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Le collectif Bootstrap prône le rôle social de l’entrepreneur

Le club Bootstrap réunit 90 dirigeants d’entreprises qui souhaitent transformer la mesure du succès des startups dans l’écosystème européen pour y intégrer l’impact sociétal et humain.

Le Club Bootstrap est né en 2021 du constat qu’il n’y a pas que les licornes dans la vie et que la croissance est compatible avec le leadership responsable et humain. Les deux fondateurs sont Caroline Pailloux et Matthieu Laulan, cofondatrice et associé du cabinet de recrutement et d’accompagnement RH pour les startups Ignition Program. « Nous pensons que le succès peut s’obtenir autrement que par la course à la levée de fonds et à la valorisation, explique Matthieu Laulan, qui anime le club. Alors qu’il y a une crise de sens du côté des salariés, avec des jeunes qui quittent l’entreprise souvent au bout de deux ans, nous prônons le rôle social de l’entrepreneur : il doit offrir un cadre de travail épanouissant où il fait bon vivre. Nous avons créé le club pour aider les dirigeants d’entreprise à mieux remplir leurs missions dans le respect de valeurs communes. »

Ainsi, en ouvrant la voie à une nouvelle ère de capitalisme responsable et durable, le club présente une autre figure de l’entrepreneuriat, en transition avec les codes parfois caricaturaux de la startup nation et s’inscrit dans un mouvement plus global de startups qui refusent désormais la perfusion financière extérieure et la croissance accélérée comme une fin en soi. Il revendique être le « Collectif des Entrepreneur(e)s libres, humanistes et rentables » sur son site Internet.

Bien-être au travail, management bienveillant et partage de la valeur

« Certaines entreprises membres ont déjà une culture d’entreprise forte, note Matthieu Laulan : financement du congé menstruel, du congé parental, redistribution d’une grande majorité des profits, entreprise libérée, nouveaux modes de management, recrutement inclusif… Nos membres souhaitent de façon générale offrir une expérience salarié bien meilleure que dans une ESN classique, tant dans le bien-être au travail que dans le partage de la valeur et la culture du management. Le manager se montre bienveillant, ouvert aux émotions, avec une posture de manager coach. Bien au-delà de la vision de la startup qui offre un babyfoot, notre club prône une culture d’entreprise qui a du sens pour chaque salarié.

Le collectif réunit aujourd’hui 65 entreprises et 90 dirigeants, la plupart dans la technologie, tels que Matthieu Stefani de Cosavostra, Alexandre Bonetti de Simplebo, Leslie Garçon de Weem, Jean-Louis Bénard de Sociabble Gilles Satgé de Lucca, Garance Yverneau de Garance&moi, ou encore Alain Garnier de Jamespot et Théo Lion de Coudac. « De nombreux membres ont des locaux qui leur ressemblent, orientés « lieux de vie », pour une expérience de travail hybride, qui loin du 100% télétravail, favorise le sentiment d’appartenance à un collectif de travail, » remarque M. Laulan.

Rencontres mensuelles

Le premier dîner à eu lieu en avril 2021. Le club est ouvert aux entrepreneurs « libres », qui détiennent au moins 50% du capital et aux entreprises réalisant au moins deux M€ de CA et comptent plus de 20 salariés. Il organise des rencontres conviviales et des dîners mensuels, ainsi que deux séminaires par an. La cotisation annuelle va de 3 500 à 5 000 euros par an. Le club n’a pas le statut d’association, mais a vocation à le devenir.

Chaque événement tourne autour d’un thème, comme la vision de l’entrepreneur, le management ou les difficultés de gestion. Ainsi, le ralentissement économique actuel est évoqué au sein du club, fait remarquer M. Laulan : « Certains membres recommandent de rester prudents dans les engagements lourds à prendre dans les mois à venir. Le sentiment général est à une gestion prudente en temps de crise. Il est fini le temps où l’on embauche un développeur junior à 60 K€. Même si le marché de l’emploi reste pénurique, le rapport de force s’est un peu équilibré. En même temps, il s’agit de consacrer un bon budget au marketing et de recruter ou fidéliser de bons commerciaux dans un objectif de rentabilité. »

Le prochain séminaire aura lieu mi-juin en Bretagne, avec des randonnées à vélo. En fin d’année, le club remettra ses « awards », comme l’année dernière. Ils récompenseront les entrepreneurs les plus engagés, l’entraide et la culture d’entreprise.