Accueil Cybersécurité Stratégie – Wallix construit son chemin de champion européen de la sécurité

Stratégie – Wallix construit son chemin de champion européen de la sécurité

Jean-Noël de Galzain

Dans l’intervalle de quelques semaines, la scale-up a annoncé deux acquisitions, celle de l’espagnol Simarks et celle du Français Trustelem. L’occasion de faire un point avec Jean-Noël de Galzain, le fondateur et directeur général de Wallix.

Wallix a réalisé une augmentation de capital, de quelques 37 millions d’euros, en mai 2018, rappelle Jean-Noël de Galzain, pour financer son plan Ambition21 qui consiste à proposer « à nos clients du monde entier la capacité à protéger leurs actifs stratégiques sensibles dans un monde numérique ». Ce qui se traduit par la punch line « bâtir un champion européen de la cybersécurité ». Celui que l’on qualifiait jusqu’à présent de « spécialiste de la gestion des accès » pourrait bien devenir le protecteur de tous les actifs stratégiques et sensibles des entreprises. Car son chemin passe désormais par une offre complète de maîtrise des identités, des accès et des données.

Maîtriser les identités, les accès et les données 

Pour Jean-Noël de Galzain, cette stratégie d’offres de cybersécurité repose sur trois piliers essentiels. Le premier est la capacité à identifier les utilisateurs, les objets et toutes les connexions comme le machine to machine par exemple, que cela soit à l’intérieur d’un système d’information classique, dans le Cloud ou les nouvelles architectures, notamment celles de l’Internet des objets. Le deuxième pilier est celui de l’accès. Après l’identification, « il faut gérer et protéger les accès, puis les rendre auditables en cas de dérapage, d’erreur humaine, pour se mettre en conformité avec les réglementations métiers, le RGPD ou la directive NIS ». Troisième pilier : les contenus. Cette fois, il s’agit de protéger et de chiffrer l’ensemble des communications entre les humains et les machines, ainsi que les machines entre elles. Globalement, il s’agit ainsi d’offrir « la possibilité de faire évoluer une organisation dans un environnement de confiance ».

« Offrir la possibilité de faire évoluer
une organisation dans un environnement
de confiance »

Passer à l’échelle

Voilà pour la vision. « Nous avons commencé en 2018 et début 2019 à mettre en place une organisation pour passer à l’échelle et couvrir l’ensemble des marchés de l’Europe, du Moyen-Orient, de l’Afrique, de l’Amérique du Nord, et plus largement au niveau mondial ». Wallix accélère ses opérations et passe donc au concret, avec le rachat de deux sociétés, Trustelem et Simarks, Trustelem étant la première en date. « Je ne voulais pas commencer par une acquisition trop importante », confie le dirigeant, afin de faire passer Wallix à l’échelle progressivement. La scale-up s’organise ainsi avec de nouvelles « business units », comme le devient Trustelem, « une des rares sociétés européennes à proposer la protection des identités en mode service, et cela avec une technologie extrêmement performante et des clients en place avec des dizaines de milliers d’utilisateurs ».
Dans la même lignée, Wallix a aussi créé cette année une nouvelle équipe autour de la sécurité dans le Cloud et un nouveau centre de développement à Rennes, « qui va avoir pour mission de développer tous ces nouveaux services ». « Trustelem va nous permettre de bâtir autour d’un référentiel d’identités et d’un magasin d’applications un ensemble de micro-services de cybersécurité pour nos clients. On va pouvoir sécuriser l’accès aux différentes applications qu’utilisent nos clients. » Une organisation et des solutions qui offrent de l’agilité et de la simplicité, sans intégration lourde, et un modèle économique en mode service, adapté aux besoins des entreprises clientes, qu’elle soient des PME ou des grandes entreprises. Jean-Noël de Galzain a une politique claire d’acquisition de startups : donner à son groupe la possibilité d’ouvrir immédiatement un nouveau service pour ses clients, ses partenaires et ses distributeurs.

Un prochain pas vers l’Internet des Objets…

Wallix, qui compte aujourd’hui plus de 160 collaborateurs, ne compte pas s’arrêter au milieu du guet, alors que l’objectif est de réaliser 50 millions de chiffre d’affaires en 2021, avec une croissance rentable et une présence sur 80 % des marchés. D’autres annonces sont rapidement à venir, indique le dirigeant, qui nous explique avoir identifié des possibilités autour de l’IoT, alors qu’un tiers de ses clients travaille dans l’industrie, plus de 300, dont des multinationales dans le transport, l’énergie ou l’aéronautique. « Nous travaillons à une proposition pour avoir le meilleur de la cybersécurité embarquée dans les équipements industriels », révèle Jean-Noël de Galzain, qui souligne « le poids des nouvelles réglementations, qui demandent aux industriels de mettre en place une résilience à toute épreuve ».