(AFP) – Le règlement européen sur les services numériques (DSA) fait peser un “risque” sur la “liberté d’expression“, a estimé Brendan Carr, patron de la puissante agence fédérale américaine des communications (FCC), lors du Salon du mobile de Barcelone (MWC) lundi.
“J‘ai une certaine inquiétude à l’égard de l’approche que l’Europe adopte sur le DSA en particulier“, a déclaré le responsable de la FCC, nommé par Donald Trump, lors d’une table ronde sur l’équilibre entre l’innovation et la régulation. “Il y a un risque que ce régime réglementaire impose des règles excessives en matière de liberté d’expression“, a ajouté M. Carr, qui s’exprimait aux côtés d’Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la souveraineté numérique. Or “la censure qui pourrait potentiellement découler du DSA est incompatible à la fois avec notre tradition de liberté d’expression en Amérique et avec les engagements que les entreprises technologiques ont pris sur la diversité d’opinions“, a-t-il ajouté.
Endiguer les contenus illégaux et la désinformation/h3>
Entré en vigueur l’an dernier, le DSA vise à faire respecter des limites à la liberté d’expression dans l’UE, souvent définie dans le droit national existant, comme l’interdiction des insultes racistes en France ou la diffusion de symboles nazis en Allemagne. Cet arsenal juridique, destiné à endiguer les contenus illégaux et la désinformation sur internet, cible les pratiques des grands groupes américains comme Apple, Google et Meta (maison mère de Facebook, Instagram, WhatsApp).
Les propos de Brendan Carr font écho à ceux tenus par le vice-président américain JD Vance mi-février lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, en Allemagne. Lors de ce sommet, celui-ci s’était livré à une violente charge contre “la censure” et le “recul” de la liberté d’expression dans les Etats membres de l’Union européenne, qui avait sidéré ses interlocuteurs.
Après ces attaques, l’UE avait assuré lundi dernier qu’elle défendrait fermement sa législation sur les services numériques si elle venait à être l’objet de mesures de rétorsion de la part de Washington. “Si nécessaire, l’UE réagira de manière rapide et décisive pour défendre ses droits et son autonomie réglementaire contre des mesures injustifiées“, avait indiqué la Commission européenne.<