Accueil Cybersécurité Les entreprises alertent sur le besoin urgent de compétences en cybersécurité

Les entreprises alertent sur le besoin urgent de compétences en cybersécurité

Sur l’ensemble des compétences nécessaires aux entreprises leaders dans le digital, celles en cybersécurité sont les plus convoitées constate une étude du 22 février.

Une étude du Digital Transformation Institute de Capgemini met en exergue, comme d’autres l’ont fait récemment, une pénurie croissante de talents en cybersécurité. Le rapport intitulé Cybersecurity Talent : The Big Gap in Cyber Protection mené par Digital Transformation Institute de Capgemini montre que 68 % des entreprises interrogées ont exprimé un besoin de compétences en cybersécurité, contre 61 % pour des capacités d’innovation et 64 % pour des qualités analytiques. Ces besoins ont ensuite été comparés aux compétences déjà disponibles au sein de l’entreprise. L’écart mesuré entre la demande et l’offre disponible est ainsi de 25 points pour les compétences en cybersécurité (43% des entreprises les possèdent déjà en interne), contre 13 points pour les qualités analytiques (51% en interne) et 21 points pour l’innovation (40% en interne). La demande de talents en cybersécurité devrait continuer de croître au cours des 2 à 3 prochaines années : 72 % des personnes interrogées estiment qu’elle sera élevée en 2020, contre 68 % aujourd’hui.

Renforcer les compétences internes

S’appuyant notamment sur une série d’entretiens avec des recruteurs travaillant pour des firmes internationales, des associations de cybersécurité et des universités, Capgemini délivre une série de bonnes pratiques qui permettent de pallier la pénurie de talents digitaux.
Le groupe explique notamment que les entreprises doivent développer les compétences existantes, et « non visibles »
« La moitié des employés montrent une appétence pour les compétences digitales et commencent à les développer par leurs propres moyens. Les sociétés qui ont du mal à recruter en externe peuvent ainsi rechercher ces profils parmi leurs collaborateurs et les former. Les fonctions qui impliquent des compétences en cybersécurité, transférables après formation complémentaire, sont notamment la gestion de réseaux, l’administration de bases de données et le développement d’applications », affirme Mike Turner, en charge des opérations pour la ligne de services cybersécurité du groupe Capgemini. Certains analystes et marketers peuvent évoluer vers des fonctions de cybersécurité afin de favoriser l’adoption de bonnes pratiques à l’échelle de l’entreprise, complète le groupe.

Recruter différemment et fidéliser les talents

Autre conseil : recruter différemment. « Recruter différemment, c’est savoir reconnaître les compétences transférables, indique Mike Turner. Par exemple, les personnes autistes sont très douées en reconnaissance de schémas et possèdent souvent des aptitudes exceptionnelles dans tout ce qui a trait au numérique et à la résolution de problèmes ; de plus, elles bénéficient d’un excellent sens du détail ainsi que d’une approche méthodique du travail. Toutes ces qualités sont utiles à la mise en place de bonnes pratiques en cybersécurité. » Enfin, il faut fidéliser les talents. Selon l’étude, les employés spécialisés en cybersécurité préfèrent les entreprises qui offrent des conditions de travail flexibles, encouragent la formation et proposent des perspectives d’évolution professionnelle claires et accessibles. Pour la formation, on notera que les collaborateurs préfèrent, à 80 %, choisir leur propre programme de formation, de préférence sous forme de Mooc (66%), plutôt que ceux internes.

En revanche, un équilibre difficile entre vie professionnelle et vie privée fait partie des cinq aspects négatifs du métier cités par les professionnels de la cybersécurité sur les réseaux sociaux et constitue un des motifs principaux d’insatisfaction au travail et de départ de l’entreprise. La grande majorité (81 %) des professionnels de la cybersécurité déclare être d’accord avec l’affirmation « Je préfère travailler dans une entreprise qui m’offre un plan de carrière bien défini », contre 62% pour l’ensemble des répondants de l’enquête. Ce nombre est encore plus élevé (84 %) pour les employés des générations Y et Z2, qui considèrent le manque de possibilités d’évolution comme leur principale préoccupation.