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Windows 11, le meilleur OS de Microsoft ?

Windows 11 sera bien le nouveau système d’exploitation de Microsoft dès octobre 2021. La jolie pré-version présentée fin juin n’est pas juste une mise à jour plus ergonomique de Windows 10. Plusieurs nouveautés intéressantes en vue, dont une migration et des mises à jour facilitées, mais aussi l’ouverture de l’écosystème Windows aux applications Android et Linux.

 


La configuration PC minimum pour Windows 11

  • 1 processeur à 2 cœurs cadencés à 1 GHz
  • 4 Go de Ram
  • 64 Go de stockage
  • Plateforme 64 bits, mais acceptera les 32 bits
  • DirectX 12 avec WDDM 2.x
  • Un écran de plus de 9 pouces avec une définition minimum de 720p (1 280 x 720)
  • Puce TPM 2.0, Secure Boot et UEFI

 

Très attendu par plus d’un milliard d’utilisateurs de Windows dans le monde, le lancement en octobre 2021 de Windows 11 permettra-il à Microsoft de casser – enfin – la malédiction qui veut qu’une version sur deux soit décevante ? Car si Windows XP, 7 et 10 ont rencontré de vrais succès auprès de leurs utilisateurs, on ne peut pas en dire autant de certains de leurs prédécesseurs (Vista, Millennium, Windows 95 et Windows 8). Souvenez-vous, Microsoft avait même fait l’impasse sur Windows 9 pour passer directement à Windows 10.

Il avait aussi promis en 2015 que Windows 10 serait l’ultime version de son célèbre système d’exploitation… lancé en 1983 ! D’autant que Windows 10 a connu un lancement difficile à l’époque. L’éditeur se devait de sortir le plus beau et le plus innovant des Windows en 2021.

Windows n’a jamais autant ressemblé à… MacOS

Mission en grande partie réussie par Windows 11 sur ces points. L’éditeur a dévoilé fin juin une interface graphique améliorée avec un nouveau bouton Démarrer placé par défaut au centre de la barre des tâches, mais déplaçable. D’autres changements esthétiques et fonctionnels (nouveau menu démarrer, nouveaux thèmes et icônes, amélioration du multi fenêtrage, etc.) optimisent aussi l’expérience utilisateur. Et avec succès car, de l’avis général, Windows n’a jamais autant ressemblé au… MacOS de son concurrent Apple, la référence actuelle en termes d’ergonomie chez les OS depuis des décennies.

D’autant que Microsoft a ajouté quelques fonctions sympathiques sur Windows 11, tels que la mémorisation des actions groupées, ou les widgets comme sur feu Vista, qui font leur retour après leur abandon depuis Windows 7. Il mise aussi désormais davantage sur le multitâche et l’expérience utilisateur multi terminaux, comme son concurrent… Apple.

Panos Panay, le chef produit Windows de Microsoft Corp., a également déclaré lors de la présentation officielle de Windows 11 en juin 2021 que ce nouvel OS est plus rapide que Windows 10, et que ses mises à jour sont 40% plus légères. En outre, il consommerait moins d’énergie que lui et il serait l’OS le plus sécurisé de la famille selon Microsoft (voir plus bas).

Windows change de dimension

Herve THIBAULT

L’évolution n’est donc pas que cosmétique selon Hervé Thibault, directeur Technique de l’intégrateur Metsys, un important partenaire de Microsoft. S’il est satisfait de la qualité de l’interface et de sa fluidité, il met en avant certaines autres nouveautés de Windows 11. Hervé Thibault estime par exemple que cet OS n’est pas juste un Windows 10 “amélioré” : « Car l’ouverture de l’écosystème aux autres OS de ce nouveau système d’exploitation constitue une petite révolution. Windows 10 devait changer de nom car Windows change ici de dimension. Windows 11 devient une plateforme qui va faire tourner des applications Windows, Android et Linux sur tous les terminaux et dans le Cloud désormais, et non plus seulement sur des PC sous Windows. Il était donc important pour Microsoft de marquer les esprits et de changer de nom, sinon il aurait pu donner l’impression que son OS stagnait ».

Microsoft accueille des applications Android et il renonce aux commissions développeur !

Effectivement, autre changement majeur, le Microsoft Store accueille désormais toutes les applications sous Android déjà diffusées sur… l’Amazon App Store suite à un partenariat avec Amazon et Intel, qui permet aussi à ses puces d’exécuter des applications Android sur Windows 11.

En outre, Microsoft renoncerait à demander une commission (30%) aux éditeurs pour développer leurs applications sur sa plateforme. Une première dans l’industrie qui pourrait permettre au premier éditeur mondial d’accélérer, malgré la disparition de Windows Phone, la création d’applications innovantes, mobiles notamment, compatibles en natif avec Windows 11.

Toutefois, Microsoft n’a pas encore adapté en natif son nouvel OS aux mobiles, pour remplacer feu Windows Phone par exemple. Sa nouvelle tablette hybride, la Surface Duo 2, tournera elle sur… Android ! Rappelons que l’éditeur avait déjà commencé à prendre en compte dans ses OS, dès Windows 8, la gestion de différents terminaux, dont les smartphones et tablettes, y compris sous MacOs, car leur succès avait fait chuter les ventes de PC de bureau sous Windows.

Un OS plus collaboratif et orienté travail hybride en natif grâce à Teams

L’une des autres annonces importantes est l’intégration à Windows 11 de Teams, la suite collaborative de Microsoft en Saas. « C’est la réponse de Microsoft à Apple qui améliore quant lui son application de visio Facetime, laquelle fonctionnera très prochainement (iOS 15 / MacOS 15) sur Android et … Windows », estime Hervé Thibault. « Windows 11 est la première étape de cette transformation ergonomique impulsée par Microsoft. Office 365 devrait aussi bénéficier d’une refonte graphique, notamment Teams dont l’interface est ancienne, et qui en profitera également pour amener une amélioration des performances. Cela produira une vraie cohérence graphique sur son portfolio et rendra l’expérience utilisateur plus fluide, même lorsque l’on passera d’un environnement personnel à professionnel ».

Selon Forrester, Windows 11 devrait améliorer le travail collaboratif en intégrant Microsoft Teams, ce qui facilitera la prise de contact avec des personnes directement à partir du menu de démarrage. Cette innovation arrive à point nommé dans le monde du COVID, qui a (ré)établi la centralité du PC dans l’avenir du travail et de la vie numérique. Il reste à voir si ces fonctionnalités auront du succès auprès des employés, mais elles sont orientées vers le nouveau monde du travail hybride.

L’intégration de Teams en natif à Windows 11 est une première dans le secteur du collaboratif, même pour son concurrent Google. Pourtant, une telle mesure risque de déplaire aux autorités de régulation de la concurrence. Microsoft avait déjà eu maille à partir avec elles quand il avait obligé ses clients à utiliser son navigateur Internet Explorer sur les précédentes versions de Windows par exemple…

Fin des 2 mises à jour automatiques par an et allongement du support

Comme de nombreux DSI, Hervé Thibault est ravi d’apprendre que « les deux mises à jour annuelles de Windows 10 – qui posaient souvent des problèmes de déploiement aux entreprises – seront ramenées à une seule avec Windows 11, avec en plus une extension de la période de support (24 mois pour la version Pro, 36 mois pour la version Entreprise). Cela va détendre énormément, de quelques mois pour les plus grandes entreprises, les plannings de la DSI, qui travaille en mode projet dans le cadre de l’évolution continue depuis Windows 10 ».

Il reconnaît toutefois que les DSI auront toujours besoin de qualifier les masters, qui devront encore passer des tests de non régression pour s’assurer que les applications, critiques notamment, tournent bien. Toutefois, Windows 11 serait très rétro compatible avec les applications qui tournent déjà sur ces prédécesseurs récents selon le cabinet d’études Forrester : « Windows 11 est construit sur la même base de code que Windows 10. C’est une bonne nouvelle, car cela signifie que la « casse » des applications et des pilotes qui a frappé de plein fouet les versions du système d’exploitation comme Windows Vista est peu probable. Et les applications Win32 pourront toujours fonctionner en mode natif sur Windows 11 ».

Enfin, la version de Windows 11 PRO bénéficiera d’un support de 24 mois, contre 18 pour Windows 10 PRO, et il sera porté à 36 mois pour Windows 11 Entreprise. Ces annonces encourageront les entreprises à adopter le nouvel OS.

« Ce nouvel OS est plus rapide que Windows 10,
et ses mises à jour sont 40% plus légères. En outre, il serait l’OS le plus sécurisé de la famille. »

Panos Panay Microsoft

La migration vers Windows 11

C’est le pari de Microsoft, qui désire éviter de maintenir trop de plateformes en activité. Il annonce d’ailleurs une migration de Windows 10 vers Windows 11 jusqu’à 10 fois plus rapide et facile que de Windows 7 vers Windows 10… Hervé Thibault reconnaît qu’il existe « une forte attente, mais la montée de version immédiate pourrait être moins importante que lors du passage de Windows 7 vers Windows 10, même si elle sera probablement plus fluide et quasi transparente, si l’entreprise préserve les prérequis de son installation. Une société se posera toujours la question de rester encore un peu sous Windows 10, qui continuera à bénéficier d’un support jusqu’en 2025… Mais finira certainement par migrer “sans coutures” vers Windows 11 au fur et à mesure des nouveautés apportées à cet OS ».

Michel Hubert

Attention, les entreprises sont prudentes. « Elles ont toujours attendu quelques années pour changer l’OS de leurs parcs de PC, surtout s’il s’agit d’un vrai nouvel OS, et non d’une mise à jour de Windows 10, comme semble l’indiquer Microsoft » constate Michel Hubert, directeur technique d’Infeeny, l’entité Microsoft de l’intégrateur Econocom. Selon lui, la principale difficulté résidera surtout dans la migration du parc de quelque 100 millions de PC encore sous Windows 7 compte-tenu de la nouvelle configuration technique minimale exigée de Windows 11. Car combien d’entre eux seront éligibles (voir articles) ?

Même les utilisateurs du Cigref, l’association des DSI des grandes entreprises et administrations publiques françaises, « s’inquiètent fortement des conséquences budgétaires dues au rythme important des nouvelles versions et des patchs de sécurité émis par l’éditeur pour Windows 11, et de l’impact environnemental du renouvellement du matériel lié à cette nouvelle version ».

Pourquoi les PC sous Windows 11 doivent-ils disposer d’une puce TPM 2.0 ?

Ces 10 dernières années, les crypto processeurs au standard Trusted Platform Module (TPM) sont apparus sur les cartes-mères d’un nombre croissant de PC. Il définit les spécificités liées à l’implémentation de cette puce de cryptage des données dans les terminaux. L’objectif initial du consortium d’industriels qui a fait du TPM un standard international était notamment de mieux sécuriser les échanges de données entre applications, mais aussi les paiements en ligne du e-commerce. La plupart des puces TPM respectaient, jusqu’à Windows 10, les caractéristiques de la version 1.0 et de ses évolutions (1.1, 1.2) normalisées dès 2009.

Mais la donne change en 2021 avec Windows 11 car Microsoft impose aux utilisateurs de disposer désormais sur leur PC d’une puce TPM 2.0, standardisée elle en 2014, donc juste avant Windows 10, et qui supporte de nouveaux algorithmes de chiffrement. Un must pour Microsoft qui veut crypter les données des utilisateurs de bout en bout, de leurs PC à ses datacenters et au Cloud. Problème, ces derniers ne savent pas toujours qu’une puce TPM 2.0 est installée sur leurs PC selon Michel Hubert. « D’ailleurs, Microsoft a sorti dès juillet un outil pour les aider à vérifier la compatibilité de leurs terminaux avec Windows 11 mais il l’a retiré quelques jours après… ». Victime de son succès ou par peur de freiner les migrations vers son nouvel OS ? Mais les geeks ont déjà trouvé comment les aider à contourner cette limitation. L’utilisateur peut par exemple modifier le registre Windows sur un PC déjà fonctionnel, soit remplacer un fichier de l’image ISO pour installer le nouveau système d’exploitation sur son terminal.

Le Windows le plus sécurisé de l’Histoire ?

Michel Hubert le confirme : « Windows 11 est plus sécurisé que les versions précédentes, comme l’indique notamment la décision de Microsoft d’imposer une puce TPM 2.0. Les mentalités ont changé. Désormais, les clients vont aussi dans le cloud de Microsoft pour la sécurité proposée ». Hervé Thibault partage son point de vue même s’il observe pour l’instant « peu de nouveautés dans ce domaine par rapport à Windows 10 Entreprise E3 et E5. Certes, des fonctionnalités comme la TPM 2.0 ou le Secure Boot existent désormais en natifs sur Windows 11. Elles n’étaient pas obligatoires sur Windows 10, mais Microsoft conseillait souvent de les installer. En conclusion, Windows 11 est certes plus sécurisé, mais cela serait faux de dire que Windows 10 ne l’était pas : Microsoft Defender Application Guard, Credential Guard et Exploit Guard sont des technologies qui sont apparues progressivement sur Windows 10 Entreprise pour le sécuriser ».

Les cyberattaques étant nombreuses contre toutes ses plateformes, surtout depuis le passage au télétravail – rappelons par exemple le piratage spectaculaire et massif de SolarWinds – Microsoft se devait d’investir pour mieux les sécuriser dans une logique “confiance zéro”. L’éditeur a d’ailleurs multiplié les acquisitions dans la cybersécurité depuis deux ans. En juillet 2021, il a signé sa quatrième acquisition dans ce domaine en s’offrant CloudKnox Security, un éditeur spécialisé dans la gestion des identités et des accès (IAM). Le mois d’avant, il rachetait RiskIQ, une startup experte de la gestion “intelligente” des menaces, mais également CyberX, un spécialiste de la sécurisation des objets connectés (IOT).

Aujourd’hui, Microsoft est devenu un poids lourd de la cyber sécurité, secteur où il annonce réaliser un chiffre d’affaires de 10 milliards en 2020. Il a donc les moyens, et l’envie, de répondre aux attentes de ses clients en matière de cyber sécurité sur Windows 11.

Pourquoi introduire Windows 365 en même temps que Windows 11 ?

1 mois après la présentation de Windows 11, Microsoft lançait le 2 août Windows 365, un système d’exploitation vendu sur abonnement en Saas dans le cloud Azure. Un concurrent d’Azure Virtual Desktop ? L’éditeur réinvente-t-il le concept d’interface de bureau virtuelle (VDI) pour les PME pour ouvrir l’ère du “PC dans le Cloud” Azure avec Windows… 365 ?

L’éditeur considère que Windows 365 est sa première vraie offre “Cloud PC” car son bureau peut être diffusé dans un navigateur Web sur le cloud depuis n’importe quel PC ou terminal sous Windows. Mais pas seulement. Pourtant, Azure Virtual Desktop était jusqu’à maintenant La solution de bureau virtualisé de Microsoft. Or sa nouvelle offre de bureau virtuel Windows 365 n’est pas censée la concurrencer.

Pourtant, elle propose en plus des simplifications et des fonctionnalités (démarrage instantané, même image du bureau sur tous les terminaux, etc.) qui devraient la rendre plus attrayante pour les PME, dont celles qui ont des besoins de personnalisation spécifiques pour le télétravail. Comme Windows 11… Windows 365 est également compatible avec les Mac, iPad et iPhone d’Apple, mais aussi avec les appareils sous Android et Linux. Ce qui n’est pas le cas avec Azure Virtual Desktop.

 


Fin du célèbre “écran bleu de la mort” ?

Le célèbre « écran bleu de la mort » (BSOD en anglais) de Windows devrait disparaitre sur Windows 11. Celui-ci apparait quand un problème technique survient qui fait planter votre système d’exploitation. Il a très peu évolué au fil des ans. Dans la bêta Windows 11 diffusée en juillet aux testeurs Windows Insiders, l’écran est passé du bleu au noir (black). L’acronyme BSOD demeure donc d’actualité.