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Nvidia décroche en bourse

Le fabricant de GPU a sévèrement décroché en bourse ces derniers jours, une chute historique imputée non pas à ses résultats, mais à une possible enquête pour pratiques anticoncurrentielles aux Etats-Unis et aux annonces d’une startup en Chine.

Après avoir atteint des sommets historiques, Nvidia prend une claque en bourse. Hier, l’action perdait 17 % de sa valeur, représentant pour le constructeur la perte de 589 milliards de dollars de capitalisation boursière. Pourtant, l’entreprise taïwanaise affiche des résultats financiers solides, supérieurs aux prévisions des analystes. En novembre dernier, elle annonçait ainsi des revenus trimestriels en croissance de 94% sur un an, à 35,1 milliards de dollars, avec un segment Data Center bondit de 117%.

Poursuites à venir

Malgré cette bonne santé, les rumeurs quant à une enquête du DOJ américain ont pesé sur le cours de Nvidia. Selon Bloomberg, le ministère américain de la Justice s’apprêterait à attaquer formellement le constructeur, lui reprochant des pratiques anticoncurrentielles, notamment des clauses d’exclusivité interdisant à ses clients de s’équiper chez la concurrence.

Outre de possibles poursuites antitrust, et l’inévitable volatilité des valeurs technologiques, les annonces d’un nouvel acteur de l’intelligence artificielle ont-elles aussi indirectement provoqué la chute de Nvidia en bourse. DeepSeek, une jeune pousse chinoise, vient de lancer son modèle R1. Lequel est doté peu ou prou des mêmes capacités que ChatGPT, à un détail près. L’application mobile a d’ailleurs détrôné ChatGPT sur l’App Store en nombre de téléchargements.

DeepSeek assure que le coût de son modèle est significativement inférieur à celui d’OpenAI. A noter que Sam Altman en personne a reconnu que R1 était « impressionnant », particulièrement avec un coût aussi bas. Or la startup assure, bien qu’elle ne donne guère de précisions sur son architecture matérielle, pouvoir casser les prix en utilisant des puces moins puissantes et moins coûteuses.

Or les GPU de Nvidia, très largement utilisé pour les applications d’IA, sont d’une part dans le segment haut de gamme, de l’autre ne sont pas les composants les plus optimaux pour l’intelligence artificielle. Le modèle de DeepSeek tendrait donc à prouver que les coûteuses puces graphiques ne sont pas incontournables pour les opérations liées à l’entraînement et à l’inférence des intelligences artificielles.

De quoi inquiéter les investisseurs, qui anticipent alors une prochaine baisse de la demande. D’ailleurs, Marvell Technology et Broadcom, eux aussi fournisseurs de composants pour les calculs IA, ont eux aussi dévissé en bourse.