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Google renonce au Cloud du Pentagone

Google a renoncé à se positionner pour un contrat massif de stockage de données en ligne du ministère de la Défense américain, d’un montant total pouvant atteindre 10 milliards de dollars, indiquant qu’il pourrait être en contradiction avec ses « principes » en matière d’intelligence artificielle.

« Nous ne soumettrons pas de proposition pour le contrat JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure), d’abord parce que nous n’avons pas reçu l’assurance qu’il serait conforme à nos principes en matière d’intelligence artificielle« , a indiqué Google dans une déclaration transmise mardi à l’AFP. En juin, le directeur général de Google, Sundar Pichai, avait présenté un ensemble de principes censés guider le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle par le groupe, filiale de la holding Alphabet. Le géant de Mountain View (Californie) entendait ainsi ne pas s’impliquer  dans des « technologies qui sont ou pourraient être nocives » et « des armes ou d’autres technologies dont le but principal ou la mise en œuvre causeraient ou faciliteraient l’atteinte physique aux personnes« .

Le Pentagone cherche à se doter d’un Cloud unique, qui servira à toutes les armes et permettra de développer l’utilisation de l’intelligence artificielle au combat. Les discussions sur ce contrat avaient d’ailleurs provoqué des remous au sein de Google de nombreux employés du géant de l’informatique estimant que cette collaboration avec les militaires était contraire aux valeurs de leur entreprise.

Autre motif invoqué mardi pour renoncer au contrat: « nous avons établi que des parties du contrat dépassaient le champ de notre certification par le gouvernement« , a précisé le groupe californien.

Champ libre pour les concurrents

La décision de Google laisse le champ libre à ses concurrents, notamment Amazon, mais aussi Microsoft ou Oracle. Pour faciliter le déploiement d’une nouvelle architecture de stockage, le ministère de la Défense a décidé d’attribuer la totalité du contrat à un seul
prestataire, plutôt que de le scinder en plusieurs appels d’offres.
« Si le contrat JEDI avait été scindé, nous aurions soumis des propositions convaincantes pour certaines portions« , a expliqué Google dans sa déclaration. « Google Cloud estime qu’une approche multi-cloud est dans le meilleur intérêt des agences gouvernementales. »

L’annonce est intervenue quelques heures après la révélation de l’existence d’une faille de sécurité qui a exposé, durant trois ans, les données personnelles de 500.000 comptes du réseau social de Google, Google+, avant d’être découverte en mars dernier.

 

Auteur : La Rédaction avec AFP