Selon l’étude mondiale « The Global Talent Crunch » de la société californienne Korn Ferry, qui pointe du doigt le manque de compétences adaptées aux besoins économiques d’ici 2030, la France pourrait se retrouver face à une crise majeure de talents avec un déficit de 1,5 millions salariés hautement qualifiés.
Le secteur des services financiers serait le plus touché, suivi du secteur TMT (Technologies, Médias et Télécoms) et de l’industrie. En tout et pour tout, il manquerait aux métiers des TMT un vivier de près de 110 000 salariés ! Les déficits majeurs en compétences se situeraient dans la programmatique en intelligence artificielle et les data sciences.
« Les TMT se répandent dans tous les secteurs d’activité qui vont aspirer petit à petit les talents aujourd’hui majoritairement captés par les entreprises du numérique, explique Philippe Decléty, directeur associé du marché TMT chez Korn Ferry France, interrogé par Solutions Numériques. Le marché va par ailleurs avoir besoin de toujours plus de profils très pointus dans l’intelligence artificielle alors qu’il n’existe pas assez de formations et qu’on ne connaît pas encore très bien ces nouveaux métiers à fortes composantes technologiques ».
La faute en revient aussi aux entreprises qui adoptent souvent une démarche « top down » dans leur processus de transformation digitale. « Beaucoup d’entre elles ne savent pas déceler les savoir-faire techniques existants en interne », estime Philippe Decléty.
Pour éviter cette pénurie dans l’offre de compétences, qui pourrait représenter pour les TMT un manque à gagner de 13 milliards d’euros en 2030, plusieurs solutions sont envisageables : « Préparer dès à présent les cursus nécessaires pour former les gens sur les métiers de demain, développer les compétences dans les entreprises par des formations externes et du « coaching » interne, et capitaliser sur des initiatives comme « Reviens Léon » de Blablacar, dont l’objectif est de faire rentrer en France les talents expatriés ».
Auteur : Patricia Dreidemy
