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La DINSIC : une stratégie unifiée

« Nous sommes au service des ministères pour qu’ils réussissent leur transformation, et garantir au Premier ministre que nous ne sommes pas en train de refaire un éléphant blanc qui va foncer dans le mur dans 5 ans », explique Henri Verdier, qui liste plusieurs dimensions de la DINSIC : le contrôle, la sécurisation, la mutualisation pour contrôler les dépenses ou construire de l’interopérabilité, de l’harmonisation ou partager des ressources (datacenters ou Cloud), et enfin l’innovation « dans laquelle il y a encore plusieurs dimensions : l’ouverture, la contribution, ou les méthodes agiles », précise-t-il. Au sein du Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP), il était important d’avoir « une stratégie unifiée, de bout en bout. Il fallait qu’il y ait une pensée commune qui va des infrastructures les plus « structurantes » jusqu’aux stratégies d’action (open government, data sciences…). Il est important d’avoir un couple back end – front end. On retiendra cette synthèse : « Il faut être sûr qu’on investit autant sur nos infrastructures si on veut continuer à développer les usages. La DINSIC va essayer d’équilibrer le yin et le yang et développer une stratégie de cohérence.»

Henri Verdier
Henri Verdier

« Nous devrions lancer
cette année
5 datacenters très structurants. »

 

 

 

L’Etat Plateforme

Pour Henri Verdier, l‘Etat Plateforme peut être résumé de deux manières différentes. « Cela peut être vu comme une stratégie technologique pour unifier le SI de l’Etat. On va le repenser le plus possible dans une logique de plateforme et d’API. On ne va pas refusionner des grands systèmes, on va les « APIfier » le plus possible. C’est une stratégie technologique qui avait été conçue par la Disic. » Mais l’Etat plateforme est aussi « une logique profonde de délivrance des services publics. Une manière d’agir qui crée les conditions pour que les gens s’emparent, prolongent et décuplent notre effort ». Henri Verdier donne deux exemples concrets. Celui du registre de géolocalisation temps réel des taxis mis en place en 6 mois, grâce à la maîtrise des méthodes agiles. Il a permis la création d’une plateforme électronique pour localiser et réserver un taxi rapidement (le.taxi), une manière d’armer les taxis pour résister à Uber. Pour Henri Verdier, l’Etat a créé les conditions d’existence de ce service, et d’applications qui vont venir se greffer autour, mais permet aussi d’empêcher le monopole. « Peut-être qu’un jour cela sera rendu à un GIE ou un GIP où il y aura toute la profession dedans, mais pour l’instant c’est l’Etat qui le fait, et il le fait pour le pluralisme et l’innovation ». Une nouvelle logique de l’action publique.

Etat-plateforme

Autre exemple : La Bonne Boîte, un service développé avec Pôle Emploi (www.emploi-store.fr/ portail/services/laBonneBoite). Testé sur les régions Ile de France, Pays de la Loire et Lorraine, il propose sur la base d’algorithmes statistiques évolués de restituer aux demandeurs d’emploi une liste d’entreprises ayant une forte probabilité d’embaucher dans les 6 mois à venir, près de chez eux et dans leurs métiers.

« En 6 mois, avec deux développeurs, on a pu créer ce service pour un coût de 200 000 à 300 000 euros maximum », précise Henri Verdier. « Mais derrière, c’est aussi une profonde transformation de l’action publique » : un changement culturel pour Pôle Emploi, sur un marché où 3 annonces sur 4 ne passent pas par une petite annonce.