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ze.game, le jeu mobile en développement continu, qui booste les « soft skills »

ze.game
L'appli ze.game

Basée sur une application mobile et un jeu de cartes, la méthode ze.game s’est donnée pour mission de réconcilier le développement de chacun avec le projet collectif de l’entreprise. Le jeu est en perpétuelle amélioration et va s’appuyer sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Ze.game a été développé par un collectif, dont les référents sont Marie-Pierre Dequier, co-fondatrice de CollectivZ et de l’association France Apprenante, et Boris Sirbey co-fondateur du Lab RH, de CollectivZ, France Apprenante et MyJobCompany. Le collectif ze.game a créé un référentiel de mesure des « soft skills », dérivé des travaux de grands observatoires mondiaux, l’OCDE et le Forum Economique Mondial.

Selon le référentiel de l’OCDE, les compétences humaines et comportementales les plus demandées par les entreprises (les cinq « C ») sont la Communication, la Collaboration, la Créativité, la pensée Critique et l’alignement Corps/esprit. Avec ze.game, elles peuvent être mesurées grâce à vingt-cinq capacités observables chacune sur sept niveaux de profondeur. D’après les créateurs du jeu, sur un parcours ze.game, on observe en moins de six mois une progression moyenne de un à deux niveaux sur trois des cinq compétences visées.

Dix communautés pionnières participent à ze.game

Le jeu se joue par équipes de huit joueurs animées par un « facilitateur » (comprenez un animateur) lors de réunions de deux heures tous les quinze jours durant six mois.
Les joueurs choisissent chacun un héros, leur figure inspirante, dans un catalogue de 120 personnages. Les équipes s’engagent dans une vingtaine d’expériences, individuelles ou collectives, à réaliser en situation de travail, en fonction de leurs problématiques, parmi plus de 1 000 expériences au sein de 140 challenges.

Marie-Pierre Dequier

« L’entreprise peut également fixer ses objectifs et créer des challenges, déclare à Solutions Numériques Marie-Pierre Dequier. Certains challenges sont obligatoires comme au début du jeu (« je constitue mon équipe », « je me présente à mon équipe », « je réfléchis à ce que sont les cinq C ») et à la fin (les défis autour de l’évaluation des cinq C) ». La partie la plus importante des challenges est le retour d’expérience du joueur. « Trois choses sont validées par le facilitateur de l’équipe : en quoi ça a transformé le joueur, ce qu’il a appris et ce qu’il a envie de transmettre à l’équipe », explique-t-elle.

Les challenges

Dix communautés pionnières, dont la moitié au sein d’entreprises (Bouygues Construction IT, Lippi, SBT Human(s) Matter, Maison et Services, Covea…) ont joué et amélioré en continu la méthode ze.game, qui a été éprouvée dans de nombreux contextes sur quelque 1 000 joueurs : dirigeants, managers, collaborateurs, entrepreneurs, indépendants, jeunes, demandeurs d’emploi…

Lippi parmi les premiers pour tester le jeu

Créateur français d’univers d’aménagements extérieurs (portails, clôtures, mobiliers, accessoires), la société Lippi fait partie des pionniers qui testent ze.game. Les deux frères dirigeants et deux salariés des ressources humaines l’expérimentent depuis maintenant six mois. « Il y a 15 ans, quand nous avons repris l’entreprise, c’était simplement une usine et il a fallu mener une transformation assez profonde et assez longue, raconte Frédéric Lippi, son PDG. Nous avons réalisé que ce sont les équipes et les individus qui portent l’entreprise et vont effectuer cette transformation. Pour cela, ils avaient besoin de qualités nouvelles venant s’ajouter aux compétences professionnelles. Avec la déstructuration de la chaîne hiérarchique liée à l’arrivée de l’Internet 2.0, il faut davantage d’intermédiation directe, ce qui nécessite de travailler ses compétences relationnelles, sa capacité à être créatif, à mieux communiquer, à écouter l’autre ».

Ce sont toutes ces nouvelles compétences que Lippi essaie de développer. « Je connaissais Boris Sirbey par ailleurs et je trouve que l’équipe qui a construit ce jeu s’est inspirée de références qui étaient les miennes à l’époque. Nous sommes donc quatre à le tester actuellement chez Lippi avec l’idée de se l’appliquer à nous-même, pour trouver comment le mettre en place dans l’entreprise. Nous avons choisi comme premier challenge « driver mes drivers » et l’expérience que nous vivons est, j’en suis persuadé, un apport majeur. Le jeu permet de mieux se connaître, de mieux identifier sa propre appréhension et ses facteurs de réponse à la nouveauté. On transforme petit à petit, sans toujours s’en rendre compte, son comportement vis à vis des autres face aux défis ». Lippi, qui emploie 200 salariés, a l’intention d’étendre dans un premier temps ze.game à des « facilitateurs » pour pouvoir ensuite le déployer plus largement dans l’entreprise.

L’intelligence artificielle va améliorer les parcours

Créé pour diffuser le jeu, l’organisme de formation ze.game, entreprise à mission certifiée Qualiopi et CPF, ne compte pas s’arrêter là. « Notre objectif est d’implanter ze.game dans les écoles post-bac, nous confie Marie-Pierre Dequier. Nous répondons actuellement à un appel à projets de la Commission européenne sur le programme Impact Edtech, afin d’aborder les marchés de la formation européens ».

Le jeu est par ailleurs en développement continu, en partenariat avec la société Officience qui a développé l’app mobile, dans le but d’en améliorer en permanence les fonctionnalités. « Nous sommes en train de développer des algorithmes d’intelligence artificielle pour faire les recommandations les plus pertinentes possibles, révèle Marie-Pierre Dequier. Nous observons tous les parcours des joueurs, afin d’améliorer en continu les challenges proposés ». Ze.game, qui travaille sur ces fonctionnalités d’IA avec la société SBT Human(s) Matter, va également intégrer la data visualisation dans les communautés de joueurs. « Ce seront des photos, des concepts et des interactions entre les gens pour savoir ce qui se passe dans les communautés ».
Si actuellement ze.game cible en priorité les entreprises, le jeu est destiné à toutes les populations (jeunes, étudiants, demandeurs d’emploi, collectivités, associations…).

 

Patricia Dreidemy