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Tribune McAfee – Blockchain : quel avenir en 2019 entre cryptojacking et cryptominer ?

Voici une tribune libre de Thomas Roccia, Security Researcher au McAfee Labs, sur la technologie blockchain, portant notamment sur les questions de cybersécurité.

Cette technologie qui a vu le jour avec l’utilisation de monnaies digitales comme le Bitcoin est aujourd’hui en pleine essor dans différent domaines, à l’image du secteur financier, qui cette année lui a consacré plus d’un tiers de ses dépenses[1]. Peu réglementée à l’heure actuelle, les technologies de Blockchain représentent des opportunités business mais aussi des contraintes en termes de sécurité et de mise en place.

Entre le potentiel de la technologie et les menaces réelles, comment le développement de la Blockchain peut-il prospérer ?

Cryptojacking et cryptominer

Cette technologie, convoitée par de multiples industries pour améliorer le traitement et le partage d’informations, est aujourd’hui confrontée à l’ingéniosité de personnes malveillantes. L’année 2018 a marqué un tournant dans les moyens utilisés par les attaquants. A la suite de l’envolée du cours des cryptomonnaies fin 2017, de nouvelles méthodes se sont développées comme par exemple le “cryptojacking”. Il s’agit d’un script qui s’exécute pendant qu’un utilisateur consulte une page web, tout en se servant des ressources de l’ordinateur dans le but de générer de la cryptomonnaie.

L’utilisation de malwares appelés “cryptominers”, a également été l’une des tendances de 2018. Mais il existe également des menaces qui peuvent cibler le concept même des Blockchains. C’est le principe de « l’attaque des 51% ». Celle-ci consiste à prendre le contrôle de 51 % ou plus des nœuds du réseau pour pouvoir influencer l’écriture de “block” au sein de la Blockchain. On perd ici l’essence de la technologie décentralisée. Cette attaque permet donc le contrôle total d’une Blockchain et elle pourrait, par exemple, permettre des transactions frauduleuses. Elle reste cependant difficile à mettre en place dans le cas d’un grand réseau public comme celui du Bitcoin. Mais quand est-il de Blockchains privées utilisées pour des besoins internes aux entreprises ?

L’influence de la Blockchain dans le quotidien

Cette technologie s’immisce de plus en plus dans la vie des acteurs publics et privés.
A tel point que depuis le 1er janvier 2019, des monnaies digitales peuvent être achetées dans les bureaux de tabac en France[2]. Véritable pavé dans la mare, cette présence de cryptomonnaies chez le buraliste accentue davantage le débat autour de la sécurité de la monnaie. Et il n’y a pas que dans l’Hexagone que ces monnaies séduisent. Aux Etats-Unis, l’Ohio a légalisé le paiement des impôts par les entreprises en Bitcoins.

Aujourd’hui, les technologies de Blockchain séduisent plus largement que le seul secteur financier, et représentent également de réels potentiels pour l’industrie, la santé ou encore l’énergie. Puisqu’elles ne sont régies par aucun organisme de contrôle, les Blockchains fonctionnent uniquement grâce à ses utilisateurs. C’est véritablement cette communauté qui parvient, pour l’instant, à la faire vivre et évoluer positivement. Pour que les technologies de Blockchain puisse se pérenniser, un cadre juridique devra rapidement voir le jour afin d’assurer transparence et intégrité des données dans l’intérêt des utilisateurs, qu’ils soient particuliers ou privés.

 

[1] https://www.idc.com/getdoc.jsp?containerId=prUS44150518

[2] https://www.capital.fr/economie-politique/les-buralistes-vont-vendre-des-bitcoins-la-banque-de-france-pas-impliquee-1316721