Accueil e-santé Covid-19 : doutes sur l’interopérabilité européenne de l’application de traçage française

Covid-19 : doutes sur l’interopérabilité européenne de l’application de traçage française

(AFP) Il y a de « forts doutes » sur le fait que l’application française de traçage de contacts contre le coronavirus StopCovid puisse être compatible avec ses homologues européennes fonctionnant sur le modèle proposé par Google et Apple, a indiqué mardi le secrétaire d’Etat français au Numérique Cédric O.

« A ce jour, il y a de forts doutes sur la capacité à rendre interopérables
les solutions française et anglaise d’un côté, et allemande, suisse, italienne de l’autre« , a affirmé le secrétaire d’Etat lors d’une audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale.
StopCovid et son homologue britannique sont bâtis sur une architecture dite « centralisée », tandis que les applications allemande, suisse et italienne sont bâties sur une architecture dite « décentralisée » également choisie par une alliance Google/Apple.

Un troisième modèle baptisé Désiré

En revanche, selon Cédric O, Inria, l’institut français de recherche en
informatique, a proposé un troisième modèle baptisé Désiré qui pourrait se déployer « à la fois sur des architectures centralisées et décentralisées« . Cette troisième voie qui rendrait compatible les différents choix européens « intéresse énormément nos voisins« , a indiqué M. O, en indiquant qu’il y avait eu lundi une réunion de travail de l’Union européenne à ce sujet. « L’idée est d’avoir quelque chose courant juillet« , a dit M. O, sans préciser s’il parlait de nouvelles applications compatibles, ou simplement d’un accord sur une architecture d’ensemble. « Si on n’arrive pas à avoir ce protocole commun, l’interopérabilité » des différentes applications « est effectivement fortement questionnable », a-t-il dit.

Une montre connectée StopCovid

A la veille du débat parlementaire suivi d’un vote qui doit sceller le sort
définitif de StopCovid, le secrétaire d’Etat a également indiqué que les test réalisés depuis une dizaine de jours montraient que StopCovid « fonctionne très correctement« . M. O a également précisé qu’il semblait désormais « faisable » de produire un objet connecté qui pourrait permettre aux personnes qui n’ont pas de smartphone d’utiliser quand même StopCovid. Le spécialiste français des objets connectés Withings « a réussi à intégrer » le protocole de StopCovid « au sein d’une montre » connectée, a déclaré Cédric O. « C’est plutôt une bonne nouvelle qui demande à être confirmée techniquement et qui posera la question le cas échéant » d’une production « industrielle« , a-t-il dit. Selon les évaluations actuelles, produire une montre connectée capable de faire fonctionner StopCovid « coûterait entre 40 et 50 euros« , a-t-il dit.