L’empreinte environnementale du numérique en France est en nette hausse, selon l’Ademe, qui lance l’alarme.
“Si l’on compare les résultats entre le dernier rapport et la présente mise à jour sur les 4 indicateurs majeurs : épuisement des métaux, épuisement des ressources fossiles, changement climatique et consommation d’énergie finale, on constate que la hausse est particulièrement importante pour l’indicateur changement climatique : un défi croissant malgré les efforts de réduction. Le numérique transforme nos vies, mais son empreinte environnementale suit une trajectoire inquiétante, en nette hausse. Alors que la France vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, le numérique représente un défi majeur à relever” préviennent les auteurs de l’étude de l’Ademe.
4,4 % de l’empreinte nationale
En 2022, l’étude ADEME-Arcep estimait à 17,2 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions liées au numérique en France, soit 2,5 % des émissions nationales en 2020. Mais l’analyse ne prenait pas en compte les datacenters situés à l’étranger qui hébergent des usages français. La nouvelle mise à jour monte ainsi l’empreinte carbone du numérique en France à 29.5 Mt de CO2éq soit 4,4 % de l’empreinte nationale, ce qui est comparable aux émissions des poids lourds.
Les consommations électriques française liées au numérique atteignent 11 %, soit 51,5 TWh (65 TWh avec les datacenters étrangers). 117 millions de tonnes de ressources sont utilisées par an pour fabriquer et utiliser les équipements numériques, soit 1,7 tonne par Français. Ce sont essentiellement les terminaux (50 %), les datacenters (46 %) qui polluent. Les réseaux n’y contribuent qu’à 4 %. De même, la fabrication représente 60 % des émissions carbone, l’utilisation 40 %.
L’étude ne prend pas en “compte des réseaux télécom hors de France, pas d’actualisation
détaillée des datacenters en France, pas de prise en compte du développement de l’IA générative…” rappellent les auteurs. D’où l’urgence de réduire la fabrication des équipements, favoriser l’écoconception, le recyclage et des pratiques numériques responsables.
