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Il est temps de supprimer son infrastructure lourde et de dégager du temps à son personnel informatique

Imaginons un système numérique qui ne tombe jamais en panne et qui se maintient en état de marche avec peu ou pas d’intervention humaine. Il ne s’agit pas du rêve d’un avenir idéal, mais d’une réalité actuelle. L’idée, ici, de Nicolas Ippolito, directeur Sud-EMEA de Adaptivade, est la suivante : pourquoi multiplier les serveurs quand on a toute la puissance nécessaire avec nos postes de travail ?

Si ce sont des serveurs qui fournissent les mises à jour et les correctifs à nos appareils, c’est que notre technologie est mauvaise. Si ce sont des humains qui envoient ces mises à jour aux serveurs, nos processus, voire l’ensemble de notre réseau, ont besoin d’un vrai rafraichissement.

De nombreuses entreprises gaspillent des ressources considérables dans des équipements, du personnel et des processus obsolètes et inutiles, car elles tentent de gérer leur espace de travail numérique à l’aide de méthodes peu fiables. Les serveurs peuvent s’épuiser, s’user et s’éteindre. Pendant ce temps, les humains peuvent faire des erreurs et parfois commettre inconsciemment des fautes qui provoquent des catastrophes en matière de sécurité.

Une entreprise se doit de chercher à éliminer les deux – les serveurs et l’erreur humaine – de sa stratégie de gestion des terminaux. La sécurité en est une des raisons, mais il y en a beaucoup d’autres, notamment les coûts, l’innovation, la satisfaction des employés, la productivité et l’avantage concurrentiel.

Une entreprise se doit de chercher à éliminer les serveurs et l’erreur humaine de sa stratégie de gestion des terminaux

Transformer sa transformation numérique

De plus en plus de personnes travaillent à distance en utilisant une multitude d’appareils (téléphones mobiles, tablettes, ordinateurs portables et machines virtuelles) que les entreprises doivent gérer.

Ajouter des appareils signifie plus de travail pour les serveurs. S’ils atteignent leur limite, les activités s’arrêtent. Si les serveurs sont dans le Cloud, les coûts peuvent être imprévisibles. Plus de terminaux signifie également plus de travail pour les gérer par des équipes qui pourraient être déjà soumises à de mauvaises pressions pour suivre le rythme de mises à jour écrasantes.

Si c’est le cas, il est peut-être temps pour l’entreprise de remplacer son infrastructure, de libérer son personnel informatique et de rejoindre la révolution de la gestion des terminaux.

Révolutionner son processus de gestion des terminaux en deux étapes

Pour réaliser le rêve de systèmes toujours opérationnels et de réseaux auto-entretenus – ainsi que d’une main-d’œuvre plus engagée et plus productive – l’entreprise doit prendre deux mesures audacieuses.

  1. Supprimer son infrastructure

Travailler sans serveurs peut donner l’impression de marcher sur une corde raide numérique sans filet, mais les serveurs sauvent-ils l’entreprise des perturbations, ou sont-ils la source de ses malheurs ? Si les serveurs tombent en panne, tout tombe en panne.

Par exemple, la plateforme de Facebook s’est arrêtée pendant six heures en octobre dernier, affectant des milliards d’utilisateurs. L’infrastructure numérique de l’entreprise s’est arrêtée en raison d’une erreur de configuration lors d’une « maintenance de routine ». Pour la résoudre, une équipe aurait réinitialisé les serveurs de son centre de données.

Selon la deuxième loi de la thermodynamique, l’entropie des systèmes isolés laissés à l’évolution spontanée ne peut pas diminuer et arrivera toujours à un état d’équilibre où elle sera la plus élevée.

Laissé à lui-même, tout réseau de serveurs cessera de fonctionner car c’est là que l’entropie est la plus élevée. Les serveurs ne veulent pas fonctionner ; les humains les font fonctionner. Sans maintenance, ils s’arrêteront et l’architecture s’effondrera. Alors comment combattre l’entropie des serveurs – et surtout gagner la bataille ?

Les serveurs constituent un bon exemple de « système isolé », avec la particularité que l’équilibre naturel de ce système est particulièrement néfaste. La solution ne consiste pas à déployer davantage de serveurs, car cela reproduit le problème au lieu de le résoudre. La seule façon d’éliminer l’entropie de ses serveurs est de les éliminer.

L’entreprise n’a probablement pas besoin de tous les serveurs qu’elle possède, même si ces serveurs sont dans le Cloud. Si elle possède de nombreux terminaux, ceux-ci disposent déjà d’une grande partie de la capacité de traitement et de stockage dont l’entreprise a besoin, notamment pour gérer les terminaux.

L’entreprise n’a probablement pas besoin de tous les serveurs qu’elle possède, même si ces serveurs sont dans le Cloud.

L’informatique moderne de type « peer-to-peer » et « edge computing » représente une approche émergente permettant aux services informatiques d’exploiter la puissance de calcul inutilisée de leurs terminaux pour envoyer et recevoir des informations directement de machine à machine, sans serveur intermédiaire. Dans ce modèle égalitaire, à mesure que les machines échangent des données, chacune fait fonctionner l’autre, évitant ainsi l’entropie.

  1. Planifier sa stratégie, pas sa tactique

Il est fort probable que les informaticiens d’une entreprise passent la plupart de leur temps à effectuer des tâches routinières et répétitives. Une étude du Ponemon Institute a notamment estimé que les services informatiques consacrent 18 000 heures par an aux seules activités liées aux correctifs, ce qui coûte 1,1 million de dollars à leurs employeurs. Ces employés travaillent tard, en dehors des heures de travail, pour déployer des correctifs, des mises à jour et résoudre les problèmes lorsque les déploiements et les installations échouent.

Selon CVE, plus de 16 000 problèmes de sécurité ont été signalés publiquement entre janvier et octobre 2021. Avant même d’en arriver au déploiement, les équipes informatiques doivent escalader une montagne virtuelle de tâches tactiques – passer au crible chaque correctif disponible pour l’ensemble des appareils de l’entreprise, lancer des scans pour analyser et évaluer les correctifs à installer, écrire des lignes de commande et effectuer des tests, documenter les actions et les résultats.

Toutes ces tâches fastidieuses font perdre du temps et du talent à son personnel – ainsi que la capacité d’une entreprise à rester compétitive. Mais alors, comment aider ses équipes à s’épanouir ?

Les êtres humains ont une capacité de créativité unique. Nous excellons dans la reconnaissance des modèles, l’évaluation des options et la prise de décisions fondées sur nos perspectives uniques. La pensée imaginative est notre domaine de prédilection.

D’un autre côté, les tâches tactiques et banales nous anesthésient généralement. En imposant des tâches fastidieuses à des équipes férues de technologie, vous les privez de la possibilité de penser stratégiquement et d’innover. Vous privez votre entreprise de la production créative de ses esprits les plus brillants (problèmes résolus, produits inventés, résultats obtenus).

Pour que votre système fournisse le bon logiciel aux bonnes machines au bon moment – et pour que vos équipes puissent se concentrer sur la conception, la résolution de problèmes et l’invention – vous devez écrire des scénarios sur la façon dont vous voulez que votre environnement se comporte. J’appelle cela « schématiser l’intention ».

La schématisation de l’intention permet à votre système de distribuer lui-même les applications, les mises à jour et les correctifs. Une fois que vous avez testé votre schéma pour vous assurer que le processus fonctionne comme prévu, il vous suffit de placer vos applications, correctifs et mises à jour dans la file d’attente lorsqu’ils sont prêts et de passer au projet suivant.

La schématisation de l’intention permet à votre système de distribuer lui-même les applications, les mises à jour et les correctifs

En conclusion, il est nécessaire pour les entreprises de se libérer, elles et leurs employés, de la tyrannie de l’infrastructure. Dans cette optique, il est essentiel de garder à l’esprit que l’informatique mérite un réseau de terminaux qui se gèrent et s’entretiennent de manière fiable, efficace et automatique, ce qui lui permet de se concentrer sur l’amélioration de l’activité. Et pour y parvenir, le passage obligé est l’adoption d’une approche moderne de la gestion de ses terminaux.