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SAP S/4HANA – Des Impacts métiers et financiers : les entreprises s’interrogent

Claude-Molly-Mitton_Président-de-l'USF INTERVIEW

 

Claude Molly-Mitton,
président de l’USF

 

 

Alors que l’USF donne rendez-vous à la communauté SAP à sa Convention annuelle les 12 et 13 octobre à Nancy, retour avec le président de l’association des utilisateurs SAP francophones sur les résultats de la première enquête française menée sur SAP S/4HANA, la nouvelle solution ERP de l’éditeur allemand.

 

  • Solutions IT : Pourquoi avoir mené cette enquête après d’autres Clubs SAP ?

Claude Molly-Mitton : Beaucoup de Clubs SAP l’ont réalisée avant nous l’année dernière, notamment en Europe et ailleurs. Je ne souhaitais pas de mon côté la faire trop tôt, avant que les membres de l’USF aient un niveau de connaissances du sujet suffisant pour pouvoir s’exprimer. Preuve en est, compte-tenu des résultats, que l’on est encore malgré tout en large déficit du niveau d’informations attendu sur le sujet, en tout cas sur certains aspects.

  • Les résultats diffèrent-ils ?

Globalement non, pas de différences majeures, mais avec cet important bémol : les enquêtes ont été réalisées avec 1 an d’écart…

  • Quelle est l’attitude des clients par rapport à S/4HANA ?

La stratégie d’innovation est plutôt bien perçue, voire très bien perçue. Bon produit, bonne stratégie. Mais ce n’est pas suffisant pour dire « on va y aller ». Le client doit y trouver un intérêt en termes de gains, d’amélioration des processus, de retours sur investissement. Il n’y a pas de débat sur l’aspect technique, le sujet est en amont, métier. Du côté stratégique, cela veut dire une meilleure compréhension des fonctionnalités, des apports métiers, des gains. Sur l’aspect finances, cela signifie une meilleure connaissance sur les conséquences en termes de licences – il y a encore trop de flou par rapport à cela. Au-delà des licences, quel effort financier global (conduite du changement, formation, intégration) va-t-il falloir fournir pour quels gains ? Faut-il migrer ? La réponse n’est certainement pas « oui » sur tout, en tout cas pour l’instant, mais elle peut l’être sur tel ou tel processus. Cela dépend du secteur d’activité, des processus implémentés, de l’ancienneté du SI SAP et de la stratégie d’entreprise.

  • Quel âge ont les SI SAP chez les clients ?

12,3 ans, en moyenne, chez ceux qui ont répondu à l’enquête, c’est-à-dire les membres de l’USF. En 2014, ce chiffre était de 11,5. Je pense que l’on n’est pas très éloigné de la base des clients SAP.

  • Quelle intention de mise en œuvre de S/4HANA ?

En gros, un petit tiers (28 %) est prêt à mettre en œuvre S/4HANA dès 2018. Cela ne signifie pas que tout va migrer sous S/4HANA. Ce n’est souvent qu’un ou quelques processus. 34 % affirment qu’ils iront plus tard et 38 %, soit un gros tiers, ne le prévoient pas. Soit ils ne se sont pas posé la question parce qu’ils viennent d’investir, soit ils n’y voient pas d’intérêt par rapport à leur contexte… Evidemment, dans le temps, ces chiffres vont évoluer. Combien va-t-il en rester à la fin ?

  • Que dire de la relation commerciale de SAP avec ses clients ?

Plus que jamais, on a besoin d’un SAP France perçu comme un partenaire stratégique qui aide les entreprises à réfléchir en quoi ses produits, et S/4HANA en tout premier, peuvent soutenir la stratégie métier globale de l’entreprise. Et pas d’une société uniquement focalisée sur la vente de licences et les audits. On a besoin d’un apaisement de la relation commerciale des deux côtés. Les clients pour avancer dans une relation plus stratégique avec l’éditeur. SAP France pour prendre l’opportunité du train S/4HANA.

  • Quelle conclusion, en synthèse, de cette enquête ?

Il n’y a pas de rejet de S/4HANA. L’a priori est favorable sur la solution, mais on note qu’il n’y a pas de précipitation, faute de suffisamment d’informations et surtout de mieux maîtriser les impacts métiers et financiers – même si une partie non négligeable des clients semblent intéressée pour franchir au moins partiellement le pas. Mais attention, SAP doit continuer cependant les évolutions sur l’ERP actuel (ECC6), dues au titre de la maintenance, et nécessaires pour les clients ayant un parc SAP ERP installé et qui ne migrent pas pour l’instant sous S/4HANA.

 


L’étude sur SAP S/4HANA en 4 chiffres marquants

L’enquête sur SAP S/4HANA s’inscrit dans le cadre plus large de la seconde étude sur la satisfaction des clients SAP, réalisée par TNS Sofres.

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– 72% des répondants pensent que S/4HANA témoigne du caractère visionnaire de la stratégie de SAP. 59% pensent que la stratégie déployée par SAP est adaptée au marché.

– 90% estiment ne pas disposer d’informations suffisantes sur le modèle de licences et les droits d’usage de SAP S/4HANA. Plus de la moitié considèrent même ce niveau d’information comme mauvais.

– Impacts métiers et sur les processus et l’organisation de SAP S4/HANA : 78% d’insatisfaits.