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Priorités informatiques : et la DSI dans tout ça ?

Engrenage IT
Engrenage IT

Quelle place pour la DSI aujourd’hui à l’heure de la transformation numérique ? Perd-elle de son pouvoir ou le renforce-t-elle ? Quel est son rapport à la DG et aux métiers ? Les études se suivent, se contredisent ou se complètent… Petit tour de quelques rapports sur le sujet.

Pour 39 % des entreprises interrogées pour une toute nouvelle étude signée EMC/VCE « Endangered IT », les priorités informatiques sont fixées par des fonctions autres que l’informatique et la production, telles que le marketing (11 %) et les ventes (10 %). Ce que l’étude appelle « déconnexion » se reflète au niveau de la direction : 58 % des DSI sont persuadés d’avoir globalement la main sur l’informatique, tandis qu’à peine 14 % des autres dirigeants sont de leur avis. Mais qu’entend-on par avoir la main pour un DSI ? Imposer des systèmes sans demander l’avis du reste de l’entreprise ? Faire tourner des dispositifs existants avant son arrivée et les améliorer ? S’adapter aux demandes des métiers, en aidant aux choix des solutions et outils ? Etre un gestionnaire des choix, non seulement stratégiques mais aussi technologiques, effectués par d’autres ? Se montrer force de propositions pour fournir un avantage concurrentiel à son organisation ?

Des dépenses IT hors de la fonction

Les études se suivent et se contredisent, ou aident à nuancer certains propos, montrant à quel point la fonction de la DSI évolue dans un contexte de transformation numérique. Certes, en France il y a deux ans, environ 13 % du budget de l’IT provenait de l’extérieur de la fonction informatique, alors qu’actuellement, ce chiffre est de 15 %, et dans un délai de deux ans, environ 17 % des dépenses informatiques viendront de l’extérieur de la fonction, soutient le rapport « BT CIO 2016 – CIO numérique ». Des chiffres à compléter par ceux-ci, fournis par la même étude : dans la plupart des organisations françaises (67 %), la recherche ainsi que la mise en place des produits et des services informatiques se réalisent sans l’implication de la fonction informatique. D’ailleurs, 74 % des décideurs IT dans ces organisations estiment que la fonction informatique est en train de perdre le contrôle de l’ensemble du domaine IT.

Mais si l’on croit l’enquête sur les salaires de l’IT, bien portants, du Cabinet Michael Page (« Etude de rémunérations des fonctions Systèmes d’Information » – NDLR, le 27/04/2018 : le site de Michael Page ayant été remanié depuis la rédaction de cet article, l’accès aux anciennes études n’est plus possible et le lien renvoie donc à l’étude 2018), hier perçue comme simple support aux métiers, la DSI est aujourd’hui un acteur majeur de la transformation des entreprises. Et l’étude de souligner que « la direction des systèmes d’information est aujourd’hui un acteur majeur de la transformation des entreprises. Toujours plus proche des métiers, elle est devenue un élément de différenciation important (digitalisation des services, mutualisation de l’information, partage de données, fiabilisation des process), voire un canal de distribution essentiel (e-commerce, web services, multi canal, données temps réels) ».

La DSI très impliquée dans la transformation numérique

Une autre enquête de BMC met, elle, en avant que la DSI et leurs responsables sont largement devant la direction générale, les directions marketing et les CDO, à déclarer une implication forte, voire très forte dans la transformation numérique. Un pourcentage qui s’élève à 73 %. 77,5% de répondants considèrent qu’un rapprochement de la DSI avec les autres directions métiers est essentiel à la transformation numérique, afin de combiner la vision stratégique des DG, les besoins des métiers, les attentes des utilisateurs et les expertises des DSI. La transformation numérique implique également une évolution des compétences du DSI (69 %) principalement sur trois dimensions. Elle est d’abord technique, pour mettre en place de nouvelles architectures et des infrastructures renouvelées (Cloud, …). Elle est ensuite d’ordre managérial, afin que le DSI prenne le leadership dans la conduite du changement et établisse des relations plus étroites avec les métiers. Elle est enfin organisationnelle, avec un changement nécessaire de processus et d’approches dans la gestion de projets. Les répondants mettent également en avant l’évolution du rôle de DSI vers un broker de services (56%), d’applications et d’infrastructures qu’il fournira aux métiers, afin de passer d’une logique de « faire » à une logique de « faire faire ».

L’importance de la DSI au comité de direction

L’enquête de BT indique, elle, que les DSI sont désormais des membres importants dans les comités de direction. 72% des décideurs informatiques interrogés ont déclaré que leur rôle est devenu plus central dans les comités de direction au cours des deux dernières années. Et cela en raison de trois tendances révolutionnaires de la technologie pour les entreprises : le Cloud (58 %), la mobilité et la collaboration (54 %), enfin les données (52 %). 65 % des DSI sont aujourd’hui capables de mesurer le succès de leur organisation au regard des objectifs (KPIs) fixés il y a 12 mois.

Ce qui est certain, c’est que les DSI auront à lancer de nouveaux produits, services et logiciels applicatifs plus rapidement qu’aujourd’hui. Trois quarts d’entre eux pensent dans l’étude d’EMC/VE que d’ici cinq ans ils devront aller deux fois plus vite qu’aujourd’hui. Dans l’étude « The State of IT Transformation » d’EMC, les DSI veulent créer des processus agiles et automatiser les plates-formes de livraison pour cela. Selon ce rapport, la plupart veulent réduire la durée nécessaire au lancement d’une application de 75 % à 90 % entre 2016 et 2017. Reste que 82 % ne disposent pas de plate-forme pour construire des applications natives Cloud et mobiles. 68 % des participants prennent entre 6 et 12 mois ou plus pour compléter le cycle de développement d’un logiciel, peut-être en raison de leur manque de framework de développement moderne.
Il faudra donner les moyens aux DSI d’arriver à leurs buts.