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Facebook : le chef du renseignement britannique met en garde contre les risques du chiffrement

(AFP) – Le chef du renseignement intérieur britannique Ken McCallum a mis en garde vendredi contre les risques induits par le projet de Facebook de chiffrement de bout en bout de ses communications.

« Les décisions prises dans les salles de conseil en Californie sont aussi pertinentes pour notre capacité à faire notre travail que les décisions prises en Afghanistan ou en Syrie« , a déclaré le chef du MI5 sur Times radio.
« Nous ne voulons pas vivre dans une société où l’Etat a une caméra dans le salon de tout le monde« , « mais notre travail est de nous occuper d’un cas sur un million« , « quand le salon est le salon d’un terroriste« , a-t-il déclaré. Et si celui-ci est en train de fabriquer une bombe, il faut que les services de renseignement puissent avoir accès à la pièce, en demandant via le ministère de l’Intérieur l’autorisation d’un juge indépendant pour le faire,
a-t-il expliqué.
Un système de cryptage complet donne de fait aux « terroriste ou personnes qui organisent des abus sexuels sur des enfants en ligne (….) un laisser-passer où elles savent que personne ne peut voir ce qu’elles font dans leur salon privé« , a ajouté Ken McCallum dans sa première interview depuis sa nomination il y a un an.

Un accès « nécessaire et proportionné« 

Lors de sa nomination, Ken McCallum, qui avait dirigé en 2018 l’enquête sur l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, avait fait des nouvelles possibilités apportées par les technologies l’une de ses priorités. Selon lui, il ne s’agit pas de chercher à instaurer une « surveillance d’Etat » mais de pouvoir avoir accès à des informations quand les autorités et un juge estiment que cet accès est « nécessaire et proportionné« .
Le chef du renseignement britannique plaide ainsi pour un « partenariat » avec les entreprises comme Facebook, « pour avoir accès au contenu de ces communications », dans ces cas précis. « C’est tout, pas pour le reste de la société« , a-t-il précisé. Ces quatre dernières années, les services antiterroristes ont selon lui déjoué 29 projets d’attaques, dont 10 venant de l’extrême-droite.