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IBM : 1 251 suppressions de postes confirmées en France, les syndicats en craignent d’autres

(AFP) – Le géant de l’informatique américain IBM, qui souhaite se concentrer sur le Cloud, va supprimer 1 251 postes d’ici à 2022, soit environ le quart de ses effectifs en France, a-t-on appris mercredi de sources syndicales et auprès de la direction.

Interrogée par l’AFP, la direction a confirmé ce chiffre et réaffirmé que ses « décisions en matière de personnel étaient prises afin de fournir le meilleur accompagnement à [ses] clients dans l’adoption d’une plateforme de Cloud hybride ouverte et de capacités d’IA » (intelligence artificielle).
« On peut s’attendre au double avec la réorganisation mondiale qui s’annonce et la scission d’IBM en deux entités. On parle d’environ un millier de personnes en plus, soit 2 200 à 2 300 personnes au total (concernées par ces suppressions de postes), selon nos estimations« , a déclaré à l’AFP Christian Bervégliéri, secrétaire CFE-CGC du CSE central, convoqué mercredi.

Départs allant jusqu’à 50 % des effectifs en France

« Nous n’avons aucune information concernant le périmètre exact et nous demandons des explications car il y a trois projets concommittants: ce PSE, le projet de scission avec la création d’une entité internationale recentrée sur les services infrastructure et la restructuration de ce qu’il restera d’IBM France« , a ajouté ce responsable, selon lequel « tous les métiers sont touchés ».
Pour Pierry Poquet, délégué syndical central Unsa (premier syndicat) « on peut s’attendre à des départs supplémentaires allant jusqu’à 50 % des effectifs en France » dans le cadre d’une réorganisation mondiale qui touche près de 25% des effectifs en Europe, soit environ 10 000 personnes. « La direction souhaite aller très vite mais nous n’avons pas les informations nécessaires pour nous prononcer à ce stade« , a ajouté M. Poquet.

Une motion de l’intersyndicale

Dans une motion publiée mercredi, l’intersyndicale (Unsa, CFE-CGC, CFDT,CGT,CFTC) d’IBM France estime qu’il « ne fait aucun doute » que leurs collègues des services infrastructure « vont être transférés dans une coquille vide qui n’appartiendra plus au groupe IBM et ce, courant 2021« . Elle s’étonne que les documents remis aux syndicats « ne (fassent) nullement référence au transfert de cette activité« .
« Comme si le projet de scission n’existait pas, IBM décide du nombre de suppressions d’emplois, de l’organisation cible de cette activité et de son évolution », déplore-t-elle, s’interrogeant sur les capacités d’IBM France à « fonctionner de manière autonome après les licenciements envisagés sans connaitre le périmètre de la scission et le projet industriel de la nouvelle société ».

IBM avait annoncé début novembre la suppression de 1 180 à 1 385 postes, en comité européen de groupe sans chiffres précis pour l’Hexagone. Le géant américain a annoncé début octobre la scission de ses activités de gestion d’infrastructures en une société cotée pour se concentrer pour sa part sur le Cloud. La nouvelle compagnie va réunir les activités d’hébergement et de gestion de services et d’infrastructures qui disposent, selon IBM, d’un
carnet de commandes de 60 milliards de dollars. IBM mise sur l’appétit des entreprises pour le Cloud, et notamment le Cloud hybride, mélange de Cloud privé et public.