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Les grands groupes à la recherche de « profils data » capables de résoudre des problèmes concrets

La Mission Numérique Gouvernementale des Grands Groupes a présenté le mois dernier à Cédric O un rapport sur les futurs métiers de la data au sein des grands groupes. Il met en exergue des besoins très forts en matière de formation. 

Thomas Zaruba, Chief Digital Officer au sein de la division Media de Kantar, nous l’affirme, « Jamais une étude n’a permis de donner une vision aussi concrète des stratégies data mises en place dans les grands groupes français, de leurs difficultés et de leur projection en termes de recrutement à 12-24 mois ».
Réalisée en partenariat avec Kantar et l’ESSEC Business School, l’enquête, baptisée « Le futur des métiers de la data vu par les grands groupes français », a été menée en ligne auprès de 104 responsables des activités digitales et responsables RH, représentant 81 grands groupes français, en majorité issus du CAC40.

La remise du rapport de la Mission Numérique Gouvernementale des Grands Groupes à Cédric O. Cédric O est entouré, de gauche à droite : Juliette De Maupeou, copilote de la Mission et vice-présidente Energy Utilities chez Capgemini Invent, Thomas Zaruba, Chief Digital Officer au sein de la division Media de Kantar,  Nicolas Guérin, copilote de la Mission Numérique Gouvernementale des Grands Groupes, et Sophie Marot-Rémy, membre du comité de pilotage de la Mission et Chief Digital Officer chez Euler Hermès France

D’après le rapport, pour la moitié des entreprises interrogées, le recueil, l’exploitation et la gestion de la donnée occupe une place plutôt importante : pour 9 % d’entre elles, elle est « centrale » et pour 41 % « très importante ». Pour preuve, plus de 9 entreprises sur 10 déclarent avoir opéré des recrutements dans ce domaine au cours des trois dernières années. L’étude confirme également la place stratégique du data scientist dans les grands groupes : 70 % des interviewés affirment que leur entreprise va recruter ces spécialistes de la donnée dans les prochains mois afin d’étoffer les équipes.

Mieux relier data et métiers

Une tâche pas toujours aisée puisque, comme le révèle sans réelle surprise le rapport, le manque de profils disponibles (pour 31 % des sondés) et les exigences salariales qui en découlent (pour 23 %) rendent les recrutements difficiles pour les trois quarts des cadres dirigeants. L’étude souligne par ailleurs le besoin des répondants de renforcer leurs équipes avec des métiers plus techniques (Data Engineer, Data Steward, Data Architect) tout en renforçant leurs formations. « Les grands groupes se sont rendu compte qu’une fois leurs équipes de data scientists constituées, réussir à devenir une data driven company demandait encore plus d’expertise et de spécialisation », souligne Nicolas Guérin, initiateur/copilote de la Mission Numérique Gouvernementale des Grands Groupes et Digital Experience Officer chez Natixis.

Ces métiers de la donnée nécessitent des formations spécialisées ce qui rend difficile les méthodes d’upskilling en interne. Or seuls 43 % des répondants considèrent que les formations proposées aujourd’hui par l’enseignement supérieur en France pour les métiers de la data sont suffisamment en lien avec le monde de l’entreprise. 51 % estiment qu’elles ne sont pas assez nombreuse pour répondre à leurs besoins. Un meilleur lien entre la data et les métiers ainsi qu’une meilleure prise en compte des problématiques business sont pour un quart des sondés les éléments le plus importants pour améliorer les formations.

Les soft skills en question

Selon le rapport, les grands groupes souhaitent en effet que les « profils data » résolvent les problèmes concrets mais également qu’ils apportent des solutions et une plus-value sur des problématiques liées à leur cœur de métier. Parallèlement, la maîtrise des soft skills par les jeunes diplômés français dans le domaine de la données constitue une attente forte. Or si la compétence technique et sectorielle des nouvelles recrues ne fait en général aucune doute, les soft skills sont perçues comme bien moins maîtrisés. « C’est un peu surprenant mais avec le recul on peut considérer que c’est normal pour des profils techniquement très forts, estime Nicolas Guérin. Maintenant, ils vont devoir apprendre à vivre avec les autres et à travailler avec la culture de l’entreprise ». L’action phare de la Mission Numérique des Grands Groupes, dont l’objectif sera de pallier tous les manques identifiés par l’étude, sera présentée officiellement en octobre prochain.

 

Patricia Dreidemy