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No code – Low code : les 5 tendances pour 2023

AVIS D’EXPERT – le no code et le low code ont connu une rapide croissance depuis la pandémie. Selon le Gartner, d’ici à 2025, ils serviront à créer 70 % des applications. Olivier Maes, cofondateur de Baserow, nous dit quelles seront, selon lui, les grandes tendances de l’année prochaine.

Aujourd’hui, tout le monde peut créer des outils sans avoir à rédiger de code. Les applications no-code se multiplient au sein des entreprises Dans ce contexte, que pouvons nous attendre ?

1 – La sécurité des données, une priorité

De nombreux éditeurs de solutions no-code ont une expérience limitée de la complexité des processus d’entreprise. Face à l’essor continu du développement des applications no-code, les entreprises devront mettre en place une gouvernance afin de gérer la sécurité des données et de garantir la qualité du développement d’applications par les développeurs citoyens, qui mettent le développement informatique à la portée de tous. Fait intéressant, une récente enquête révèle que pour 32 % des professionnels IT interrogés, « il n’existe aucune mesure de gouvernance régissant la façon dont ces applications accèdent à leurs données et les utilisent ». Dans un environnement d’entreprise, une telle constatation a de quoi inquiéter très fortement.

2 – Les offres des fournisseurs de no-code continueront de s’élargir, ce qui engendre des choix stratégiques à faire. 

L’offre des éditeurs d’applications no-code devrait s’élargir en 2023. Par exemple, les éditeurs de bases de données créeront des modules de développement d’applications web et mobiles et d’automatisation des flux de travaux. Les entreprises doivent par conséquent évaluer les fonctionnalités essentielles proposées par chaque fournisseur no-code pour décider de la meilleure approche pour leurs équipes. Alors que l’on commence à voir apparaître des solutions no-code de bout en bout, les entreprises devront choisir entre les deux approches suivantes : intégrer plusieurs produits logiciels de différents fournisseurs (approche « best-of-breed »), ou opter pour une solution complète et toute-en-une d’un seul fournisseur (approche « best-of-suite »).

3 – Éducation et accompagnement des programmeurs non techniques

La formation des utilisateurs occupera une place de plus en plus importante en devenant une nouvelle priorité pour les entreprises qui, par ailleurs, sont de plus en plus nombreuses à assumer le développement d’applications. En 2021, la demande en développeurs de logiciels a doublé par rapport à l’année précédente. Il est peu probable qu’elle s’infléchisse au cours des 12 prochains mois. En conséquence, les entreprises devront se tourner vers des solutions no-code ou low-code pour pallier cette pénurie. Elles vont devoir confier la création des solutions dont elles ont besoin à des utilisateurs sans formation technologique spécifique, qui vont se transformer en développeurs citoyens. Cette stratégie ouvre des perspectives à une nouvelle génération de professionnels IT qui pourront comprendre plus facilement la logique de la programmation logicielle, le no-code étant écrit en texte normal et non en langage de code. Les compétences requises en développement nécessaires sont ainsi beaucoup plus faciles à transmettre aux utilisateurs, qui n’ont plus besoin de connaître le codage.
Afin de maximiser les bénéfices du no code, les entreprises commencent à investir dans des centres d’excellence (CoE). Les équipes de ces centres seront chargées de gérer le développement d’applications no-code. Elles devront aussi veiller à ce que les entreprises tirent pleinement parti des avantages des applications no-code. L’équipe d’un centre d’excellence peut développer le cadre et les compétences indispensables aux utilisateurs non techniques pour concevoir et créer des applications en toute sécurité. Elle peut également veiller à mettre en place les protocoles adéquats de sécurité des données afin de protéger les applications et les flux de travaux métier stratégiques.
En outre, les responsables informatiques et les équipes du centre d’excellence sont mieux armés pour définir plus clairement quelles applications dans l’entreprise sont adaptées au développement low-code, no-code ou traditionnel. Ces dernières sont définies en fonction de leur portée, du degré d’importance des opérations et des délais de commercialisation requis.
La démocratisation des outils no-code devrait permettre de voir émerger une nouvelle génération de développeurs citoyens. Les talents de demain, en effet, apprendront probablement à créer des applications à l’aide de solutions no-code sans passer par l’apprentissage du codage classique. Au niveau macroéconomique, ce nouveau virage verra apparaître de nouveaux rôles généraux dans les secteurs de l’informatique et de la technologie, tout en remédiant à la pénurie de développeurs.

4 – Interopérabilité, plug-ins et intégration

Le risque de se retrouver prisonnier d’un fournisseur reste bien réel dans le secteur du no-code, car peu d’entre eux proposent des modèles de gestion open source, ou une véritable interopérabilité via des API et des plug-ins. Les outils no-code ne seront adoptés par les entreprises que s’ils sont réellement interopérables et s’intègrent avec fluidité aux logiciels déjà en place. Les fournisseurs d’outils no-code devront privilégier les plug-ins, ainsi que des API proposant des capacités étendues pour simplifier et accélérer les intégrations. Les futurs outils devront être plus ouverts et l’extensibilité sera une condition incontournable pour les utilisateurs de demain dans l’entreprise. Sans surprise, les outils nécessitant des changements de grande ampleur au sein de l’entreprise ou des méthodes de travail radicalement nouvelles auront plus de mal à être adoptés.

5 – Les outils no-code seront orientés vers l’évolutivité afin de répondre aux exigences des entreprises

Parallèlement à l’essor des applications no-code, les plateformes plus évolutives, permettant l’accès par des milliers d’utilisateurs, devraient faire l’objet d’une demande accrue. Une enquête de Forrester a ainsi révélé que le service à la clientèle et le support technique figuraient en troisième position dans le classement des 5 applications les plus demandées dans des scénarios recourant au low-code. La conclusion qui s’impose est que les entreprises se tournent vers les solutions no-code et low-code pour créer de la valeur externe et mieux répondre aux demandes des clients. La plupart des applications no-code sont actuellement conçues pour des usages internes ou pour créer des produits minimums viables (MVP). Une évolution horizontale et l’automatisation des processus de déploiement et de mise à l’échelle seront essentielles pour opérer la transition vers des applications plus critiques à la hauteur des attentes des entreprises. Les modèles de tarification évolueront également pour pouvoir absorber la croissance exponentielle des utilisateurs et des ensembles de données et s’adapter à l’évolution des fonctionnalités.