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Technologies américaines : la Chine accélère son émancipation

drapeau Chine

En Chine, les appareils et logiciels informatiques étrangers seront interdits dans l’administration publique d’ici à 2022. Un signe de plus montrant que la Chine accélère son émancipation vis-à-vis des technologies américaines.

Une directive qui devait rester secrète indique que le gouvernement chinois prévoit d’interdire les PC et logiciels étrangers dans ses administrations publiques d’ici à 2022 et de les remplacer par des acteurs locaux, selon le Financial Times, relayé par BFMTV.
L’année prochaine, 30 % des acteurs étrangers seront remplacés, 50 % en 2021, puis le reste en 2022, ce qui représenterait selon le courtier China Securities 20 à 30 millions d’unités informatiques.

Une riposte aux tensions commerciales avec les Etats-Unis, et l’interdiction des équipements Huawei ou ZTE, notamment, outre-Atlantique – Huawei a d’ailleurs annoncé le 6 décembre avoir porté plainte aux Etats-Unis contre sa mise à l’écart d’un fonds fédéral destiné à développer les infrastructures de télécommunications en zones rurales.
Mais aussi une continuité de la volonté de la Chine, depuis 2014, d’éliminer l’ensemble des technologies étrangères de ses banques, de l’armée, des agences gouvernementales et des entreprises publiques. Sans oublier, en 2017, la loi de cyber-sécurité qui impose une technologie sûre et contrôlable.
Un signe de plus montrant que la Chine accélère son émancipation vis-à-vis des technologies américaines.

OS et processeurs chinois…

La Chine a ainsi annoncé vouloir développer son propre OS alternatif à Windows. China Standard Software et Tianjin Kylin Information, deux éditeurs d’OS (respectivement NeoKylin et Kylin), qui équipent déjà des machines gouvernementales (les entreprises TKC et CS2C prétendent déjà fournir à 90 % les services nationaux), ont précisé il y a peu de temps unir leurs forces pour développer un système d’exploitation « souverain » destiné aux particuliers, qui, eux, sont très majoritairement sous Windows.

De son côté, Huawei a annoncé en septembre dernier renforcer sa présence sur le créneau du matériel informatique et des logiciels. « Nous allons renforcer notre puissance de calcul, explorer de nouvelles architectures (informatiques) et développer des processeurs », expliquait lors d’une conférence à Shanghai le vice-président de Huawei, Ken Hu. Précédemment, en août, le fabricant officialisait HarmonyOS, son système d’exploitation maison voué à remplacer Android sur ses smartphones.

Le 22 octobre, le Fonds national d’investissement dans les circuits intégrés de la Chine (Big Fund) a mis en place un nouveau fonds d’un montant de 204,15 milliards de yuans, soit quelques 28,9 milliards de dollars, qui marque la deuxième phase de son soutien aux fabricants de puces chinois.

La Chine compte plusieurs « grands » de la high tech. A commencer par Lenovo, premier fabricant mondial de PC, dont l’offre va des PC, portables et tablettes aux serveurs, en passant par les téléphones portables (avec le marque Motorola) et les casques de réalité augmentée et virtuelle.
D’autres marques de PC, peu connues des occidentaux, existent également, mais elles n’échappent pas pour le moment aux composants matériels et logiciels américains : puces Intel et Windows (même si une version « spéciale Chine » de l’OS a été développée par Microsoft)…
Côté mobiles, citons Huawei, numéro 2 mondial sur le marché du smartphone, OnePLus, Xiaomi, Oppo…