Accueil Internet Sécurité web : Olfeo prend le virage gagnant du mode SaaS

Sécurité web : Olfeo prend le virage gagnant du mode SaaS

Alexandre Souillé
Alexandre Souillé, président et fondateur d'Olfeo

Le lancement, en avril dernier, d’une déclinaison SaaS de son produit historique de proxy filtrant a dopé l’activité d’Olfeo. Seul éditeur à proposer une telle offre en Europe, il envisage de lever des fonds en 2024 pour se développer à l’international.

Olfeo fêtait ses 20 ans le 1er septembre dernier. Si la société n’est plus une startup, elle a fortement développé son offre. De son métier historique – le filtrage des URL – l’éditeur couvre aujourd’hui les fonctions de proxy avancé, de déchiffrement SSL, d’antivirus web. Avec Olfeo Awareness Campus, il forme même les utilisateurs à la cybersécurité via des contenus en e-learning. Objectif : proposer une plateforme complète de sécurité web.

Le renouveau d’Olfeo coïncide surtout avec le lancement de sa solution SaaS en avril dernier. Pour Alexandre Souillé, son président et fondateur, le marché était arrivé à maturité. « Incompatible avec une architecture multi-tenant, la demande du mode on-premise commençait à décliner. » Le mode SaaS répond, par ailleurs, à la volonté de simplifier l’intégration et l’administration de ce type solution.

« Limitées en compétences cyber, les organisations peinent à exploiter et à maintenir un grand nombre d’équipements. La crise sanitaire a montré, par ailleurs, que les déplacements sur site pour gérer des appliances pouvaient être entravés. » Enfin, le mode SaaS répond aux nouvelles formes de mobilité. Où qu’il se trouve – à son domicile, au bureau, dans un espace de coworking – le collaborateur se connecte au réseau de son entreprise depuis un terminal équipé de la solution Olfeo SaaS.

Enjeu de souveraineté

« Nous sommes repartis d’une feuille blanche, se souvient Alexandre Souillé. Une équipe R&D de 25 personnes ont travaillé sur cette nouvelle offre ». Après l’avoir testée pendant un an auprès d’entreprises pilotes, la solution était suffisamment mature pour être commercialisée. Son lancement a donné lieu à un rajeunissement de l’image de marque avec un changement de logo et de charte graphique présenté au FIC.

Le passage au mode SaaS a dopé l’activité. Alors que son chiffre d’affaires était ces dernières années « sur un plateau », la société repart en croissance et prévoit dans les mois à venir de 10 à 15 recrutements. Olfeo compte actuellement 25 clients sur son offre SaaS – à parts égales des ETI et des administrations – et devrait terminer l’année avec 40 références.

« Si le succès se confirme, nous irons certainement vers une levée de fonds en 2024 pour nous développer en Europe, projette Alexandre Souillé. Il n’existe pas aujourd’hui d’offre SaaS européenne. » Aux Etats-Unis, le virage du SaaS a, lui, déjà été opéré il y a trois ans avec un acteur comme Zscaler.

Pour autant, Olfeo a décidé de maintenir les deux lignes de produits. Les opérateurs d’importance vitale (OIV) sont notamment attachés à un hébergement dans leurs propres serveurs. « D’ici 5 ans, 30 à 40 % des clients resteront sur le mode on-premise, estime le dirigeant. Ils ne sont pas prêts ou ne souhaitent pas changer de mode d’hébergement. Pourquoi tordre le marché ? »

Cap sur les TPE et PME

Quelle que soit la solution retenue – SaaS ou on-premise -, la base de données URL reste commune. Au fil de ces 20 ans, Olfeo a constitué une base de plus de 20 millions de domaines, correspondant à des centaines de millions d’URL. Il comprend des sites dangereux, terroristes ou pédopornographiques. La communauté des clients remonte quotidiennement, par ailleurs, des adresses de sites illicites. Cette base est vendue à des fournisseurs tiers pour qu’ils l’intègrent en marque blanche (OEM) à leurs solutions.

Rentable depuis sa création, Olfeo revendique quelque mille clients, principalement des ETI, de 500 à 5 000 utilisateurs, et des acteurs publics comme des hôpitaux, des collectivités locales ou des ministères. Pour les servir, l’éditeur français emploie plus de cinquante collaborateurs à Paris tout en s’appuyant sur un modèle de distribution 100 % indirect.

Parmi son réseau de partenaires certifiés, on trouve des grossistes comme Cris Réseaux. Ses solutions sont aussi référencées dans de nombreux catalogues : l’UGAP, la coopérative d’acheteurs hospitaliers français UniHA, le groupement d’intérêt public Resah, le référentiel des solutions numériques de France Solainn, la direction interministérielle du numérique Dinum, etc. Pour adresser les TPE PME, un marché encore à défricher, Olfeo recherche des distributeurs adaptés à cette cible, en mesure d’assumer un volume important de clients.

 

Xavier Biseul