La filiale française du groupe technologique américain Cisco mise sur de nombreux leviers de fidélisation, très variés, pour retenir ses talents. Précisions avec Laurent Degré, son directeur général;
Cisco est une société technologique américaine fondée en 1984, dont le siège est à San José en Californie. Elle regroupe 84 900 employés. La France est un marché où le groupe investit. La filiale française compte plus de 800 salariés, dont plus de 500 ingénieurs (spécialisés, R&D et avant-vente, IoT…). 620 salariés travaillent dans le nouveau siège parisien, près des Champs-Elysées – qui se veut un centre de collaboration attractif – une partie à Lyon sur la cybersécurité industrielle, et une autre à Sophia-Antipolis sur les outils de collaboration.
Solutions Numériques/Emplois Numériques : Quelle est votre politique de recrutement ?
Laurent Degré : Nous cherchons régulièrement les meilleures compétences, ajustant tous les mois notre planning de recrutement et en essayant d’entretenir un vivier de recrutement. Nous prenons des alternants et des stagiaires. Dans un contexte de guerre des talents, notre nouveau campus parisien est un outil d’attractivité et de rétention.
Nos équipes dédiées au recrutement sont chargées de chercher des profils atypiques en plus du panel classique pour le poste. Nous forçons ainsi le panel global à être diversifié. Comme les biais cognitifs sont inévitables, notamment chez les managers qui recrutent, un programme de formation a été lancé sur le sujet il y a plus d’un an.
« Nous forçons le panel global
à être diversifié. »
Et en matière de fidélisation ?
Notre politique de fidélisation est très active et comporte différents axes. Nous donnons du sens à notre mission : la technologie amène du bien, notamment en améliorant l’accès à l’information. Nous favorisons une communication transparente sur les objectifs de l’entreprise. Nous offrons une organisation du travail hybride et flexible, permettant aux employés de choisir un mode de travail adapté à leurs besoins et aux spécificités du travail de leur équipe. Nous ne contrôlons pas la présence au bureau, cela n’a aujourd’hui plus de sens.
Nous mettons la solidarité, la confiance et la convivialité au cœur du management. Nous avons des rituels pour maintenir la cohésion d’équipe, même à distance. Nous encourageons l’entraide et la reconnaissance, en célébrant notamment les promotions et réussites.
« Nous encourageons la participation de nos salariés dans le processus de prise de décision. »
Nous favorisons la culture du feedback et de la confiance. Nous encourageons la participation de nos salariés dans le processus de prise de décision, en sollicitant leurs idées et opinions. Ainsi, l’un des premiers critères qu’ils ont souhaité pour notre nouveau campus parisien était de venir en vélo. Nous nous sommes installés dans un immeuble écoresponsable, avec 76 places de parking à vélo. Il est également proche des transports en commun et de nombreux commerces, médecins et pharmacies, pour faire ses courses ou se soigner facilement.
Nous proposons des programmes de formation continue accessibles à tous les employés pour acquérir de nouvelles compétences et des parcours de carrière diversifiés.
En outre, nous avons une vie communautaire active. Ainsi, des salariés lancent des initiatives et d’autres peuvent les rejoindre. Nous avons des équipes de football, de golf et de tennis.
Nous accompagnons la parentalité, avec notamment des congés supplémentaires maternité. Nous faisons des aménagements pour accompagner les salariés aidants. Nous octroyons jusqu’à 10 jours de congés par an pour s’investir dans une association ou une cause qui tient à cœur. Ce programme, en place depuis 4 ans, a été utilisé au moins une fois par 82 % de nos salariés. Je suis moi-même parti pour une mission humanitaire au Cambodge en 2022, pour construire une école.
Ainsi, il fait bon travailler dans notre filiale française, qui est deuxième des entreprises de 250 à 1 000 salariés du classement Great Place to Work 2023. Et notre taux d’attrition est faible, autour de 5 %.
Quelle est votre politique d’inclusion ?
Les compétences sont partout. Aussi travaillons-nous pour les trouver avec diverses organismes, comme la fondation Mozaïk, Diversidays, ParisCode. Avec leur accompagnement, nous recrutons les profils issus des quartiers prioritaires de la ville (QPV). Nous sensibilisons également les collégiennes aux métiers du numérique.
Par ailleurs, Cisco a formé 17 millions de personnes, dont 350 000 en France, grâce à sa plateforme d’éducation à l’IT et à la cybersécurité, la Cisco Networking Academy, ou Netacad.
