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Les datacenters investissent pour réduire leur empreinte carbone

> Pour ses datacenters de Marseille, Interxion a développé le projet de River Cooling, de type free cooling à eau, pour réduire ses consommations.

Souvent pointés du doigt pour leur consommation électrique importante, les datacenters font aussi des efforts pour se conformer aux nouvelles obligations environnementales.

 

Externaliser son datacenter quand on passe dans le Cloud peut-il permettre à une entreprise d’avoir une démarche plus écoresponsable ? « Oui, surtout quand celle-ci possède un vieux datacenter, comme c’est parfois le cas dans les secteurs tels que la Banque ou les Télécoms. Il est plus économique pour elle d’aller chez un hébergeur spécialisé, sinon, l’entreprise hérite d’une architecture “legacy” qui n’est pas à l’état de l’art sur les plans technique et environnemental, contrairement à celle des meilleurs hébergeurs et colocateurs », explique Damien Giroud, le directeur des ventes Secure Power France de Schneider Electric et son référent Développement Durable.

Damien Giroud, Schneider Electric

Sinon, une entreprise peut opter pour les mini datacenters préconfigurés qui s’inspirent des grandes offres dédiées aux hyperscalers, comme le conseille là encore Damien Giroud : « Certains petits DC sont parfois plus efficaces que ceux de grands colocateurs dans l’absolu. En effet, c’est le design initial qui compte au final, et non plus seulement la taille de l’installation, surtout pour l’entreprise qui désire gérer finement la consommation de ses serveurs et onduleurs, mais aussi de ses groupes froids et de sa climatisation, lesquels sont également optimisés. Ces installations bénéficient d’une efficacité énergétique optimisée leur permettant d’atteindre des PUE proche de 1.2 ».

Le “free cooling” peut être amorti en 18 mois parfois

Les économies d’énergie sont aujourd’hui un facteur-clef dans les appels d’offres des datacenters, et dans la partie climatisation notamment, selon Damien Giroud. « Le refroidissement par eau (“free cooling”) est devenu la norme. Il y a 10 ans, les clients ne voulaient pas payer 10 à 15 % de plus pour cette option et ils se contentaient d’un bloc froid normal. Contrairement à aujourd’hui, où elle est souscrite 9 fois sur 10 dans les contrats. Ce n’est pas étonnant. Ils savent que le “free cooling” peut être amorti en 18 mois parfois avec la facture électrique qui explose ».

Christophe Negrier, Oracle

Interxion fait partie des grands hébergeurs de serveurs en colocation ayant déjà opté pour des dispositifs plus économes en énergie, tel que le refroidissement par eau de ses installations (photo). Ses choix ont incité l’éditeur Oracle à retenir ses datacenters pour ouvrir sa région Cloud en France : « La politique avancée d’Interxion France en matière de RSE a été un critère essentiel dans le processus de sélection, en particulier leur engagement en matière de neutralité carbone pour les scopes 1 et 2. En outre, son utilisation exclusive d’énergies renouvelables contribue à l’objectif d’Oracle d’utiliser 100% d’énergies renouvelables pour ses datacentres européens » explique Christophe Negrier, VP pour l’Europe du Sud d’Oracle.

Bruno Buffenoir, Nutanix

Le législateur a incité les hébergeurs à faire preuve d’une plus grande frugalité énergétique avec la loi Reen par exemple. Depuis 2022, leurs datacenters doivent respecter des conditions environnementales pour bénéficier du tarif (très) réduit de la Taxe Intérieure de Consommation Finale d’Electricité. Un “must have” car l’électricité peut représenter facilement 50 % de la facture finale d’un client y hébergeant ses serveurs. Un constat que confirme Bruno Buffenoir, directeur général de Nutanix France : « Dans les datacenters actuels, 42 % de l’impact énergétique provient de l’utilisation des serveurs et environ 30 % de la climatisation. Les piloter par logiciel permet aussi d’optimiser leur usage ».