Accueil IA-Intelligence Artificiellle Qui est (vraiment) Elon Musk ? 2e partie

Qui est (vraiment) Elon Musk ? 2e partie

Suite au premier article, je termine le portrait fleuve de l’entrepreneur hors-norme, qui suscite également la polémique du moment. Je me base sur la biographie de 600 pages de Walter Isaacson. 

Rappel : je fais ressortir 12 traits de caractères d’Elon Musk.

La première partie de l’article a présenté ceux-ci:

  1. Un « geek » avant tout
  2. Visionnaire- La vérité derrière le rachat de Twitter
  3. L’intelligence artificielle au centre de son attention
  4. L’obsession du détail et un perfectionnisme extrême
  5. Le contrôle total
  6. Les règles d’or de la simplification 

 

7. Un goût extrême pour la liberté

Ce qui l’a opposé à Sam Altman pour le développement d’Open AI était sa volonté que l’application reste open source  : « la meilleure défense contre les mauvais usages de l’IA consiste à donner au plus grand nombre possible la capacité d’y accéder ».

C’est ce qui dicte également ça politique de retirer tout filtre aux messages de X (ex Twitter). Et le fait dénoncer le phénomène Woke, élément principal de son rapprochement avec Donald Trump et de son adhésion à la vague “libertarienne”.

8. Personnalité bipolaire ou “mode démoniaque”

Musk oscille entre des phases de charisme inspirant et des périodes de colère intense, qu’Isaacson décrit comme son “mode démoniaque”. Lors d’une visite dans une usine Tesla, Musk s’est rendu compte que des harnais de sécurité étaient mal fixés. Plutôt que de simplement demander une correction, il a explosé de colère, insultant ses ingénieurs et demandant que toute l’équipe soit remplacée. Quelques heures plus tard, il était revenu à son état normal, plaisantant avec ses employés.

« Je suis obsessionnel, compulsif de nature. Pour moi ce qui compte c’est de gagner. C’est sans doute un truc enraciné dans un trou noir psychanalytique très perturbant ou lié à un court-circuit neuronal ».

Sur un plateau de télévision il reconnaissait d’ailleurs :

« je souffre du syndrome d’Asperger, ou du moins c’est ce qu’on m’a dit ».

9. Aimer le stress et l’imposer aux autres : par manque absolu d’empathie

Musk semble posséder une capacité hors norme à endurer des situations de stress intense, qu’il s’agisse de crises financières, de lancements ratés ou de défis personnels.

Il avoue se sentir plus à l’aise en « période de guerre » : « ça fait partie de mes réglages par défaut confie-t-il. » 

10. Un management brutal et une charge excessive de travail, pour lui-même et pour les employés

Voici comment Walter Isaacson décrit le climat de Zip2, sa première entreprise :

« Dès les premiers balbutiements de sa carrière, Musk se comporte en manager exigeant et méprise la notion d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Chez Zip2 et dans toutes les entreprises qui suivront, il travaille sans relâche toute la journée et une bonne partie de la nuit, sans s’accorder de vacances, et n’en attend pas moins des autres ».

On sait comment il a décidé de sabrer dans les effectifs de Twitter, dès le rachat. Il arrive le premier jour chargé d’un lourd lavabo, pour symboliser le nettoyage à venir.

Il a tout de suite décidé de passer de 2 500 ingénieurs logiciels à 150. Les survivants doivent avoir sa culture du travail « fanatique ».

Anecdote : un licenciement brutal chez Tesla. Un jour, un employé de Tesla a manqué une réunion importante parce qu’il assistait à la naissance de son enfant. Lorsque l’employé s’est excusé, Musk lui aurait répondu : “Ce n’est pas une excuse. Nous devons tous nous sacrifier pour la mission.”
Cet épisode illustre son approche purement pragmatique et sa difficulté à comprendre les priorités émotionnelles des autres.

11. Travailler avec ses commandos

Comme il l’a fait pour restructurer Twitter, il fixe une règle quasiment irréaliste : 150 développeurs suffisent, et un commando de jeunes nerds, surdoués du code, qui dormiront au besoin comme lui dans des lits de camps sur le site, doivent trouver la méthode en quelques heures jours ou quelques jours pour l’appliquer.

Comment son cercle proche parvient à le « gérer »

Le cercle rapproché d’Elon Musk comprend son frère et un nombre très réduit de responsables. Le livre comporte de multiples anecdotes qui montrent comment son entourage, à force de diplomatie, réussit à le faire renoncer à des choix extrêmes. Par exemple, pour la conception du taxi la voiture autonome « Cybercab », Musk avait décidé que le véhicule n’aurait ni volant ni pédale de frein. Ils parviennent à différer les décisions et doivent apporter une information nouvelle pour le faire changer d’avis. Dans ce cas, le fait que les réglementations internationales empêcheraient la vente du véhicule dans le monde.

12. Humour décalé et amour de la provocation

Musk aime provoquer, souvent à travers des tweets controversés.

Anecdote : “Funding secured” et les blagues douteuses. En 2018, il a tweeté qu’il envisageait de privatiser Tesla à 420 dollars par action, en ajoutant “funding secured”. Ce chiffre (420) est une référence à la culture du cannabis, ce qui a entraîné une enquête de la SEC et une amende de 20 millions de dollars.

On peut également y voir une référence au chiffre 42, dans le livre fétiche des geeks, Le Guide du Voyageur Galactique.

Conclusion

La biographie de Walter Isaacson montre un Elon Musk complexe : visionnaire et obsessionnel, avec une capacité hors-norme à résoudre des problèmes techniques, mais aussi imprévisible et souvent insensible. Un grand enfant génial qui sait réaliser ses rêves les plus extrêmes.