Accueil Business Startups françaises : nouveau record d’investissements, mobilité et fintechs ont fortement marqué...

Startups françaises : nouveau record d’investissements, mobilité et fintechs ont fortement marqué 2016

Baromètre Cap Gemini
Baromètre Startups Cap Gemini Consulting

L’écosystème de financement français arrive à maturité, constate Capgemini Consulting. Il note une réduction de la dépendance aux capitaux étrangers pour les levées majeures, un renforcement de la complémentarité entre les acteurs et un accroissement de l’activité Corporate sur les levées de taille importante. Ce sont la mobilité et les fintechs qui ont marqué l’année.

Capgemini Consulting, la marque de conseil en stratégie et transformation du groupe Capgemini, et eCap Partner, banque d’affaires spécialiste de l’industrie numérique, ont réalisé une synthèse complète de l’activité des startups françaises sur l’ensemble des années 2015 et 2016 (www.barometre-startups.org). En voici les principales conclusions.

+ 19% d »investissements

Premier constat : un nouveau record d’investissements. Le dynamisme observé en 2015 dans l’écosystème des startups se confirme en 2016. « Le montant cumulé des levées de fonds effectuées par les startups en 2016 atteint 1,3 Md€, (+ 19% par rapport à 2015) », note le rapport. En incluant dans cette analyse les startups créées il y a plus de 7 ans (qui se trouvent donc en-dehors du périmètre strict du baromètre des startups du numérique), le montant des levées réalisées en 2016 est de 2,2 Md€. Une augmentation que Capgemini Consulting explique principalement « par un accroissement du nombre de levées (+16% sur la période), le montant moyen des levées restant constant. »

Les investisseurs français ont le vent en poupe

Le nombre de levées inférieures à 1 M€ est resté quasiment stable (+ 4 % en volume). Le nombre de levées de plus d’1 M€ a augmenté très fortement (+ 30 % en volume), en particulier sur la tranche 1 M€ à 5 M€ (+ 34 %). Si le nombre de prises de position par des acteurs étrangers reste stable, les investisseurs étrangers sont moins présents dans l’absolu : ils se sont positionnés sur 11 % des levées en 2016 contre 15 % en 2015. Les investisseurs nord-américains délaissent les levées de moins de 5 M€ pour se concentrer sur les levées majeures, tandis que les acteurs européens ont un comportement opposé, privilégiant les levées de tailles moyenne. D’une manière générale, les startups françaises apparaissent de moins en moins dépendantes des capitaux étrangers pour les levées majeures : alors que près de 60 % d’entre elles impliquaient au moins un acteur étranger en 2015, elles ne sont plus que 40 % en 2016. Ceci s’explique par une prise de relais accrue de l’écosystème français, notamment des Business Angels et des acteurs Corporate.

Les Business Angels sont naturellement davantage présents sur les petites levées et les premiers rounds d’investissements (65 % de leurs prises de position). Ils démontrent une présence croissante en 2016 (+ 37 % de prise de positions) et n’hésitent plus à intervenir sur les levées de taille moyenne et importantes aux côtés des fonds. Ils jouent un rôle de pionnier sur des secteurs en devenir, comme la formation et l’éducation ou encore l’immobilier.

Les acteurs Corporate ont été particulièrement actifs en 2016 (+ 18 % du nombre de levées). Ils polarisent de plus en plus leurs investissements sur les levées majeures (+80% sur les levées de plus 5M€, + 125 % sur les levées de plus 10M€).

La BPI ralentit son activité sur les levées majeures (- 43 % de levées de 5 M€ à 10 M€), pour augmenter fortement sa présence auprès des startups plus jeunes, les petites levées (+ 24 %) et surtout les levées de tailles intermédiaires (+ 48 %). Elle reste, avec une présence sur près de 18 % des levées réalisées, l’acteur de l’écosystème le plus présent sur l’ensemble des levées.

Des projets moins généralistes

Les secteurs « généralistes » historiques perdent du terrain sauf sur des domaines d’application bien spécifiques… Les secteurs « Marketing et Communication » et « Applications et technologies d’entreprises » représentaient à eux deux 23,5 % du nombre de levées de fonds en 2015. En 2016, cette part n’est plus que de 18,5 %. Ce ralentissement est particulièrement marqué pour le secteur marketing et communication, en recul de 31 % sur les montants levés. Les levées de fonds les plus importantes sur ces secteurs généralistes en 2015 et 2016 se focalisent sur deux thèmes principaux : la Data (Dataiku, Biboard, OpenDataSoft, Saagie, Tellmeplus, etc.) et le Cloud (Scality, NanoCloud, Genymobile etc.)

Ce sont la mobilité et les fintechs qui ont fortement marqué l’année. 2016 a été l’année de la mobilité. Le secteur est passé de la huitième à la deuxième position des secteurs ayant généré le plus de levées (43) et levé les plus gros montants (167 M€). Cette croissance est portée par le segment des « nouvelles mobilités », représenté par des acteurs tels que Blablacar (co-voiturage), CityScoot (l’Autolib du scooter), Drivy (location de voiture entre particuliers), Zenpark (solution de partage de places de parking), etc.
Les fintechs génèrent toujours un nombre important d’investissements. L’augmentation de 35 % du nombre de levées entre 2015 et 2016 illustre la poursuite de cette tendance qui voit toujours dominer les plateformes de financement participatif (Lendix, Yellloan, Unilend, Ulule, Kisskiss BankBank, Captain Crowd, Sowefund, etc.) et les solutions de paiement (Pumkin, Slimpay, Payfit, Lydia solutions, Moneytis, etc.). « Le léger infléchissement des montants levés (-12% entre 2015 et 2016) pourrait être le signe d’un engouement plus modéré, témoignant de la fin d’une période de fort engouement« , avance Capgemini Consulting.

Les tendances récentes les plus notables mettent en lumière les secteurs de la beauté/santé (+ 167 %), de l’immobilier (+ 60 %), de la restauration et de l’agroalimentaire (+ 40 %) ainsi que celui du transport (+ 20 %).

Notez que sur la période 2015 – 2016, les levées massives de 100 M€ et 150 M€ de la startup SigFox spécialisée dans l’Internet des Objets biaisent  le podium en propulsant le secteur des Télécommunications en tête du classement des secteurs les plus dynamiques en valeur.

Poursuite de la dynamique pour le premier trimestre 2017

Avec un total de 324 M€ pour 124 levées, les fonds levés ce premier trimestre 2017 illustrent le maintien d’une forte dynamique d’investissement observée en 2016, et vient se placer à la deuxième place sur le podium des montants levés par trimestre depuis 2015, derrière le quatrième trimestre 2016 qui avait été marqué par la levée de 150 M€ de Sigfox Wireless. Le top 3 en valeur sur le plan sectoriel durant ce premier trimestre 2017 confirme la tendance de verticalisation observée sur l’année 2016. Les secteurs de la finance, beauté / Santé et de l’Immobilier font en effet leur entrée dans le top 3 et détrônant les plus traditionnels secteurs marketing et communication ou application et technologie d’entreprise. Le secteur de la finance (46 M€, 15 levées) arrive en tête et confirme le dynamisme des Fintechs illustré par Famoco (11 M€), Bankin (7 M€) ou encore Ledger (7 M€).

 

Auteur : Pierre Saire