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La révolution numérique va nécessiter d’importants efforts de reconversion pour préserver l’emploi selon le Forum Économique Mondial

Selon un rapport du Forum Économique Mondial publié mercredi (The Future of Jobs), l’automatisation de la main d’œuvre est plus rapide que prévue en raison de la pandémie et de la récession. Le Forum Économique Mondial prévient : contrairement aux années précédentes, la création de postes est en train de ralentir tandis que la destruction d’emplois s’accélère.

 

« En 2025, la pensée analytique, la créativité et la flexibilité figureront parmi les principales compétences requises ; avec les données et l’intelligence artificielle, la création de contenu et le Cloud computing en tête des professions émergentes », indique un communiqué. « Ce qui était considéré comme l’« avenir du travail » est déjà arrivé », selon les auteurs du rapport*.
D’ici à 2025, l’automatisation et une nouvelle répartition du travail entre les humains et les machines « perturberont » 85 millions d’emplois dans le monde dans les moyennes et grandes entreprises. Alors que plus de 80 % des chefs d’entreprise accélèrent les projets de numérisation et que la moitié prévoit d’accélérer l’automatisation de certains postes dans l’entreprise, « la Covid-19 a accéléré l’arrivée de l’avenir du travail », a déclaré Saadia Zahidi, directrice générale au Forum Économique Mondial. Ce qui l’inquiète : « L’accélération de l’automatisation et les retombées de la récession entraînée par la Covid-19 ont aggravé les inégalités existantes sur les marchés du travail et annulé les progrès en matière d’emploi réalisés depuis la crise financière mondiale de 2007-2008. C’est un scénario de double perturbation qui présente un autre obstacle pour les travailleurs en cette période difficile. La fenêtre d’opportunité pour une gestion proactive de ce changement se referme rapidement. Les entreprises, les gouvernements et les travailleurs doivent prévoir de travailler ensemble de toute urgence pour mettre en œuvre une nouvelle vision de la main-d’œuvre mondiale. »


43 % des entreprises interrogées indiquent être prêtes à réduire leurs effectifs en raison de l’intégration des technologies, 41 % prévoient de recourir davantage à des sous-traitants pour des tâches spécialisées et 34 % d’augmenter leurs effectifs en raison de l’intégration des technologies. D’ici à 2025, les postes qui demandent des compétences humaines seront de plus en plus demandés, tandis que les machines seront principalement axées sur le traitement des informations et des données, les tâches administratives, ainsi que les travaux manuels de routine d’habitude réservés aux employés de bureau et aux ouvriers.

Le rapport chiffre que l’évolution de l’économie et des marchés de l’emploi fera émerger 97 millions de nouveaux postes dans l’économie des soins, dans les industries technologiques de la quatrième révolution industrielle comme l’intelligence artificielle, et dans les domaines de la création de contenu. Selon le rapport, les tâches pour lesquelles les humains devraient conserver leur avantage compétitif comprennent la gestion, le conseil, la prise de décision, le raisonnement, la communication et l’interaction. Il prévoit une forte demande de travailleurs capables d’occuper des postes liés à l’économie verte, à l’économie des données et àl’intelligence artificielle, ainsi que de nouveaux postes dans l’ingénierie, le Cloud computing et le développement de produits. Et de conclure que près de 50 % des travailleurs qui conserveront leur poste au cours des cinq prochaines années auront besoin d’une reconversion liée à leurs compétences de base.
En moyenne, 66 % des employeurs interrogés prévoient un retour sur investissement du perfectionnement et de la reconversion des employés actuels dans un délai d’un an. Ils espèrent également réussir à redéployer 46 % des travailleurs au sein de leur propre organisation. 

Le télétravail va perdurer mais nécessite une adaptation

84 % des employeurs sont prêts à numériser rapidement les processus de travail, y compris en développant de manière significative le télétravail. Les employeurs affirment pouvoir faire travailler à distance 44 % de leurs effectifs. Selon le rapport, 78 % des chefs d’entreprise s’attendent à un impact négatif sur la productivité des travailleurs. Cela indique que certaines industries et entreprises ont du mal à s’adapter aussi rapidement que nécessaire au passage au télétravail entraîné par la pandémie. Concernant les préoccupations au sujet de la productivité et du bien-être, environ un tiers des employeurs prévoient de prendre des mesures pour créer un sentiment de communauté, de connexion et d’appartenance parmi les employés.

Des changements de trajectoire professionnelle à la clé

L’une des tendances constatées par l’étude est le nombre croissant de personnes qui changent de carrière pour exercer des professions entièrement nouvelles. Selon les données recueillies par LinkedIn, citées par l’étude, v’est le cas pour les secteurs des données et de l’intelligence artificielle, les postes de vente, de création et de production de contenu et ceux d’ingénierie.
Les compétences de base telles que la pensée critique, l’analyse et la résolution de problèmes figurent systématiquement en tête des priorités de reconversion et de perfectionnement des formateurs et des entreprises. Cette année, de nouvelles compétences en matière d’autogestion, telles que la résilience, la tolérance au stress et la flexibilité, sont apparues.
Le nombre de personnes cherchant des possibilités d’apprentissage en ligne de leur propre initiative a été multiplié par quatre, l’offre de possibilités d’apprentissage en ligne par les employeurs à leurs travailleurs par cinq et le nombre d’inscriptions d’apprenants ayant accès à l’apprentissage en ligne dans le cadre de programmes gouvernementaux par neuf.

Les personnes ayant un emploi mettent davantage l’accent sur les cours de développement personnel, tandis que celles sans emploi se focalisent sur l’apprentissage de compétences numériques telles que l’analyse de données, l’informatique et les technologies de l’information.

 

 

*L’étude se fonde sur les projections de hauts dirigeants d’entreprises (généralement des directeurs des ressources humaines et des directeurs de la stratégie) représentant près de 300 sociétés mondiales, qui emploient collectivement 8 millions de travailleurs.