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La Justice américaine ouvre une procédure antitrust contre Google

Le Département américain de la Justice (DoJ) et déjà 11 des 52 Etats américains ont ouvert le 20 octobre une procédure antitrust contre Google. Ils accusent le moteur de recherche d’abus de position dominante sur Internet, dont il contrôle 90 % des requêtes aux Etats-Unis. Microsoft avait fait l’objet d’accusations antitrust assez similaires en 1998.

L’attaque en justice déclenchée en octobre 2020 contre Google par le Département américain de la Justice (DoJ) et 11 des 52 Etats américains, tous Républicains, ne sort pas du chapeau. Elle fait suite notamment à l’ouverture en 2019 d’enquêtes visant Google et d’autres géants américains du Numérique, dont Microsoft et Facebook, par le puissant DoJ et la FTC (Federal Trade Commission).

Dans l’accusation du DoJ publiée cette semaine, on apprend que « Google contrôle effectivement des canaux de distribution de recherche représentant environ 80 % des requêtes de recherche générale aux États-Unis. Google a aussi représenté ces dernières années près de 90 % de toutes les requêtes générales des moteurs de recherche aux États-Unis et près de 95 % des requêtes sur les appareils mobiles ».

Google est devenu le gardien d’un monopole sur Internet

Ces autorités américaines reprochent à Google d’être devenu le gardien d’un monopole sur Internet et, de ce fait, l’une des entreprises les plus riches du monde avec un revenu annuel dépassant 160 milliards de dollars. Pour y parvenir, Google a selon le DoJ « délibérément maintenu et abusé de son pouvoir monopolistique » dans les services de recherche générale, les annonces de recherche et les textes de recherche générale par le biais d' »accords de distribution anticoncurrentiels et d’exclusion« . Ces pratiques violent la loi antitrust fédérale Sherman qui interdit les pratiques commerciales monopolistiques, selon une poursuite en justice antitrust déposée aujourd’hui par le ministère américain de la justice et 11 États.

Des accords publicitaires et de distribution trop favorables à Google

Le DoJ pointe du doigt par exemple les accords de distribution trop favorables à Google, qui verrouillent les positions prédéfinies par défaut pour les recherches Internet depuis les navigateurs sur tous les terminaux. Le Département américain de la Justice estime que « Pendant de nombreuses années, Google a utilisé des tactiques anticoncurrentielles pour maintenir et étendre ses monopoles sur les marchés des services de recherche générale, des annonces de recherche et des textes publicitaires de recherche générale – les pierres angulaires de son empire« .

Le DoJ « reproche également à Google d’obliger ses distributeurs à devoir installer d’autres de ses applications (bureautique, etc.) et son navigateur Chrome. Un reproche similaire avait été adressé à Microsoft en 1998.

La plainte du DoJ porte également sur les revenus publicitaires colossaux provenant de la position dominante de Google. Le Département américain de la Justice estime les annonceurs paient environ 40 milliards de dollars par an pour placer des annonces sur les résultats du moteur de recherche Google. Le célèbre moteur de recherche « partage » ces revenus publicitaires issus de son monopole avec les distributeurs en échange d’engagements à le favoriser.

 

Microsoft a senti passé le vent du boulet antitrust en 1998

La justice américaine ne plaisante pas avec les situations de monopole jugées abusives. A la demande de son Gouvernement, elle a déjà démantelé par le passé d’autres géants de l’informatique et des télécoms (Bell Labs, etc.) au nom de la loi antitrust fédérale Sherman.

Même Microsoft a senti passé le vent du boulet en 1998 lorsque le Gouvernement américain lui a intenté un procès antitrust, à laquel se sont joint les états de l’Arkansas, de la Floride, de la Géorgie, de l’Indiana, du Kentucky, de la Louisiane, du Mississippi, du Missouri, du Montana, de la Caroline du Sud et du Texas.