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Le ministère de l’Intérieur livre ses premiers services Cloud sécurisés

Le site du ministère de l'Intérieur
Le site du ministère de l'Intérieur propose de nombreux services en ligne

Depuis avril dernier, le ministère de l’Intérieur met à disposition ses premiers services Cloud sécurisés. Objectif : migrer près de 150 applications d’ici 2020 pour améliorer la qualité de services et réduire les coûts grâce à une mutualisation interministérielle de la plateforme.

« Nous sommes la première administration française à avoir un Cloud privé sécurisé en production », déclare fièrement Nicolas Duffour, sous-directeur adjoint de la DSIC ou Direction des Systèmes d’Information et de Communication. Et de poursuivre : « Les deux autres ministères qui travaillent actuellement sur la mise en œuvre d’une solution similaire sont le ministère des Finances et le ministère de l’Ecologie associé à l’Agriculture. »  C’est en 2014 que le projet baptisé « PI », signifiant Produit de l’Intérieur, a démarré dans le cadre d’une accélération de la transformation digitale souhaitée par la présidence de la République. Objectif : moderniser l’infrastructure pour accompagner le développement de son système d’information, offrir un catalogue de services, de produits, disposer de méthodes agiles pour accélérer les développements, le tout centré sur les besoins et la satisfaction des clients.

Deux datacenters en région parisienne

Après un tour d’horizon sur les différentes solutions open source, le choix s’est porté sur les technologies de HPE avec la distribution OpenStack HPE HOS et les serveurs HPE Blade et Apollo. Chaque ministère disposant d’une DSI indépendante, c’est celle de l’Etat, la DINSIC (Direction Interministérielle du Numérique et des Systèmes d’Information et de communication) qui a validé le projet.
En 2015, les serveurs prennent placent dans un datacenter du ministère de l’Intérieur, en région parisienne. « Aujourd’hui notre Cloud privé est situé sur un seul site et les systèmes de sauvegarde et de restauration sont faits en interne dans notre DSI. Cependant, nous entamons des travaux afin que l’an prochain nous disposions d’un second datacenter également en région parisienne. Des serveurs HP et la fibre sont en cours d’installation ce qui nous permettra de disposer de deux sites favorisant la continuité d’activité », explique Nicolas Duffour.

Une vingtaine d’applications en 2018

Actuellement deux applications sont opérationnelles : la gestion des demandes d’asiles et celle des permis de conduire selon la nouvelle loi Macron. Prochainement la gestion des visas devrait être en service.

Nicolas Duffour
Nicolas Duffour, sous-directeur adjoint de la DSIC

« Pour l’an prochain, notre objectif est de proposer une vingtaine d’applications adaptées à l’environnement Cloud avec d’ici 3 à 5 ans la mise en production de 150 applications » indique le responsable, qui en profite pour préciser, qu’en interne, le système d’information gère plus de 1 000 applications et est exploité par des centaines de milliers d’utilisateurs.

La plateforme est accessible au grand public pour effectuer les démarches administratives, déposer des demandes avec notamment l’accès prochain à un système de téléprocédures du plan de Préfecture nouvelle génération sur les cartes d’identité et passeports. D’autres applications dont les données sont plus sensibles seront réservées uniquement aux agents du ministère, aux entités comme la gendarmerie, la préfecture, la sécurité civile et routière ou encore des organisations comme La Poste. « La plateforme a également l’avantage de proposer des services de développement rapide d’applications. Ainsi, les développeurs qui utilisent notre Cloud peuvent exploiter les ressources mises à disposition. Par ailleurs, l’an prochain, nous procéderons à son ouverture à l’interministériel, ce qui permettra aux autres ministères de diminuer les coûts sur les services d’hébergement, l’achat de serveurs, la maintenance, et donc de générer une économie importante », précise Nicolas Duffour. Quid de la sécurité ? Depuis avril 2017, le portail interactif, doté d’un haut degré d’automatisation, est officiellement déployé suite à son homologation SecNum de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).

La communauté Cloud28+

Sur sa lancée, le ministère de l’intérieur s’est rapproché de la communauté Cloud28+ créée en Europe et sponsorisée par HPE. « En 2015, nous avons fait le constat qu’il n’existait aucune plateforme qui permettait de donner aux entreprises et aux organismes publics toutes les informations nécessaires pour connaître les acteurs du monde du Cloud, savoir comment construire un Cloud public ou privé, où trouver les ressources nécessaires, comment améliorer son efficacité, s’informer sur la sécurité et la confidentialité des données », explique Xavier Poisson, vice-président mondial Indirect Digital Services HPE. Cloud28+ rassemble aujourd’hui à travers le monde une communauté de fournisseurs de services, d’éditeurs, d’intégrateurs, des distributeurs, des universités et des organisations gouvernementales. Ce sont près de 660 partenaires, 23 000 services Cloud à disposition dans 60 pays, 370 datacenters dans 33 pays, plus de 530 articles publiés car Cloud 28+ est également une plateforme de communication et d’échanges sur des sujets sur la sécurité, l’IoT, le Big Data…. « La communication est relayée et amplifiée à travers les réseaux sociaux comme Twitter où nous avons environ 16 000 abonnés. Notre philosophe n’est pas de faire de la monétisation mais de favoriser et faciliter la mise en relation entre les acteurs du marché et les entreprises », précise Xavier Poisson.

Xavier Poisson et Nicolas Duffour
de gaude à droite : Xavier Poisson, VP mondial indirect Digital Services HPE, Nicolas Duffour, sous-directeur adjoint – Direction des Systèmes d’Information et de Communication

 

Pour le ministère de l’Intérieur, adhérer à Cloud28+ présente l’avantage de communiquer, échanger avec les autres acteurs publics et privés, publier ses offres et articles, partager les expériences, faire connaître ses services, en découvrir d’autres… « Je ne conçois pas une démarche de catalogue de services et une approche centrée sur le client si nous-mêmes ne nous mettons pas dans cet esprit d’ouverture, d’apprentissage et des bonnes pratiques des acteurs du marché », conclut Nicolas Duffour.

 

Auteur : Sophie Martin