Accueil Dématérialisation. Les petites communes doivent poursuivre leurs efforts

Dématérialisation. Les petites communes doivent poursuivre leurs efforts

Si les petites communes françaises pâtissent du manque de temps, de moyens et de compétences, elles poursuivent malgré tout leur chemin.

 

Où en sont les petites et moyennes collectivités dans le développement du numérique ? Une intéressante étude de JVS-Mairistem, portant sur 2015, a analysé les projets de 806 mairies de moins de 10 000 habitants. Quels changements par rapport à 2014 ?

Les contraintes matérielles persistent

Alors même que certaines villes entrent dans l’ère du Cloud et de la fibre optique, la plupart des très petites communes peinent à obtenir un débit de connexion de bonne qualité et les difficultés budgétaires entravent souvent leur volonté de se moderniser. Seules 52 % des communes de moins de 1 000 habitants accèdent au haut débit. Si ce chiffre est en nette progression (+ 6 %) par rapport à 2014, il reflète encore des disparités persistantes. Les deux tiers d’entre elles ne disposent pas d’un serveur informatique pourtant nécessaire à de nombreuses actions de dématérialisation. Cependant, l’hyperconnexion de la population de plus en plus marquée déteint clairement sur les mairies puisque 71 % d’entre elles disposent d’un accès Wifi contre 67 % en 2014, ce qui démontre la volonté des collectivités de se tourner vers les nouvelles technologies en se dotant d’outils modernes et efficaces lorsqu’elles en ont la possibilité.

Les usages mobiles en hausse

S’agissant des agents, l’écart entre l’utilisation personnelle (en hausse de 5 % pour les smartphones et 14 % pour les tablettes) et professionnelle des appareils mobiles est flagrant. Il semblerait que la cause provienne plutôt d’un défaut d’utilité des technologies mobiles dans leur activité professionnelle que d’une résistance au changement. En effet, l’enquête nous indique que les élus adoptent de plus en plus les terminaux mobiles pour leur activité professionnelle qui se prête davantage à l’utilisation de ce type d’appareils, et plus la commune est grande, plus la progression des usages est importante.

Le podium des projets les plus adoptés
Le podium des projets les plus adoptés

Sites Internet : des progrès à réaliser

A l’heure où le Web est devenu quasiment incontournable dans notre vie de tous les jours, les communes françaises pâtissent du manque de temps, de moyens et de compétences pour mettre en œuvre de tels outils. Les communes de moins de 1 000 habitants accusent une fois encore un retard malgré une progression notable de 5 points par rapport à 2014 : 39 % d’entre elles disposent aujourd’hui d’un site Internet. La diversité des tâches que doivent mener les secrétaires de mairie rend difficile la mise en œuvre de nouveaux services et freine les capacités à impulser des projets numériques innovants.

La paie en tête des projets

La dématérialisation de la paie est en tête des projets numériques adoptés dans les communes. Avec une hausse de 14 points par rapport à 2014, près d’une mairie sur deux est aujourd’hui équipée. Le projet ACTES, permettant de télétransmettre les actes soumis au contrôle de légalité, a quant à lui été mis en place dans 40 % des mairies (+2 %). Enfin, l’outil de visualisation et d’exploitation de données dématérialisées, Xémélios est toujours utilisé par 37 % des répondants. Fortement impulsée par le passage à la « full démat » (télétransmission des flux et des pièces justificatives), l’adoption d’un tiers de télétransmission (36 %) et la dématérialisation des factures (35 %) se placent respectivement en quatrième et cinquième position.

Un parcours souvent semé d’embûches

La perception des aspects positifs de la dématérialisation est en baisse par rapport au baromètre 2014, 32 % des communes de moins de 1 000 habitants la considèrent comme une opportunité (- 3 %), 38 % des mairies de 1 000 à 3 500 habitants (- 4 %) et 33 % des mairies de plus de 3 501 à 10 000 habitants (- 26 %). Cependant, plus d’une commune sur deux s’accorde à dire que « cela dépend des projets », c’est 4 à 18 points de plus qu’en 2014 en fonction des strates. Au-delà des contraintes matérielles et budgétaires, c’est surtout un manque d’accompagnement ressenti par près de 34 % des collectivités répondantes qui ressort de cette enquête. L’information et la formation seraient donc des pistes à développer pour amorcer le changement.