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InfraNum fête ses 10 ans avec 40 000 emplois créés dans le cadre du Plan France Très Haut Débit

Riche de 230 membres, la fédération va devoir gérer les aléas du contexte inflationniste tout en assurant la résilience du réseau fibre optique et en préparant la reconversion d’un certain nombre d’employés vers des chantiers comme les smart cities et la 5G.

Après le cri d’alerte lancé à l’Université du THD à Toulouse le 6 octobre dernier sur la fragilité de la filière dans le contexte d’inflation, la fédération s’est réjouie, à l’occasion de ses 10 ans, d’avancées significatives, au profit notamment des sous-traitants.
Selon elle, Orange a déjà annoncé une augmentation de 3,5 % de la rétribution des sous-traitants de rang 1 (directement embauchés par l’opérateur historique). Ces derniers ont garanti à leur tour une répercussion en cascade sur les sous-traitants de rang 2. Les négociations se poursuivent avec les autres opérateurs, Bouygues Télécom ayant déjà annoncé apporter des évolutions d’ici la fin de l’année.

Philippe Le Grand, président d’InfraNum

Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca, s’est pour sa part montré plus mitigé sur ces avancées. « Les organismes de formation tournent de plus en plus à vide, ils ne trouvent plus de candidats voulant être formés aux raccordements de fibre optique, a-t-il confié à Solutions Numériques. Le métier est devenu un repoussoir, il est trop mal payé et il engendre trop de pressions et de contraintes. Aucun élément concret ne montre que la situation s’améliore mais en revanche, quelques éléments certes isolés, nous montrent que le problème s’étend. L’ubérisation, qui touchait la D3 – les raccordements – commence à toucher la D2 – le déploiement – ».
Philippe Le Grand, président d’InfraNum, nous a alors apporté quelques précisions : « L’Avicca reproche que notre plan qualité, qui a été signé en octobre par les parties prenantes, n’ait pas encore produit d’effets. On est en décembre, c’est normal, les effets vont se voir sur l’année 2023 et les indicateurs évolueront progressivement sur deux ou trois ans ».

Vers une reconversion des emplois du Plan France Très Haut Débit

Si le Plan France THD fixe le cap à 2025, le chantier est loin d’être terminé. La filière réfléchit cependant déjà à la reconversion d’un certain nombre des employés, la cartographie des besoins étant attendue début 2023. Un de ses projets est de bâtir un grand plan national des territoires connectés et durables à l’instar du Plan France THD.

« Nous espérons réussir à relever le challenge des territoires connectés, nous a confié Philippe Le Grand. Les collectivités ont compris que les technologies numériques allaient pouvoir, demain, constituer une source de développement pour elles, tant sur les économies d’énergie, la gestion de l’eau et de la pollution, la capacité de mieux gérer les déplacements et aussi la démocratie participative. Il faut maintenant passer du « pour quoi » au « comment », réfléchir aux modèles juridiques et techniques. Les collectivités doivent se lancer et nous devons pouvoir massivement leur proposer des solutions avec des retours sur investissement extrêmement rapides à moins de six mois ». Selon lui, l’année 2023 sera très orientée « projets » pour les différentes collectivités. 

Aujourd’hui, 40 000 emplois ont été créés dans le cadre Plan France THD. « On estime que 10 à 15 000 vont devoir être reconvertis dans les cinq prochaines années et que 20 à 25 000 sont encore nécessaires durablement. Les 10 à 15 000 seront concernés par les territoires connectés, la 5G industrielle et, pour une petite partie, mais c’est important de le signaler, par les déploiements à l’étranger, nous a détaillé Philippe Le Grand. Il faut savoir que 25 % des prises de fibre optique déployées en Allemagne et en Angleterre le sont par des entreprises françaises grâce à notre savoir faire ».

 

Patricia Dreidemy