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Sundar Pichai prend seul les rênes de Google et d’Alphabet, une charge lourde

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Sundar Pichai, patron de Google, prend en plus la tête d’Alphabet, sa maison-mère, a annoncé le groupe mardi 3 décembre. Il remplace Larry Page qui a fondé le géant de l’Internet il y a 21 ans avec Sergey Brin. Il aura de nombreuses controverses à gérer

« Si l’entreprise était une personne, ce serait un jeune adulte de 21 ans et il serait temps de quitter le nid. (…) Nous pensons qu’il est temps d’assumer le rôle de parents fiers, qui offrent des conseils et de l’amour, mais pas une surveillance quotidienne lancinante ! », ont écrit les deux fondateurs, qui restent actionnaires et membres du conseil d’administration
d’Alphabet.

Alphabet a été fondé en 2015 pour englober toutes les activités non centrales du groupe, des voitures autonomes de Waymo à la filiale Sidewalk Labs consacrée aux « villes intelligentes ».
Sundar Pichai, 47 ans, prend les rênes d’un colosse qui emploie plus de 100 000 personnes dans le monde.
Né dans un milieu modeste à Chennai, en Inde, il a étudié à l’Indian Institute of Technology (IIT) de Kharagpur avant de partir aux Etats-Unis pour continuer ses études (notamment à l’université de Stanford) et lancer sa carrière.
« Sundar apporte de l’humilité et une grande passion pour la technologie à nos utilisateurs, à nos partenaires et à nos employés au quotidien. (…) Nous n’aurions pas pu trouver mieux pour mener Google et Alphabet vers l’avenir », ont déclaré Larry Page et Sergey Brin, peu présents depuis plusieurs années.

De nombreuses controverses à gérer

Alphabet se trouve aujourd’hui empêtré dans de nombreuses controverses liées à sa position dominante sur Internet et dans les technologies en général, et dans des affaires de harcèlement sexuel. Début novembre, le média américain CNBC révélait qu’Alphabet enquêtait en interne sur la gestion du harcèlement sexuel chez Google Accusé par la presse et des actionnaires d’avoir couvert des cas de harcèlements. « Début 2019, le conseil d’administration d’Alphabet a mis en place un comité spécial pour évaluer les accusations d’actionnaires dans différents  procès liés à des comportements passés sur le lieu de travail« , indiquait un porte-parole d’Alphabet.
En novembre 2018, de Singapour à Londres et au siège social du groupe en Californie, des milliers d’employés de Google avaient observé un arrêt de travail pour dénoncer la gestion du harcèlement sexuel au sein de l’entreprise.  Ce mouvement social sans précédent chez le moteur de recherche dominant faisait suite à un article du New York Times qui affirmait que Google avait couvert ces dernières années une série de cas de harcèlements sexuels
impliquant des hauts responsables, dont Andy Rubin.
Le créateur du système d’exploitation mobile Android est parti du groupe en 2014 avec une indemnité de 90 millions de dollars. Il avait alors nié ces allégations.
En janvier dernier, un actionnaire d’Alphabet a engagé des poursuites contre le conseil d’administration du groupe pour avoir cherché à couvrir les comportements de dirigeants comme Andy Rubin, précisait CNBC.
Un autre responsable, Amit Singhal, a été accusé d’avoir dissimulé une  plainte pour harcèlement sexuel. Embauché chez Uber après avoir remis sa démission à Google en 2016, il a fini par quitter aussi le leader des plateformes de réservation de voitures avec chauffeurs.
Selon la chaîne américaine, l’enquête du conseil d’administration d’Alphabet doit déterminer comment les dirigeants du groupe ont géré les accusations de harcèlement sexuel mais aussi d’autres abus ou comportements potentiellement répréhensibles, comme celui de David Drummond, directeur des affaires juridiques de la maison-mère, auparavant chez Google. Une ancienne employée de son département, Jennifer Blakely, l’a acccusé
d’abus dans un article en août dernier, où elle relate sa relation avec lui alors qu’il était marié avec quelqu’un d’autre en 2004.

Des projets qui coûtent cher

Fin octobre, la maison-mère de Google a publié ses résultats trimestriels, clos le 30 septembre. Ils ont déçu les attentes du marché, avec un chiffre d’affaires de 40,5 milliards de dollars et un bénéfice net de 7,1 milliard. Ce sont ses activités secondaires, comme les projets Access (fibre), Loon (accès Web à l’aide de ballons à air chaud), Waymo (voitures autonomes ) et X (lab R&D), qui tirent vers le bas ses revenus, accusant pour le troisième trimestre des pertes de 941 millions de dollars.  

 

Auteur : La Rédaction avec AFP