La loi européenne pour l’IA continue de lever des boucliers. Cette fois, cependant, il ne s’agit pas des géants de la tech américains, mais des Européens eux-mêmes. Dans une lettre ouverte adressée à Ursula von der Leyen, ils pointent du doigt des délais inatteignables et un cadre trop strict et donc, contre productif pour l’innovation, et même pour cette souveraineté tant recherchée par l’Union européenne.
La Commission européenne avait déjà reçu des oppositions de la part du continent américain pour repousser et alléger la mise en pratique de sa loi sur l’IA. Aujourd’hui, ce sont plus d’une quarantaine de grosses entreprises de la tech européennes qui s’insurgent contre celle-ci. Plus précisément, ils demandent une pause de deux ans avant son application prévue à l’origine pour le mois d’août de cette année.
Mercedes-Benz, Mistral, Airbus… tous s’inquiètent des exigences encadrant les modèles d’IA dits « à usage général » ainsi que les obligations en matière de gouvernance interne, qu’ils considèrent comme étant un frein à l’adoption de l’IA dans l’ensemble des secteurs économiques et de ce fait, menacer la souveraineté des acteurs européens. À cela s’ajoutent également des reproches concernant un manque d’outils concrets pour aider les entreprises à se conformer efficacement à ces nouvelles obligations, entraînant inéluctablement un ralentissement dans le développement de l’IA et la compétitivité.
Plus tôt, cette année, la Commission européenne a dû repousser la publication de son code des bonnes pratiques suite à des pressions venues de l’autre côté de l’Atlantique.