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Comité Stratégique de Filière : « Les formations supérieures devront comprendre des modules sur la confiance numérique », Arnaud Muller, copilote du groupe de travail sur la Formation & l’Innovation

Arnaud Muller, copilote du groupe de travail formation et innovation du Comité Stratégique de Filière numérique de confiance, et cofondateur de Cleyrop. Crédit: Frantz Gautier.
Arnaud Muller, copilote du groupe de travail formation et innovation du Comité Stratégique de Filière numérique de confiance, et cofondateur de Cleyrop. Crédit: Frantz Gautier.

Arnaud Muller, copilote du groupe de travail sur la formation et l’innovation du Comité Stratégique de Filière numérique de confiance, nous parle des travaux qui ont démarré en début d’année et des pistes d’actions en termes de formation. la roadmap de son groupe de travail au sein du CSF 

 

Emplois numériques : Quel est votre rôle au sein du Comité Stratégique de Filière numérique de confiance ?

Arnaud Muller, cofondateur de Cleyrop, plateforme souveraine européenne de gestion des données : Je suis copilote avec Raja Chiky, de 3DS Outscale, du groupe de travail sur la formation et l’innovation du Comité Stratégique de Filière numérique de confiance. La création du comité a été annoncée en septembre 2022 par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle Bruno Le Maire. Notre groupe a commencé à travailler début 2023. Il s’inscrit dans le cadre de la construction du numérique de confiance européen souverain.

Comment se déroulent vos travaux ?

Nous devons rendre notre feuille de route fin juin. Elle comprendra des propositions d’actions sur la formation et l’innovation, de la formation à tous les âges de la vie jusqu’à l’excellence de la recherche scientifique. Nous auditionnons différents décideurs en matière de formation et d’innovation, par exemple l’INRIA. Fin septembre 2023, le contrat de filière qui sera présenté comprendra un volet formation. Nous consultons une cinquantaine d’acteurs de la formation, comme l’association Talents du Numérique, le Campus Cyber, l’EPITA, la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Quelles sont les pistes d’actions en matière de formation dès le plus jeune âge ?

Différentes réflexions émergent. Le numérique de confiance génère de nouveaux métiers, par exemple en matière de cybersécurité, qui représente un sujet d’autonomie stratégique de la France, et suscite des enjeux éthiques. Il faut éduquer à la confiance numérique dès le plus jeune âge, à l’école primaire, par exemple à travers le développement de jeux vidéo. Au niveau du collège, les nouveaux métiers de la cybersécurité doivent être présentés. Et les nouveaux programmes de l’Education Nationale doivent veiller à lutter contre la dépendance des élèves et étudiants vis-à-vis de programmes propriétaires des GAFAM. La diversité de solutions adaptées aux besoins du numérique de confiance doit être mise en valeur, grâce aux acteurs alternatifs français et européens autour de l’open source.

« L’IT est un sport collectif : les jeunes doivent apprendre à travailler en équipe. « 

Quelles sont les pistes d’actions en termes d’enseignement supérieur et de formation continue ?

L’IT est un sport collectif : les jeunes doivent apprendre à travailler en équipe. Différents leviers existent, comme la gamification, ou la méthode projet en formation, développée par Nicolas Sadirac à Epitech et qui depuis lors a essaimé dans différents établissements.

Les formations supérieures, en école ou à l’université, devront comprendre des modules sur la confiance numérique : cadre réglementaire européen, Cloud de confiance, interopérabilité multicloud, traçabilité des données et réversibilité, usage de solutions open source, labels du numérique de confiance. Ces labels, à l’image du Nutriscore pour les produits alimentaires, donneront un niveau de confiance dans les solutions et entreprises. Les organismes comme l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’Association française de normalisation (AFNOR), les comités européens de normalisation CEN et CENELEC fixeront le cadre de ces labels, puis des groupes d’audit réaliseront la certification.

Le principe d’un label CE numérique de confiance émerge également pour les certifications informatiques proposées aux étudiants et aux professionnels. Enfin, l’enseignement de l’informatique doit être intégré dans les parcours universitaires, que ce soit en médecine, chimie, littérature ou philosophie.

Tout cela pourra se faire progressivement.

« Intégrer l’informatique dans les parcours universitaires »