Accueil Cybersécurité Cinq Chinois et deux Malaisiens inculpés aux Etats-Unis pour des attaques informatiques

Cinq Chinois et deux Malaisiens inculpés aux Etats-Unis pour des attaques informatiques

(AFP) – Cinq pirates informatiques chinois et deux hommes d’affaires malaisiens ont été inculpés aux Etats-Unis pour une campagne d’intrusions informatiques qui a notamment visé le secteur des jeux vidéo, a annoncé mercredi le ministère américain de la Justice.

Ils sont soupçonnés de faire partie d’un groupe de hackeurs bien connu et surnommé « Apt 41 », dont les activités se sont étendues sur au moins six ans et qui s’est distingué en mêlant des opérations malhonnêtes, notamment la manipulation de monnaies virtuelles, et de l’espionnage politique.
Deux des Chinois ont été mis en accusation dès août 2019 après des attaques contre des entreprises du secteur technologique, mais aussi contre des acteurs du jeu vidéo aux Etats-Unis, en France, au Japon, à Singapour et en Corée du Sud. Deux de leurs complices, des hommes d’affaires de Malaisie, ont été inculpés un an plus tard et arrêtés dimanche soir dans leur pays en vue de leur extradition vers les Etats-Unis, a précisé le ministère dans un
communiqué.
Trois autres Chinois ont été mis en accusation cet été. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté d’introduire des logiciels malveillants dans les réseaux d’une centaine d’entités: des entreprises américaines ou asiatiques, mais aussi une association internationale de lutte contre la pauvreté, des militants pro-démocratie de Hong Kong ou le gouvernement indien.

Les cinq Chinois n’ont pas été arrêtés

Les cinq Chinois n’ont pas été arrêtés et se trouvent probablement en Chine, ont indiqué les autorités américaines. Leurs opérations n’étaient pas dirigées par le gouvernement de Pékin mais un des pirates s’était vanté d’être protégé par les services de sécurité chinois, selon l’acte d’accusation. « Certains de ces criminels pensaient que leur association avec la République populaire de Chine leur donnait carte blanche pour pirater et voler dans le monde entier« , a déploré le procureur en charge du dossier Michael Sherwin, cité dans le communiqué.
« Dans un monde idéal, je serai en train de remercier les forces de l’ordre chinoises pour leur coopération et les cinq hackeurs chinois seraient en détention« , a-t-il poursuivi en reprochant à Pékin d’offrir sa protection « aux cybercriminels qui l’aide à atteindre ses objectifs: voler la propriété intellectuelle et museler les libertés« .

Ciblage et utilisation de plateformes de jeux

Outre les inculpations, la police fédérale a travaillé avec des entreprises privées dont Microsoft, Google, Facebook et Verizon pour « identifier et neutraliser l’infrastructure informatique que APT-41 utilisait pour conduire ses crimes : ses serveurs, ses logiciels malveillants, ses noms de domaine, entre autres« , a déclaré lors d’une conférence de presse le numéro deux du ministère Jeffrey Rosen.
« Le dossier a une autre composante troublante et nouvelle en matière de cybercriminalité: le ciblage et l’utilisation de plateformes de jeux pour voler les entreprises du secteur et blanchir leurs profits« , a-t-il ajouté.

Les relations entre la Chine et les Etats-Unis sont au plus bas et la justice américaine inculpe régulièrement des ressortissants chinois pour espionnage économique ou piratage informatique. « Le FBI ouvre une nouvelle enquête de contre-espionnage liée à la Chine toutes les dix heures », avait déclaré en juillet le directeur de la police fédérale Christopher Wray.