Pour Frédéric Sebag, président d’Open, le marché des services numériques est porté par les nouvelles technologies de la data, de l’IA ou du Cloud. Des moteurs de croissance qui ne sont freinés que par le manque de compétences.
Avec 4 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 390 millions d’euros en 2022, Open se positionne comme un “partenaire de confiance” des grandes entreprises publiques et privées, engagé dans leur transformation IT et digitale. L’ESN intervient principalement en France, au Luxembourg et en Roumanie.
Solutions Numériques – Solutions Channel : quel bilan dressez-vous de l’année 2022 ?
Frédéric Sebag : nous avons enregistré en 2022 une forte croissance organique, supérieure à 15 %. Cette dynamique est portée par une progression significative des missions relatives aux nouvelles technologies qu’il s’agisse de la data, du Cloud, de l’approche DevOps ou de notre activité modern digital workplace issue de l’acquisition de Neos-SDI fin 2020.
Alors que les crises se multiplient – Covid, lutte contre réchauffement climatique, guerre en Ukraine -, le marché fait preuve d’une grande résilience. Il est tiré par les innovations technologiques autant que l’extension continue du champ d’actions du numérique au-delà des invariants que sont la transformation digitale, le renouvellement des infrastructures et des applications.
Sur notre marché de la transformation numérique des acteurs publics, nous avons remporté avec Atos le nouveau marché UGAP de “prestations dans un environnement cloud”. Open a également gagné un contrat important auprès de la direction générale des finances publiques (DGFiP).
Open a, par ailleurs, réalisé deux acquisitions ciblées l’an dernier. La première concerne CRM Centric, société de conseil et d’intégration partenaire de Salesforce. La seconde acquisition, conclue en décembre, porte sur le cabinet d’expertise IT Adlere. Ce rachat nous renforce dans l’univers du Cloud hybride et des environnements DevOps.
“Nous avons enregistré une forte croissance organique, supérieure
à 15 %. Open a, par ailleurs, réalisé deux acquisitions ciblées l’an dernier.”
Comment envisagez-vous 2023 ?
Les moteurs de croissance que j’ai cités se prolongeront en 2023 et dans les années à venir. Le Cloud devrait rester le principal levier du marché. Les technologies de la data et de l’IA changent, elles, de dimension. La période des POC est loin derrière nous et des projets d’envergure sont actuellement lancés. Des outils avancés comme ChatGPT montrent que l’IA a franchi un cap et qu’elle répond à des cas d’usage concrets.
La seule ombre au tableau, c’est la rareté des ressources. Comme les autres acteurs du numérique, nous sommes confrontés à une tension forte sur les compétences entraînant un turnover plus élevé qu’à l’habitude, nos talents étant régulièrement chassés.
Quel sera votre prévisionnel de recrutement cette année ?
Après avoir intégré plus de mille nouveaux collaborateurs en 2022, nous visons un recrutement de 1 500 ingénieurs et consultants dans tous les niveaux de séniorité. Si, bien entendu, l’accent est mis sur les profils juniors afin de nous adapter à l’évolution rapide des nouvelles technologies, nous recrutons également des profils expérimentés.
En ce qui concerne les domaines d’expertise recherchés, elles ont trait pour une moitié aux nouvelles technologies du Cloud ou de la data et de l’autre à des activités plus traditionnelles portant sur la gestion des infrastructures et des écosystèmes applicatifs.
“Nous visons un recrutement
de 1 500 ingénieurs
et consultants dans tous
les niveaux de séniorité.”
Face à la pénurie actuelle de compétences, quels leviers avez-vous mis en œuvre pour attirer et retenir les talents ?
L’attractivité d’Open repose sur son excellence industrielle et la variété de ses missions sur les sites clients comme dans ses propres centres de production. Nos talents bénéficient d’un accompagnement de proximité dans leurs trajectoires d’évolution, les collaborateurs progressant régulièrement en compétences sur de nouvelles technologies pour maintenir leur employabilité.
Open promeut aussi le “MieuxVivreChezOpen” pour un réel épanouissement à la fois professionnel et personnel. Cela passe par notre engagement sociétal et notamment celui en faveur de l’inclusion, de l’insertion et de la diversité ou encore d’un numérique plus responsable. Les jeunes ingénieurs sont extrêmement sensibles à ces sujets, et souhaitent mettre en adéquation leurs valeurs avec celles portées par l’entreprise qu’ils rejoignent.
Quelle est votre stratégie channel pour constituer un écosystème de partenaires et apporter une proposition de valeur commune ?
Nous menons une politique d’ouverture et de collaboration avec nos confrères notamment pour adresser en consortium les marchés du monde public et nous allons encore progresser dans ce domaine pour être un acteur fédérateur. L’association avec Atos qui nous a permis de remporter le nouveau marché UGAP en est un bon exemple.
“Nous menons une politique d’ouverture et de collaboration avec nos confrères notamment pour adresser en consortium
Les marchés du monde public.”
Nous agissons également avec notre écosystème de grands partenaires technologiques pour former une proposition de valeur complète sur les projets de nos clients, entreprises privées ou administrations, ministères et collectivités. Dans notre approche multicloud, nous avons signé l’an dernier un partenariat avec Scaleway après nous être déjà rapprochés des providers français OVHcloud et 3DS Outscale et des hyperscalers américains AWS et Microsoft Azure.
Xavier Biseul