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L’Agentic AI Foundation veut imposer des standards ouverts aux agents IA

L’industrie de l’IA lance l’Agentic AI Foundation, une nouvelle structure dédiée à la création de standards ouverts pour les agents IA. Une initiative ambitieuse qui veut éviter la fragmentation du marché, mais dont la gouvernance et l’équilibre géopolitique interrogent déjà.

Une fondation pour structurer l’écosystème des agents IA

La Linux Foundation vient d’annoncer la création de l’Agentic AI Foundation (AAIF), soutenue par OpenAI, Anthropic, Block, Microsoft, Google ou encore AWS. Cette coalition veut poser les bases techniques et ouvertes des futurs agents IA, alors que ces systèmes gagnent en autonomie et en capacités d’exécution. L’enjeu principal consiste à éviter un marché éclaté, où chaque fournisseur impose ses propres protocoles, rendant les agents difficiles à intégrer et encore plus difficiles à sécuriser.

Trois standards fondateurs déjà transférés

L’AAIF démarre avec trois briques techniques largement adoptées, des outils qui auront pour vocation de se transformer en standards ouverts, exploitables par toutes l’industrie, sans verrouillage propriétaire :

  • Model Context Protocol (MCP) pour connecter modèles, outils et données.
  • Goose, un framework open source pour agents robustes.
  • AGENTS.md, un langage d’instructions simple et universel.

Les agents IA, de plus en plus autonomes, posent des questions critiques de sécurité. Des standards ouverts sont indispensables, mais encore faut-il qu’ils soient adoptés au-delà du cercle des initiateurs. L’AAIF devra aussi éviter que ces standards ne deviennent des « ouvertures de façade », servant à légitimer un marché dominé par quelques entreprises.

Une étape structurante, mais une gouvernance encore très américano-centrée

La création de l’AAIF est un signal fort. L’industrie reconnaît enfin la nécessité d’un cadre commun pour les agents IA. Reste à voir si cette fondation parviendra à s’imposer comme l’arbitre mondial des standards ou si elle deviendra un outil d’influence supplémentaire des grands acteurs américains. Car si l’initiative marque une avancée majeure, elle soulève déjà un sujet sensible : la quasi-absence d’acteurs européens et asiatiques parmi les fondateurs. Ce déséquilibre interroge sur la neutralité réelle des futurs standards, qui pourraient refléter prioritairement les intérêts des géants américains.