nous sommes dans une phase d’innovation qui exige des profils plus expérimentés », observe Valérie Benvenuto.

Pour pallier la pénurie de compétences, Open a mis en place une politique RH fondée sur le parcours professionnel du consultant. Les recrues bénéficient d’un tuteur et rejoignent des communautés (practices) métiers (AMOA agilité, test) ou technologiques (cloud et DevOps, data, IA, digital workplace). Une chaîne de management a été mise en place pour accompagner en proximité les collaborateurs. Les teams managers gèrent chacun une dizaine de consultants, encadrés eux- mêmes par des ressource managers.

40 % de femmes cadres dans les instances dirigeantes

A travers la nomination de Valérie Benvenuto et l’incarnation de « role models », Open a aussi la volonté d’approcher la parité. L’ESN comprend déjà 40 % de femmes cadres dans ses instances dirigeantes, anticipant la loi « Rixain » imposant cet objectif au sein des directions des grandes entreprises à horizon 2030. Pour la sixième année consécutive, la société présente un index égalité femme-homme de 94 sur100. « Nous veillons à ce qu’il n’y ait aucune différence de traitement en termes de salaires ou d’évolutions de carrière », assure Valérie Benvenuto.

Comme l’an dernier, Open prévoit de réaliser sur l’exercice 2024 une croissance supérieure aux prévisions de Numeum qui table sur une hausse de 3,3 % du marché des ESN.
« L’inflation, le contexte macro-économique mais aussi la complexité des technologies créent des crispations et des incertitudes, retardant les investissements, analyse Frédéric Sebag. Nous sommes sur un marché contraint qui présente en même temps des opportunités, les entreprises souhaitant gagner en productivité et en qualité, réduire le délai de mise sur marché de leurs services. Le second semestre 2024 devrait connaître une meilleure dynamique. »

20 à 35 millions euros par an pour réaliser des acquisitions

Open mise notamment sur le secteur public qui représente un peu plus du tiers du chiffre d’affaires d’Open. « Les acteurs publics sont engagés dans un vaste mouvement de modernisation et de simplification », juge Frédéric Sebag. Associée à Atos et Sopra Steria, Open a été récemment sélectionnée par l’Union des groupements d’achats publics (UGAP) pour la fourniture de services d’Assistance à maîtrise d’œuvre (AMOE) et de Tierce maintenance applicative (TMA). L’ESN est aussi référencée auprès de la Direction des achats de l'Etat (DAE) et de la Centrale d’achat informatique hospitalière (CAIH).

Après les rachats de Neos-SDI (modern digital workplace), CRM Centric (intégrateur Salesforce) ou Adlere (cabinet d’expertise IT), Open entend, enfin, poursuivre sa politique de croissance externe. « Open se positionne sur des acquisitions très ciblées sur ses activités technologiques de cloud, de data ou d’IA », précise Valérie Benvenuto. L’ESN est aussi à l’écoute du marché pour renforcer certaines géographies. Une enveloppe de 20 à 35 millions euros par an est envisagée pour réaliser ces acquisitions.

 

Xavier Biseul