L’école inclusive, qui a pour vocation de former gratuitement les business developers de demain dans la tech, accueillera le 6 mars prochain 25 nouveaux étudiants.
Ils étaient 8 lors de la première session et 13 pour la deuxième, et le bouche à oreille a si bien fonctionné, dans un secteur à fort potentiel d’évolution où les entreprises peinent à recruter, que la troisième promotion est déjà quasi complète.
Youssef Koutari, fondateur de l’école, qui a notamment fait ses armes chez Oracle en tant que business developer, s’en félicite : « L’école est foncièrement de nature inclusive et a vocation à ouvrir ses portes à tous les types de profils, confie-t-il à Solutions Numériques – Emplois Numériques. Elle s’adresse donc à des personnes en reconversion professionnelle, des personnes issues de QPV ou encore de zones rurales, mais pas uniquement. Les étudiants de nos premières promotions ont entre 18 et 35 ans – il n’y a pas d’âge limite particulier – et leurs niveaux d’études initiaux vont du brevet des collèges au master ».
Un bootcamp et une alternance
C’est en constatant le mal que les entreprises ont à recruter des commerciaux, des business developers ou encore des ingénieurs d’affaires, et aussi leur difficulté à trouver des personnes formées, que Youssef Koutari a décidé de créer Kout Que Kout en 2021. « C’est un job qui nécessite certains savoir-faire bien précis, mis à part le relationnel qui est important, estime-t-il. Il demande le respect de méthodologies et de process mais aussi un certain savoir-être lié à la personnalité, à la motivation, à la résilience, à cette capacité à « prendre des coups » et toujours continuer à avancer ». C’est pourquoi la présélection des candidats est avant toute autre chose basée sur la motivation.
La formation, durant laquelle les élèves vont apprendre à gérer un cycle de vente allant de la prospection jusqu’au « closing » et la fidélisation des clients, se déroule sur quinze mois. Elle se décompose en un bootcamp intensif très « militaire » de trois mois, à 80 % en présentiel, et une alternance de douze mois au sein d’une entreprise de l’IT. La totalité des cours, qui comptent 80 % de pratique, sont dispensés par des experts de la vente B2B en poste au sein des meilleures entreprises de l’IT : des éditeurs de logiciels (Google, SAP, Oracle, Wallix…) et des startups B2B. 20 % du bootcamp est consacré à donner aux élèves une bonne culture tech et une partie à travailler sur les soft skills, via notamment des cours de théâtre.
Outiller les élèves pour assurer leur employabilité rapide
« L’ensemble des intervenants est voué à être un réseau de mentors pour nos étudiants, indique par ailleurs Youssef Koutari. Toutefois, chaque promotion dispose d’un parrain de promotion. Pour celle en cours, il s’agit de Jean-Pierre Barré, directeur commercial France chez Wallix ». En plus de ce suivi personnel par un mentor, les étudiants ont un tuteur en entreprise, un coach, qui suit leurs progrès et leurs évolutions durant leur parcours en alternance.
La formation est essentiellement financée à travers le dispositif Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI) de Pôle emploi avec un complément apporté par les OPCO, et par l’Etat pour les apprentis. Youssef Koutari le souligne, aujourd’hui, 60 % des firmes qui recrutent chez Kout Que Kout sont des acteurs de la cybersécurité. « Par conséquent, nous avons mis beaucoup plus de briques cyber dans le bootcamp, déclare-t-il. Et s’il arrive encore davantage de sociétés de la cybersécurité, nous peaufinerons à nouveau. Chaque bootcamp s’adapte à la typologie des entreprises dans lesquelles nos étudiants vont entrer demain ».
Patricia Dreidemy
