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API : des plateformes de gestion agiles

Avec l’arrivée du Cloud, du Big Data, des apps mobiles, le monde de l’intégration informatique connaît un bouleversement sans précédent. Ce sont les briques d’intégration qui doivent apporter l’agilité requise par les métiers. Leur arme ? Les API.

 

Après la vague des ETL au début des années 2000, puis les plateformes d’intégration EAI, de l’arrive de SOA avec les Web services puis des ESB, les API RESTFul sont en train de bouleverser les architectures informatiques des entreprises. Poussées par la transformation digitale, les DSI doivent désormais donner les moyens aux directions métiers de lancer des sites Web, des applications mobiles et des objets connectés de plus en plus vite pour répondre aux évolutions rapides du marché. Un besoin d’agilité et d’ouverture vers de nouveaux écosystèmes auxquels les plateformes d’entreprises ne pouvaient répondre efficacement.

Techniquement, les API ont donné les moyens d’interfacer une source de données à une application simplement et rapidement. Tous les acteurs du Saas et plus généralement du Cloud ont mis en place des catalogues d’API afin que leurs clients puissent consommer leurs services très simplement et de nombreux acteurs, pour beaucoup américains, se sont positionnés pour proposer aux entreprises des plateformes capables de gérer leurs API. Parmi eux, Boomi, une startup immédiatement rachetée par Dell dès 2010, Apiary, rachetée par Oracle en janvier 2017 ou encore Apigee dont Google a pris le contrôle en septembre 2016.

InfographiePlateformeIntégration

Quand le succès du SaaS donne naissance au IPaaS

Axway, Talend, Tibco, WebMethods ou encore Informatica, tous les éditeurs majeurs du monde de l’intégration informatique se sont eux aussi intéressés à ce nouveau marché des solutions d’API Management. Informatica, pionnier des ETL, a rapidement proposé une plateforme d’intégration dans le Cloud. « Nous avons misé sur le marché de l’IpaaS, c’est-à-dire l’intégration de plateforme dans le Cloud. Le service est délivré directement par des plateformes dans le Cloud pour des clients dont les applications sont elles-mêmes dans le Cloud » explique Frédéric Brousse, directeur général d’Informatica France.

Frédéric Brousse,  Informatica France
Frédéric Brousse,
Informatica France

L’éditeur, dont l’offre IPaas Informatica Cloud est disponible depuis une dizaine d’années, a fait évoluer toutes ses offres afin de supporter les architectures hybrides de ses grands clients. « En complément de notre offre IPaas nous allons de plus en plus vers une approche hybride. Nos clients vont pouvoir utiliser leurs outils d’intégration afin de publier des API ou consommer des API sur le Cloud. Nous déclinons désormais toutes nos solutions en mode Cloud avec des solutions qui peuvent fonctionner sur des plateformes traditionnelles mais aussi dans le Cloud pour accéder aux sources de données legacy, Saas, mais aussi Big Data. » Spécialiste de la donnée, l’éditeur estime que l’API Management n’est qu’une facette d’un problème plus large. « Nous profitons de notre expérience de 20 ans dans le domaine de la data et nous nous adressons aux entreprises qui ont un existant très fort. Nous allons rendre éligible au Cloud des applications très anciennes. Nous permettons à nos clients de publier leurs données dans le Cloud sous forme d’API. Les DSI vont pouvoir capitaliser sur des outils, des mapping et des processus éprouvés. » L’éditeur accompagne ainsi ses clients historiques pour aller vers les architectures hybrides, comme c’est le cas avec Neopost par exemple, un client historique de l’ETL Informatica en mode on-premise mais qui a pris en complément Informatica Cloud pour connecter ses bases de données internes avec des services Saas type Salesforce.com et Zuora. Autre exemple, celui du géant General Electric, un gros client PowerCenter en mode on-premise qui a entrepris cette même démarche en allant vers Informatica Cloud.

« Nous permettons aux entreprises de transformer leurs données en API. Plus besoin de développer du code pour exposer une donnée et, in fine, la problématique de sécurité. »

Frédéric Brousse, Directeur général d’Informatica France

Plus de fluidité pour les architectures bimodales

Face aux pure-players de l’API management, dont certains n’ont qu’une offre SaaS à offrir, ces acteurs classiques de l’intégration de données ont de sérieux atouts en main. Beaucoup de DSI ont dû se résoudre à mettre en place une architecture bimodale, scindant le SI digital du SI “historique”. « Les architectures informations sont désormais à cheval entre le digital et le legacy » estime Bruno Cambounet, vice-président Services financiers et banques d’Axway. « Dans les grandes banques, même si le legacy pourrait être redéveloppé pour être moins coûteux à exploiter, il vaut mieux réutiliser cet existant plutôt que tout redévelopper. Dans ces cas-là, la plateforme d’API management est exploitée afin de tirer parti de ces assets afin de les exposer et les réutiliser sous forme d’API. » Pour le Français, cette vague du digital a marqué une vraie rupture sur les plateformes d’intégration. « L’intégration des données telle qu’on la faisait il y a une dizaine d’années était très orientée intégration de systèmes. Le digital a fait voler en éclats ce modèle tant il y a de possibilités d’intégration : applications mobiles, objets connectés, etc. L’introduction des API RESTful ont rendu beaucoup plus légères les intégrations, notamment avec les applications mobiles. Ce qui est intéressant, c’est que ces intégrations mobiles se sont aussi avérées extrêmement pertinentes pour les systèmes d’information eux-mêmes. » Un client Axway a poussé la démarche jusqu’au bout, la National Australia Bank qui a créé fin 2014 les NAB API, un jeu d’API qui représente finalement un nouveau moyen de commercialiser ses produits bancaires. « Les NAB API s’appuient sur notre plateforme technique et, en parallèle, ils ont mis en place une gouvernance en s’appuyant sur nos technologies pour gérer cette couche d’élasticité avec une organisation pour que les API puissent évoluer sans se multiplier dans tous les sens. » Pour accompagner ses clients dans des démarches de ce type, l’éditeur vient de commercialiser une solution afin de répondre à ces nouveaux besoins, AMPLIFY. « Au cœur de la solution, on retrouve cette capacité de gestion des API avec la capacité de créer des API à partir du volet intégration des données, contrôle et monitoring de l’activité. En outre, l’un des enjeux d’AMPLIFY, c’est d’intégrer rapidement n’importe quelle nouvelle application, mais aussi redonner la main aux technologies d’intégration plus traditionnelles pour aller chercher les données dans les systèmes legacy. AMPLIFY donne la capacité d’intégrer le meilleur des deux mondes. »

Tous les éditeurs de solutions d’intégration, ici Tibco avec son logiciel Mashery, ont aujourd’hui une offre d’API management à leur catalogue produit.
Tous les éditeurs de solutions d’intégration, ici Tibco avec son logiciel Mashery, ont aujourd’hui une offre d’API management à leur catalogue produit.