Accueil Enquête Quels impacts des politiques de « retour au bureau » ?

Quels impacts des politiques de « retour au bureau » ?

La dernière enquête du « Future Forum Pulse« *, menée tous les trimestres aux États-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni, chiffre que 34 % des salariés sont de retour au bureau à temps plein, et que le stress et l’anxiété liés au travail ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de l’étude (été 2020).

Le ressenti des salariés a chuté, avec notamment une dégradation de 28 % des indicateurs concernant le stress et l’anxiété liés au travail et de 17 % des résultats concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les salariés non-cadres, deux fois plus souvent amenés à travailler en présentiel 5 jours par semaine, déclarent ressentir deux fois plus de stress. Les scores de satisfaction de ces non-cadres en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont inférieurs de 40 % à ceux de leurs supérieurs, et ont baissé 5 fois plus vite que ceux des cadres au cours du dernier trimestre.

Il est intéressant de noter que les salariés qui n’ont pas, ou peu, la liberté d’aménager leurs horaires de travail sont 2,6 fois plus susceptibles de chercher un nouvel emploi au cours de l’année à venir, par rapport à ceux qui bénéficient de flexibilité horaire. 

« Les dirigeants doivent cesser d’imposer des journées de travail avec des horaires rigides de 9 h à 17 h, et plutôt œuvrer à rassembler leurs équipes autour d’un objectif commun et donner l’exemple », analyse Brian Elliott, directeur exécutif du Future Forum. 

Une très forte demande d’horaires de travail flexibles

Pour de nombreuses entreprises, les discussions sur le retour au travail se sont concentrées presque exclusivement sur le lieu de travail plutôt que sur les horaires. À l’heure actuelle, plus de 9 salariés sur 10 (94 %) déclarent vouloir bénéficier d’horaires de travail flexibles. Pourtant, 65 % des salariés indiquent n’avoir aucun ou presque aucun moyen de moduler leurs horaires préétablis par un emploi du temps rigide, excepté pour un rendez-vous médical ponctuel… « Les salariés ont clairement prouvé qu’ils pouvaient accomplir leur travail tout en bénéficiant d’une certaine flexibilité dans leur vie professionnelle. Si les dirigeants leur retirent cette flexibilité, ou reportent à plus tard les décisions cruciales quant aux modalités de travail à venir pour leurs équipes, ils s’exposent à une vague de départs. », prévient de son côté Deborah Lovich, directrice en gestion et partenaire senior de Boston Consulting Group.

A l’échelle de la France, le modèle hybride est devenu la norme. Même si 23 % aimeraient toujours travailler au bureau 5 jours par semaine, ils sont 31 % à préférer y revenir 3 à 4 jours par semaine, 28 % 1 à 2 jours par semaine, 12 % quelques jours par mois et 5 % souhaiteraient passer au 100 % télétravail.

 

 

*Ce sondage du consortium lancé par Slack, Boston Consulting Group, MillerKnoll et MLT a interrogé 10 818 salariés aux États-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni entre le 27 janvier et le 21 février 2022. L’enquête a été menée par Qualtrics et ne ciblait pas les salariés ou les clients de Slack. Les personnes interrogées étaient toutes des salariés à plein temps (30 heures ou plus par semaine).