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‌Près de 9 éditeurs de logiciels sur 10 rencontrent des difficultés à recruter, véritable frein à la croissance

La pénurie de talents est le principal obstacle à la croissance du secteur, selon le syndicat professionnel Numeum. Et elle ne concerne pas que les profils de développeur…

D’après l’étude d’EY, réalisée à l’occasion de la 12ème édition du Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français, 6 800 emplois nets ont été créés en 2021 chez les éditeurs
« pure players » (ceux qui réalisent au moins 75 % de leur chiffre d’affaires dans l’édition de logiciels).

« Les talents et le recrutement sont les enjeux majeurs pour les éditeurs, aujourd’hui et dans l’avenir, puisque 88 % d’entre eux prévoient d’augmenter leurs effectifs en 2022, souligne Céline Skica Tarlet, senior manager chez EY. Ils sont à peu près le même nombre (89 %) à rencontrer des difficultés pour recruter, notamment des profils tech tels que les développeurs ».

L’innovation est un facteur clé de succès pour les éditeurs : ainsi, 19 % du chiffre d’affaires est investi en recherche et développement et cela représente 33 % des effectifs totaux. Un chiffre en progression montrant que les recrutements importants de ces derniers années sont en majorité (pour 67 %) consacrés à des profils de développeurs, afin d’offrir des solutions innovantes.


« Le manque de talents est le principal frein qui empiète la croissance aujourd’hui », Boris Mathieux, délégué Editeurs et Plateformes chez Numeum.

Les développeurs ne sont cependant pas les seules compétences pénuriques.

«  On cherche aussi beaucoup de profils qu’il faut former à la tech, comme par exemple, des commerciaux capables de vendre du SaaS. C’est un « mindset » très particulier, qui consiste à vendre de la valeur sur quelque chose de très immatériel. Il faut les former à expliquer à nos clients de quoi il s’agit, évangéliser le marché, faire comprendre où se situe la plus value du modèle. Il faut aussi intégrer des ressources (humaines), capables de créer des produits à partir du SaaS et de les modéliser », Grégoire de Beaumont, directeur commercial de l’éditeur Deepki.


Les trois actions de Numeum pour la formation

L’enjeu est de taille car un véritable changement de modèle économique, avec le SaaS comme nouveau standard du marché, se dessine : les éditeurs français continuent leur accélération vers ce modèle, qui représente 45 % du chiffre d’affaires dans l’édition de logiciels du panel. Pour pallier la pénurie des talents dans la tech, Numeum, qui travaille en lien avec l’association Talents du numérique, agit sur trois points.

Le premier est la sensibilisation des jeunes dès le secondaire et le renforcement de l’attractivité de la filière, en agissant sur les programmes et en promouvant les métiers du numérique.


« Nous avons notamment oeuvré pour la création d’une agrégation d’informatique avec l’Education nationale et il va maintenant falloir que les professeurs souhaitent acquérir cette spécialité », Gilles Mezari, vice-président du Collège des éditeurs de logiciels et plateformes chez Numeum.

Deuxième point, la reconversion professionnelle, avec notamment Numéric’Emploi, lancé voilà 9 ans de façon expérimentale dans le Grand Est, et dont on attend toujours le déploiement national.

Dernier point, la formation continue, et en particulier le reclassement des collaborateurs dans les entreprises. « Avec Atlas, l’OPCO de la filière, nous nous battons pour obtenir des formations pertinentes, agiles et évolutives à la vitesse de nos métiers », affirme Gilles Mezari.

 

Patricia Dreidemy