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Interview : Eva Chen, PDG de Trend Micro

Créé il y a 22 ans par trois fondateurs, l'éditeur Trend Micro compte aujourd'hui 4 800 salariés dans le monde, avec un Chiffre d'Affaires supérieur à un milliard de dollars en 2009. Nous avons rencontré Eva Chen, co-fondatrice et Présidente de la société.

Solutions & Logiciels : Vous êtes une société globale, avec des laboratoires sur trois continents, en Asie, en Europe et aux USA.

EC : Les menaces de sécurité sont très distribuées à présent. Nous découvrons de nouvelles attaques locales tout le temps. Pour mieux servir nos clients internationaux, nous avons établi des laboratoires Trend Labs au Japon, aux USA, en Europe et en Asie.

S&L : En quoi cette stratégie de défense internationale aide-t-elle les entreprises ?

EC : Je crois qu’aujourd’hui toutes les entreprises ont des distributeurs, des fournisseurs ou des filiales dans d’autres pays. Les échanges d’informations avec ces entités obligent les meilleures fournisseurs de solutions de sécurité à proposer une couverture mondiale afin d’accompagner leurs clients. En cas de problème, où que ce soit, nous pouvons ainsi les aider au mieux.

S&L : Vous focalisez-vous à présent sur l’environnement VMware parmi les environnements virtualisés
?

EC : Nous nous intégrons étroitement avec vCenter de VMware. Mais nous proposons également des solutions de sécurité pour les autres environnements virtualisés. C’est le cas pour Hyper-V de Microsoft et pour Citrix.

S&L : Que proposez-vous exactement avec l’offre SecureCloud ?

EC : SecureCloud est une solution unique. Si vous retenez le cloud, aujourd’hui, vous voulez stocker vos données sur un espace de stockage fiable, dans un environnement sûr. SecureCloud cible les utilisateurs du cloud computing qui s’inquiètent néanmoins des accès potentiels à leurs données hébergées dans le nuage. Il s’agit d’une solution de chiffrement fondée sur une gestion d’identités, avec laquelle les données chiffrées vont sur le cloud, mais la clé de chiffrement reste dans l’entreprise.

S&L : Cette solution est-elle disponible au niveau mondial ?

EC : Nous comptons maintenant quelques clients, partout dans le monde, qui sont les premiers à adopter ce programme. Nous invitons d’autres clients et FAI à tester SecureCloud car cette solution unique contribue à exploiter le cloud de façon sécurisée.

S&L : Quelle est votre politique tarifaire pour SecureCloud ?

EC : Les entreprises payent en fonction du nombre de clés de chiffrement qu’elles utilisent. Les FAI, pour leur part, payent en fonction du volume total de données chiffrées.

S&L : DeepSecurity cible les datacenters et la prévention d’intrusions. Fonctionne-t-il également en environnement virtualisé ?

EC : Tout à fait. VMware le recommande car il est conçu spécialement pour protéger les machines virtuelles qui se déplacent facilement sur le réseau. DeepSecurity apporte des règles qui recouvrentles machines virtuelles d’un manteau protecteur et se déplacentaussi avec elles sur le réseau. Notre programme est interfacé aux API vSafe de VMware. Nous offrons une solution capable d’examiner les codes malveillants des appliances virtuelles et qu’on appelle, entre nous, “l’homme invisible”. C’est une excellente solution pour les environnements virtualisés.

S&L : Comment vont évoluer les solutions de sécurité d’ici à un an ?

EC : Les clients migrent progressivement vers le cloud, mais ils ont toujours leur environnement physique à administrer. Les solutions de sécurité doivent donc s’adapter aux environnements hybrides. Elles doivent aider l’entreprise à contrôler ses environnements physiques et virtuels, ses terminaux fixes et mobiles, ses applications en place et ses services hébergés.

S&L : Vous attendez-vous à davantage de consolidation sur le marché ?

EC : Dans l’industrie informatique, il y a sans cesse des fusions et des acquisitions. Cela permet aux spécialistes de la sécurité d’offrir de nouvelles solutions et aux fournisseurs d’infrastructure d’embarquer une partie des fonctions de sécurité dans leurs réseaux.

S&L : Envisagez-vous une croissance externe ou bien comptez-vous rejoindre un écosystème cloud en particulier ?

EC : Trend Micro compte apporter la sécurité qui convient aux environnements de ses clients. Si certains de nos clients expriment le besoin d’une nouvelle technologie et que nous ne l’avons pas, nous considèrerons alors une éventuelle acquisition. Et nous travaillons avec tous les écosystèmes importants du marché, tels VMware, IBM et les grands fournisseurs d’infrastructures