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Avec le Wagon, se reconvertir dans le numérique est une affaire qui roule

Romain Paillard et Noémie Balez, cofondateur et directrice du campus parisien du Wagon.
Romain Paillard et Noémie Balez, cofondateur et directrice du campus parisien du Wagon.

L’école Le Wagon propose des sessions courtes et denses de formation pour se professionnaliser dans le numérique : développement web, data science, data analytics et data engineering.

« Les gens changent de carrière de plus en plus souvent et de plus en plus radicalement, remarque Romain Paillard, cofondateur et directeur du développement du Wagon. Notre objectif est de former sur un temps court pour acquérir et développer des compétences actionnables dans une optique de changement de carrière. Nous nous sommes inspirés des bootcamps intensifs qui avaient lieu en Californie, centrés sur les compétences utiles au monde professionnel. Le domaine technologique s’y prête bien. Nous avons créé en 2013 une nouvelle école sur un marché en tension, celui du développement web. » En janvier 2014, la première session a eu lieu à Paris. Puis les campus se sont développés en franchise. Une levée de fonds en 2020 de 17 M€ a permis à l’équipe dirigeante du Wagon de racheter l’ensemble des franchises. Aujourd’hui, il y a 9 campus en France, plus 12 en Europe, 6 en Asie-Pacifique, 6 en Amérique du Nord et du Sud et 1 à Dubaï. L’école est présente sur 3 sites en Afrique via un partenariat universitaire.

4 bootcamps en présentiel ou à distance

En 2020, l’organisme de formation diversifie son offre en ajoutant un programme en data science. Aujourd’hui, quatre bootcamps sont proposés : les deux cités plus haut, data analytics et data engineering en anglais et à distance. « Le tarif d’un bootcamp est de 7 900 euros à Paris, éligible à divers financements, indique Noélie Balez, directrice du campus parisien. Nous proposons un accompagnement pour monter les dossiers de financement. » Les skill courses, plus ciblés et plus courts, coûtent aux alentours de 1 500 euros. Les projets de développements du Wagon sont de créer de nouveaux contenus sur l’UX/UI, la cybersécurité et le product management et de développer des formats à distance synchrone et en e-learning.

Le bootcamp se déroule en présentiel ou à distance synchrone, en 9 semaines à temps plein, ou en 6 mois à temps partiel. A temps plein, le rythme est soutenu, à raison de 7 heures par jour 5 jours par semaine. Les sept premières semaines sont axées sur l’acquisition de compétences, les deux dernières sont consacrées à un projet en groupe, présenté en fin de session. A temps partiel, le rythme est de 2 soirs par semaine plus la journée du samedi.

A partir de 2024, l’école offre de l’alternance sur 16 mois, avec le bootcamp de deux mois pour acquérir le bagage technique nécessaire pour travailler, puis un vendredi de formation par mois.

Plus de 23 000 personnes formées

Le Wagon a déjà formé 23 408 personnes, dont environ 5 000 en 2023. Plus de 1 000 élèves arrivent début 2024 pour suivre une formation. Sur l’ensemble des campus, l’âge moyen est de 30 ans, la plupart des apprenants ont entre 25 et 40 ans.

En moyenne, il y a 23 à 25% de femmes parmi les apprenants. L’école a des partenariats avec différents organismes comme Social Builder, 50inTech, ParisCode ou encore Sista. Elle propose également certains samedis sur certains campus des ateliers découverte pour les femmes.

La sélection est forte à l’entrée : motivation, projet personnel et professionnel, test technique et problèmes de logique. La journée-type démarre à 9h par un cours de 1h30, puis les apprenants ont des exercices de code à réaliser. Un système de tickets leur permet de se faire aider par un professeur ou un assistant : il y en a un pour 8 élèves en moyenne. La journée se termine par la correction des exercices. L’organisme analyse le temps moyen de résolution de chaque exercice depuis plusieurs années, afin d’adapter le rythme de la formation.

Taux d’emploi : 90 %

Le taux d’emploi dans la Tech est de 90 %. « Nous avons plus de 1 000 entreprises partenaires susceptibles de recruter nos apprenants à la suite de leur formation, dont 800 à Paris, met en avant Mme Balez. Doctolib est le premier recruteur sur le campus parisien et propose un onboarding dédié aux alumni du Wagon. »

Former les salariés des grandes entreprises

En outre, l’école offre des programmes courts aux entreprises car « il y a de gros besoins ». Le Wagon a formé 2 500 employés, dont 1 500 en 2023. « Cette offre est essentiellement développée en France, explique R. Paillard. Nos clients sont de grandes entreprises qui ont des besoins en reskilling (reconversion) ou en upskilling (montée en compétences) de leurs salariés. Nous leur offrons des formations sur mesure. Les banques sont demandeuses de programmes de DevOps, les cabinets de conseil technologiques des sessions Python ou data. » L’école compte notamment Auchan, Décathlon, le groupe LVMH et Société Générale parmi ses clients.

Témoignage : Elisa Palsky, data analyste : « Je poursuis ma montée en compétences »
Elisa Palsky, data analyste
Elisa Palsky, data analyste

Elisa Palsky a suivi la formation de data analytics au Wagon fin 2022, après avoir été commerciale chez Thelios, entreprise de lunetterie au sein du groupe LVMH pendant un an : « Le retour à la vie étudiante a été intense : notre promotion, en présentiel, a appris chaque jour de nouvelles choses. Il fallait s’accrocher. Chaque jour nous changions de binôme pour réaliser les exercices pratiques. Après 9 semaines, les bases sont acquises. Les 21 personnes de ma promotion ont trouvé du travail dans les six mois. La moyenne d’âge était de 25-30 ans, ça allait jusqu’à 55 ans. Il y avait 40 % de femmes. »

Depuis avril 2023, elle est data analyst dans l’école qui l’a formée : « Je poursuis ma montée en compétences. Je réponds aux demandes data (construction de tableaux de bords, suivi d’indicateurs clefs de performance), des différents métiers : marketing, finance, opérations. »