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Toshiba ne ferme pas la porte à une offre améliorée de CVC… ou d’un autre fonds

Toshiba a déclaré officiellement le 20 avril ne pas être intéressé par l’OPA du fonds CVC Capital Partners. Toutefois, les actionnaires actuels du conglomérat high tech japonais serait aussi ouvert à d’autres propositions, incluant sa privatisation et son retrait de la cote.

A nouveau, le conseil d’administration de Toshiba Corp. a déclaré officiellement le 20 avril ne pas être intéressé par l’OPA non sollicitée du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners car l’offre reçu la veille « ne contient pas d’informations spécifiques et détaillées permettant une étude détaillée de sa proposition ». Il a rejeté un éventuel retrait du conglomérat de la Bourse car le conseil d’administration de Toshiba Corp. estime qu’une « cotation fournit une structure stable favorable à la création de valeur à long terme.

Toshiba prendra en considération une offre améliorée de CVC… ou d’un autre investisseur

Osamu Nagayama, le nouveau président du conseil d’administration de Toshiba Corporation, avait déjà reconnu le 9 avril avoir rejeté une proposition de rachat non sollicitée de la part de CVC Capital Partners. Toujours dans le rouge, le conglomérat japonais reconnaît le 20 avril, à nouveau, qu’il ne ferme pas la porte à une offre améliorée et « à différentes propositions crédibles, incluant celles qui proposeraient sa privatisation, si cela améliore la valeur du groupe, même s’il existe divers obstacles pour y parvenir ». La première proposition de CVC Capital Partners valorisait déjà Toshiba à près de 17.7 milliards d’euros (2.300 milliards de yens à 5000 yens par action).

D’autres fonds d’investissement seraient également sur les rangs selon le journal Nikkei, dont le géant américain KKR ou le canadien Brookfield Asset Management par exemple.

Pourquoi Nobuaki Kurumatani, son PDG, a-t-il démissionné mi-avril 2021 ?

Les discussions doivent faire rage chez les actionnaires actuels de Toshiba, d’autant que CVC aurait contesté la structure de son actionnariat dans sa lettre selon la direction du conglomérat japonais. Nobuaki Kurumatani, son PDG, a d’ailleurs démissionné mi-avril 2021. Est-ce parce qu’il avait longtemps dirigé le bureau de CVC à Tokyo… tout en déclarant que l’OPA de CVC Capital Partners était non sollicitée ? A-t-il été poussé vers la sortie par ses actionnaires qui auraient vu dans cette annonce une manœuvre pour se maintenir en poste alors que sa stratégie est contestée en interne ?

En tout cas, elle survient alors certains d’entre eux encouragent apparemment le conglomérat japonais à changer de gouvernance dans le cadre du Toshiba Next Plan (TNP), son plan de transformation sur cinq ans annoncé en novembre 2018. Toshiba a déjà renouvelé en 2019 son conseil d’administration, en accord avec ses plus importants actionnaires. L’AFP annonçait au début 2021 que le fonds singapourien Effissimo avait réclamé la tenue d’une nouvelle AG car la dernière assemblée générale ordinaire du groupe avait été marquée fin juillet 2020 par des irrégularités dans le comptage des voix. Quant au fonds américain Farallon Capital, il a réclamé davantage d’explications au groupe sur sa stratégie de croissance externe.

Toshiba a besoin de revaloriser son image et sa capitalisation boursière

Cette OPA serait surtout une opportunité pour Toshiba Corporation qui a besoin de revaloriser sa capitalisation boursière et son image écornée par des scandales financiers. En pleine recomposition de sa stratégie, le constructeur japonais prévoit de renouer enfin avec les bénéfices en 2021. Toutefois, il a accusé une perte nette d’environ 880 M€ (114,6 milliards de yens) sur son dernier exercice 2019/20 clôt le 31 mars 2021, en raison de coûts de restructuration et de l’impact du Covid-19 au dernier trimestre 2020.

Pour 2021, Toshiba n’a pas modifié sa perspective d’un bénéfice opérationnel annuel en recul de 16% sur un an à 110 milliards de yens (844 M€). Et il a légèrement abaissé son objectif de chiffre d’affaires 2020/21, désormais attendu en repli de 9% sur un an à 3 070 milliards de yens (24,1 milliards d’euros, soit 20 milliards de moins que lors de sa dernière révision en novembre dernier 2020).