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L'utilisateur active lui-même ses services

Les services volontiers externalisés ont trait à la messagerie électronique ou à la bureautique collaborative en ligne, voire au CRM (suivi de la relation client) ou au suivi de projets. Ils sont délivrés en mode SaaS (Software as a Service), facturés à l’usage ou quelques euros par mois et par utilisateur. Prosodie permet ainsi aux grands comptes d’exploiter le serveur de communications unifiées Microsoft Linc (le successeur de MS-OCS) en mode cloud pour tisser de nouveaux échanges entre leurs équipes distantes. Les développeurs se tournent davantage vers les offres PaaS (Platform as a Service) pour déployer de nouveaux services hébergés sur le nuage et pour savoir qui consomme quoi précisément. La solution IaaS (Infrastructure as a Service) propose une extension de la salle serveurs, bardée d’automatismes et offrant parfois un portail de self-services. La continuité de services conduit à doubler les équipements d’infrastructure (disques, interfaces réseaux…), mais aussi la climatisation et les sources d’énergie. Cela double les coûts d’investissement et augmente la consommation électrique car même lorsqu’ils tournent à vide les matériels consomment toujours. Or, pour rester compétitive en sortie de crise, l’entreprise doit accélérer le déploiement de nouveaux services et contrôler la pression exercée sur ses coûts de développement. Le cloud computing serait assez agile, selon ses partisans, pour concilier ces deux contraintes. Un autre argument du modèle fait mouche actuellement : la mise en oeuvre instantanée des services via un navigateur Web évite à l’entreprise utilisatrice d’investir dans une infrastructure complète et de rechercher des techniciens d’exploitation sur chaque terrain d’activités. 

 

Un maillage proche d’Internet

“A chacun de décider de confier ou non certaines données à un prestataire cloud, comme on confie son réseau étendu à un opérateur Internet”, résume Christian Dumont du cabinet de conseils Amettis. Selon lui, le cloud computing reprend un modèle intéressant, calqué sur le maillage Internet, mais les traitements ainsi confiés s’appuient “sur des sites d’hébergement moins fiables que ceux des groupements d’intérêts économiques bancaires”. De nombreux hébergeurs d’applications professionnelles mutualisent leurs ressources en un maillage complexe, via des partenariats croisés. Ils préservent ainsi leur marge commerciale tout en étendant leur offre d’interconnexions. Mais, faute de transparence sur les sites de stockage et de traitement, l’entreprise utilisatrice ne maîtrise pas le niveau réel de disponibilité et de confidentialité des services qu’elle externalise. C’est même parfois un frein réglementaire à l’externalisation.