Accueil Démat-Ged Intérim – Les propositions de mission peu automatisées par les petites agences

Intérim – Les propositions de mission peu automatisées par les petites agences

Signatures électroniques ou propositions de mission envoyées automatiquement : les petites agences d’intérim sont en retard dans leur numérisation.

Non seulement 82% des agences n’envoient pas automatiquement les offres de missions mais 62%, dans ces 82%, n’ont pas de solution de signature électronique pour les contrats.  » Souvent, dans les métiers qui recrutent en permanence, la commande arrive à 18 heures pour le lendemain matin à 8 heures « , explique Emmanuel Cudry, PDG et co-fondateur de Coffreo, entreprise spécialisée dans la dématérialisation des contrats de travail courts, qui a mené une enquête par téléphone auprès de 61 agences d’intérim – petits réseaux et « mono agences », hors Top 10 des sociétés d’intérim.
 » Le consultant en agence décroche alors son téléphone et appelle les intérimaires qu’il connaît. Certains lancent parfois une campagne de SMS. Lorsqu’il s’agit d’un recrutement spécifique, le client arrive à comprendre que cela  va prendre quelques jours « , ajoute-t-il.  » Toujours est-il qu’il est possible d’automatiser complètement le processus de recrutement en lançant une campagne multicanal par e-mail, SMS et notifications via l’app mobile de l’agence « . Grâce à cela, les intérimaires peuvent se positionner instantanément tandis que l’agence suit en temps réel les réponses et choisit de valider ou non chaque candidat pour la mission. Une fois la demande de son client pourvue, elle clôt la campagne et les intérimaires en sont aussitôt informés. Donc finis les appels téléphoniques pour une opération déjà terminée.

Le secteur accélère

Si de nombreuses agences ne sont pas encore passées à l’acte, c’est, selon Coffreo, le plus souvent par manque de temps et en raison d’une pression accrue de l’activité avec des clients de plus en plus exigeants et des marges toujours plus réduites. « Nous avons démarré notre activité il y a onze ans et nous percevons une accélération depuis seulement quatre ans« , confie le PDG de Coffreo. L’intérim reste un métier de fort relationnel qui fait encore beaucoup appel à la « mémoire » et à l’expérience du consultant en agence, explique-t-il. Il connaît bien son portefeuille d’intérimaires, sait qui il a envie de faire travailler, quels sont les intérimaires sur lesquels il a eu un bon retour de la part de ses clients…« . Quant à la signature électronique, les agences craignent notamment, selon Emmanuel Cudry, que leurs intérimaires ne sachent pas comment signer de façon numérique. Un a priori infondé, puisque d’après lui, dès lors que Coffreo a convaincu une agence d’y avoir recours, entre 80 et 95% de ses intérimaires adhèrent à la solution.

Gain de temps et d’argent

Pour autant, l’enquête révèle que malgré cette frilosité apparente, 93% des agences déclarent ne pas avoir peur de l’arrivée du numérique dans leur quotidien. Tandis que 48% d’entre elles estiment que davantage de digitalisation améliorerait leur relation avec les intérimaires de moins de 30 ans. Par ailleurs, 68% des agences jugent avoir besoin au minimum d’une demi-journée supplémentaire par semaine pour être au plus près de leurs intérimaires et candidats, afin de leur apporter un conseil de qualité. « Les solutions d’automatisation et de digitalisation génèrent des économies importantes sur les coûts administratifs directs, sécurisent la relation et libèrent en moyenne pour chaque consultant une journée par semaine« , affirme Emmanuel Cudry. Elles ne sont pas juste source d’économies pour les agences, elles leur font aussi gagner de l’argent puisqu’elles leur donnent davantage de temps pour prospecter de nouveaux clients et intérimaires« .

Auteur : Patricia Dreidemy